madness. Antarès Black

mois 1890. écrire ici. mois 1890. écrire ici. mois 1890. écrire ici. mois 1890. écrire ici. mois 1890. écrire ici. mois 1914. époque actuelle.

anecdotes ou histoire au choix I. écrire ici. II. écrire ici. III. écrire ici. IV. écrire ici. V. écrire ici. VI. écrire ici. VII. écrire ici. VIII. écrire ici. IX. écrire ici. X. écrire ici.

Qu'est-ce que vous voulez entendre, qu'est-ce qu'il y a à raconter ? Pas grand-chose, c'était un gamin c'est tout, il va pas vous inventer une enfance dorée, avec des parents aimants et une famille soudée. Il n'en avait pas besoin, on a pas besoin d'amour ou de présence, de chaleur dans le foyer ailleurs que dans les flammes de la cheminée ou dans la main du Père qui venait caresser sa peau à la moindre erreur, y laissant des traces rougeâtres, parfois bleues qui ne lui faisaient même plus mal. Non il avait pas besoin d'amour puisqu'il avait déjà tout, petit prince d'un monde qui boufferait plus tard dans sa main, on lui avait offert ce nom et par extension on lui avait offert ce monde. C'était ça le deal, il fermait sa gueule et regardait son enfance s'envoler à coup de cours particuliers, de correction en rouge, de regards froids et de vouvoiements, en échange il avait un nom, un sang-pur qui coulait dans ses veine, et des gallions pleins les poches. Et il avait accepté le deal, depuis petit, comme ses frères, enfin presque. Il avait accepté d'être le visage d'une famille qui attend rien de moins que la perfection et si dans son sourire on voit son âme brisée et son cœur en morceau, c'est simplement parce qu'il se joue de vous. Il s'en foutait de l'amour, il s'en foutait de la chaleur, des liens familiaux, il obéissait, parce que depuis petit il avait bien compris que c'était ça qui le sauverait, que c'était ça qui lui offrirait son avenir sur un plateau d'argent. Être le fils à papa quand il fallait, jouant avec les règles, jouant avec les ordres. Il s'amusait, s'amusait de l'autorité qu'il avait, c'était peut-être qu'un gamin mais il marchait la tête haute, il puait l'arrogance et l'ambition, il puait ce sang qu'il défendait coûte que coûte, en crachant au visage de ceux qui lui étaient inférieurs, en les regardant de loin, sans prendre la peine de s'intéresser à leur vie, à leurs déplacements dans cette fourmilière qu'était le Londres sorcier, il les regardait danser, il regardait ce ballet implacable, où tout le monde se trouvait irrémédiablement attiré par le destin vers la voie qui lui était tracée. Et il s'enorgueillit d'avoir le choix, de pouvoir choisir ce qu'il voulait être. Il était de ces gamins qu'on aimerait envoyer chier sans honte, qu'on aimerait voir mordre la poussière sans pouvoir rien y faire et il le savait que personne ne pouvait hausser la voix contre lui, qui personne n'oserait se mettre la famille Black à dos, que personne n'oserait contredire le fils de Alaric Black, ce nom qui faisait trembler chaque être vivant jusque dans les murs de Poudlard où le gamin avait fini par être envoyé, se glissant dans la maison du Serpent. Une scolarité sans vague, parce que y'avait une réputation à préserver, pourtant il avait fait les quatre cents coups, il s'était bien souvent enivré du goût et de la brûlure caractérielle du whisky pur feu, qu'il s'était senti s'envoler, ailleurs, les pieds dans le ciel et la tête dans les nuages. Il s'envolait par les soirs où les étoiles brillaient plus que d'autres, avec ce cœur qui battait dans sa poitrine, brûlant ses années, brûlant sa jeunesse et son adolescence, en valsant dans les bras des dames, dans les draps qui se souvenaient de son emprise, de son empreinte. Il avait brisé des cœurs le gamin, il avait brisé des verres et des bouteilles, il avait blessé aussi d'autres jeunes, avec son orgueil de mâle, qui avait besoin de prouver sa supériorité à ses semblables. Il se battait quand il pouvait, sortant de ses poches sa baguette, son arme, fendant l'air en crachant des sortilèges à tout va. Et malgré ça c'était un bon élève, sûrement parce qu'une pléthore de professeurs particuliers s'acharnaient à faire de lui un élève modèle, lui crachant des ordres, le plongeant dans des livres dans lesquels il trouvait un échappatoire. Et il avait voyagé à travers les années, laissant finalement tomber le manteau de l'enfance, même s'il reste un gamin, sur son visage et dans sa tête, s'il profite de la vie autant qu'il peut et se joue des anciens.
J'ai besoin de toi comme d'une infirmière

