particularité : (fourchelang) s'entretient régulièrement avec Eileen, son serpent de compagnie jalousant les femmes de son entourage -- (toxique) tendance à nourrir une obsession malsaine voire morbide envers l'être aimé
(ϟϟ) Sujet: Sympathy for the devil (Selene) Jeu 23 Avr - 19:14
Sypathy for the devil
We accept the love we think we deserve.
Le carillon vociférant la venue d’un importun éclata sa bulle léthargique. Parmi les fragments brisés d’un épais silence, Amos délogea son regard pensif du feu ronronnant dans l’âtre de la cheminée. Luxe qu’il s’était octroyé lors de l’achat de ce somptueux appartement londonien ne donnant à voir que sur le monde nébuleux et malfamé de l’Allée des Embrumes. En sûreté et en dehors de l'intarissable lutte des pauvres, Amos se complaisait dans son orgueil de gentilhomme méprisant les prolétaires. Un soupir d’ennui passa la barrière de ses lèvres mouillées de whisky irlandais, et comme il rejeta son crâne en arrière tout contre l’appui-tête tapissé du fauteuil, tendit l’oreille quant au tapage provoqué par les pas lourds d’une personne impatiente accourant au petit salon. « Maître ! Maître ! » La voix nasillarde de l’elfe de maison s’époumona d’une gaieté qu’Amos n’aurait su comprendre. Et comment, par Merlin, une si minime créature pouvait-elle faire bramer à ce point les lames du parquet ? Le lourd tissu du fauteuil se dolenta luxueusement quand l’interpellé se tourna vers la créature. « Quel enthousiasme Todd. Aurais-tu délogé un sang de bourbe à supplicier pour être aussi en joie ? » Ses yeux de suie, fatigués par l’éclat du soleil, rendirent à l’elfe un regard de lassitude contrariée. Todd s’extasia d’une gaieté tendue, persuadé que ce qu’il avait à lui annoncer ne pouvait que réjouir son jeune maître. « Miss Gaunt, votre cousine, vient vous rendre visite.» A cette annonce, sa léthargie se dissipa. Recouvrant son énergie et mû par une sorte d’excitation capiteuse, Amos s’était levé d’un bond. Dans sa foulée l’elfe de Maison accompagnait sa procession jusqu’à l’entrée, non content d’avoir provoqué en son maître un sursaut de satisfaction. « Todd lui a ouvert la porte et Todd a accouru vers le maître puisque Todd sait que la venue de Miss Gaunt emplit le maître de joie... » A la croisée d’un miroir à moulures dorées suspendu dans le couloir, Amos ne put guère s’empêcher de se recoiffer. Prompt à offusquer sa cousine de son charisme, puisque cette dernière, pleine de chagrine beauté, l’éblouissait à chacune de ses venues.
Enfin Amos parvint à la porte d’entrée et, comme il l’accueillit littéralement à bras ouverts, la salua d’une joie attendue. Selene était aux yeux d’Amos une des rares personnes dignes d’être admirées par lui. « Ma très chère cousine ! » Une compulsion affable, une prévenance impromptue supputait une complicité singulière. Il baisa sa joue, tout juste à la commissure de ses lèvres chaudes, et comme il se redressa non sans la toiser de son regard plein d’appétence, la congratula de sa joliesse. « Regarde-toi. Plus désirable encore que dans mes souvenirs. Si tu n’étais pas fiancée, je te prendrais de suite sur cette commode. » Caressant le creux de ses joues afin d’en tâter l’exquis contour, Amos semblait recouvrer un peu de vie dans le vide lui servant de myocarde.
L'ennui, profond. Lourd sur les épaules, et qui fait soupirer la vipère. En manque de divertissement, en manque d'occupation. Des heures qu'elle est posée là, sur un canapé, à essayer de parcourir les lignes d'un livre qui n'a aucun intérêt pour elle. Juste des mots, balancés ici et là, qui ne parviennent pas le moindrement à capturer son attention. Alors elle continue de soupirer, Selene, son regard qui se perd dans les flammes de la cheminée. Les pensées trop rapidement égarées, vers des préparatifs qu'elle est fébrile de véritablement entamer. Amadeus ne pourra l'éviter plus longtemps, elle est bien décidée. Il était temps pour elle de prendre sa place dans le monde, aux côtés de ce Lestrange, et également à un endroit qui la visera à sa juste valeur. Pas seulement un nom ou un joli visage, Selene. Ou peut-être que si. Énième soupir, alors qu'elle ferme brusquement l'ouvrage pour se redresser. Attrape sa cape, elle décide de sortir à l'air frais. Elle sait ce qui lui changera immanquablement les idées. Amos. Rire au bord des lèvres, elle transplane sans la moindre hésitation. L'air frais la balaye, et elle arrive rapidement devant la porte de l'appartement. Boucles blondes qui descendent sur ses épaules, le regard perçant qui se pose sur l'elfe qui lui ouvre la porte. Sourire en coin, face à son enthousiasme non feint. Ça rend ton maître de belle humeur, Todd ?
Cape rapidement débarrassée une fois à l'intérieur, le luxe de l'appartement lui a toujours plu, tout comme son cousin. La même âme, on aurait parfois dit. « Ma très chère cousine ! » Le sourire se dessine sur les lèvres de Selene, alors qu'elle voit Amos arriver, les bras ouverts. « Amos. » Elle le salue, lui rendant une bise presque indécente. Le rouge qui ne couvre pas ses joues, juste l'étincelle de malice dans le regard. Amos avait toujours aimé jouer avec le feu. Tout comme elle. « Regarde-toi. Plus désirable encore que dans mes souvenirs. Si tu n’étais pas fiancée, je te prendrais de suite sur cette commode. » La caresse s'attarde contre sa peau, et Selene ne s'en défait pas. Le sourire qui demeure, alors que le regard glisse jusqu'à la dit commode. « J'espère que tu aurais au moins la décence de m'emmener jusqu'à ton lit, Amos. » Qu'elle lui rétorque avec un sourcil arqué, s'approchant d'un pas. Sa main s'attarde sur son bras. « Quel dommage. » Bien sûr, ce n'est qu'un jeu entre eux, qui dure depuis des années. Elle aime frôler cette indécence, Selene, se délecte des frissons que ça peut offrir, et des regards en biais qu'ils peuvent parfois attirer. Il attise en elle une provocation comme personne d'autre. « Est-ce ainsi que tu accueille tout tes visiteurs, cher cousin ? Une partie de jambes en l'air contre une commode ? Ou offres-tu plutôt une tasse de thé ? » Elle le taquine, par ses mots malicieux, mais ne se gêne tout de même pas pour se diriger vers le salon. « J'espère que ma visite impromptue ne te gêne pas. Je m'ennuyais, et je me suis dit que tu serais le meilleur pour m'offrir divertissement. » Un regard vers la fenêtre, tournant autour de cet appartement qu'elle apprécie. La compagnie de son cousin qui soulève déjà les esprits, et lui redonne un peu le sourire dans cette journée maussade.