T'as des sentiments toi ? Oui toi qui veux savoir, qui meurt d'envie de découvrir ce que cache le cœur du scorpion. Et ben cours toujours, il fonctionne à moitié le gamin, l'enfant-adulte qui étouffe, enterre, noie, brûle, couvre sous une avalanche de faux-semblants, de manipulation, glacé comme la neige, une carapace autour du cœur. Il te dira pas ce qu'il pense, parce qu'il y arriverait sûrement pas s'il le voulait. Il sait pas comment c'est tout, on lui a pas appris, on lui a pas montré. Il connaît pas les mots d'amours, les mots d'amis, il sait pas dire les choses. C'est simple y'a que ses frères qui savent qui il est. Parce que ses frères il les adore. Il a vu son père briser sa famille, brûler ce nom sur le grand arbre des Blacks, le nom interdit, qu'on ne peut pas prononcer sans voir les flammes de colères dans les yeux du paternel. Alors, il s'est promis de ne jamais détester ses frères, lui le cadet, celui du milieu, qui maintient les liens entre la fratrie. Eux ils savent, ils l'ont vu pleurer après tout, les larmes qui tiraillent qui laissent des sillons sur les joues et ils l'ont entendu rire, de ces rires véritables qui fendent le cœur, qui brillent là haut près des étoiles. Pour les autres c'est interdit, ils ont droits aux rires faux, ceux qui résonnent mais, qui sonnent faux, cette mélodie étrange, toujours une octave trop haute, toujours un rythme trop rapide ou trop lent ; cette mélodie qui ne se synchronise jamais avec celle de ceux qui crachent leur sentiment à la gueule de ceux qui les entourent. Non lui il se joue des sentiments autant qu'il se joue des gens, il mène sa propre danse à contre-tempo, il danse sa propre valse à quatre temps. Et il aimait ça, que personne ne sache que personne ne voie, qu'il puisse simplement vivre sans réfléchir, sans se poser de questions sans se faire détruire, se faire brûler parce que les autres appellent des émotions. Et puis c'était arrivé, il se rappelle plus vraiment de quand, il se rappelle plus comment. Il a beau y réfléchir, c'est flou tout ça, peut-être parce que lui même n'en est pas vraiment sûr. C'était peut-être ses cheveux légèrement ondulés qui s'étaient balancés avec le vent près du saule cogneur à Poudlard. Ou alors c'était sa voix qui s'était synchronisé avec la mélodie désordonnée de son cœur. Ou bien c'était ses yeux dans lesquels il était naufragé. Peut-être que c'était juste la destinée, les étoiles et la lune qui avaient décidé qu'il méritait de savoir ce que c'était qu'aimer. Peut-être que c'était la lune mauvaise qui savait qu'il souffrirait d'amour, que son cœur saignerai quand elle ne serait pas là. Et la lune avait peut-être pensé qu'ils ne seraient jamais ensemble, parce qu'elle était trop bien pour lui, il la méritait pas le gamin, et pourtant il avait courbé le destin, il avait joué avec son père, il avait joué avec la lune, et l'alliance était passé, et son cœur brûlait, chavirait, dans une tempête en sachant qu'elle était sienne, qu'elle était belle, qu'elle était celle qu'il désirait, celle qu'il voyait quand il était avec d'autres, celle qui l'avait fait abandonner toutes les autres. Lui le Don Juan, le bourreau des cœurs, l'adolescent à la libido défoncée, il avait abandonné, il s'était abandonné. Et il l'avait maintenant, elle était dans ses mains, et il était dans les siennes, et son nom brûlait son cœur, son nom brûlait son corps, son regard faisait fondre sa carapace. Elle avait accès à tout, à lui, à son être tout entier. C'était peut-être ça qu'il cherchait, et la Lune était jalouse désormais. Parce que oui, il la méritait pas, lui qui était mauvais, maladroit, dégoûtant, elle qui brillait comme toutes les étoiles. Mais il l'aimait c'est tout, y'avait pas d'autres explications, et leur danse avait commencé, dans un rythme parfait, leur mélodie s'emballait, résonnait, ils étaient l'un et l'autre, l'un à l'autre.
Parler, parler, parler encore [sortilèges informulés]

Les bruits des pas dans le silence, ce silence qu'il aimait, qu'il respirait, ce silence qui l'entourait, il y trouvait ce qu'il cherchait, il avait pas besoin de parler, quand il se baladait dans le département des mystères, il avait pas besoin de faire de bruit, pas besoin de faire de son. C'était comme quand il était avec elle, quand elle était là et qu'un regard suffisait. Ce regard, ses yeux qui laissaient parfois entrevoir son âme. Et c'était ce silence que son père avait façonné chez son fils. La raison pour laquelle le gamin était déjà Langue de Plomb à vingt-quatre ans. Ce père qui avait posé son rejeton où il en avait besoin et qui en avait fait un guerrier fidèle à sa cause. Pas à celle de Grindewald non, à celle d'Alaric qui servait ses propres vices et ses propres ambitions. Et lui aussi servait ses ambitions, lui aussi avait utilisé les leçons, avait utilisé sa curiosité pour faire de ce silence sa plus grande arme. Pour faire de ce silence sa force et de ses sourires des promesses dangereuses. Pour faire de son regard des éclairs et faire gronder son coeur comme un volcan, silencieux il crachait son magma, qui s'écoulait des cicatrices des heures passées à s'entraîner sous les coups d'un père jamais satisfait, sous le regard sévère de professeurs inquiet de ne pas atteindre le but recherché, parce qu'ils savaient ces professeurs que si le gamin échouait, ils échoueraient aussi et la punition les frapperait autant qu'elle frapperait le descendant de la grande et puissante famille des Black. Il y avait passé des heures et des heures, des jours, des mois, des années, des siècles à ses yeux, épuisé par les efforts, par les échecs qu'il essuyait sans cesse, mais il recommençait toujours, il continuait, parce qu'il savait qu'il n'avait pas le choix, parce qu'il savait qu'il devait y arriver, qu'il devait trouver la force, dans sa rage, dans sa haine, dans son amour du silence qui l'entourait, caressant sa baguette pour qu'elle lui donne sa force, pour qu'elle vibre avec lui, pour qu'elle danse sa valse, qu'elle chante sa mélodie sans que ses lèvres ne dansent, sans que ses lèvres ne bougent, sans qu'un son s'échappe de sa gorge, et que sur son visage, seul ce rictus transparaisse, ce rictus au coin de ses lèvres, creusant dans sa joue une fossette, ce sourire en coin du gamin arrogant, ce sourire en coin du gamin insolent. Et il y était arrivé, il l'avait senti, il l'avait fait, silencieux, il avait allumé cette bougie que son professeur tenait devant lui, sans qu'un mot ne sorte, sans qu'un son ne trahisse son silence. Et ce n'était là que le début, ce n'était là que le début de ses peines, et l'entraînement continuait, encore et encore, jusqu'à ce qu'un jour il croise le regard du père, dans lequel ne brillait enfin plus la colère, dans lequel brillait simplement une once de fierté, qui au bout de quelques secondes avait disparu, mais il l'avait vu, elle était là, et le jeune homme épuisé avait souri en retour, il avait embrassé le silence, avait marié les ténèbres. Il dansait maintenant dans une mélodie qui résonnait dans sa tête, et il combattait avec cette arme discrète, ce don secret qu'il chérissait et gardait secret autant qu'il le pouvait. C'était sa force, c'était le fruit de son travail, c'était le fruit de ses efforts. Et la langue de plomb gardait sa bouche fermée et sa langue sous scellée.