(f/réservée) adèle haenel — theodora templer

nom et prénoms : Theodora Theresa Templer – pauvre don des dieux à tes géniteurs qui souhaitaient un héritier.
âge : trente-deux hivers que tu as été crachée du vagin maternel.
origines : Appartement cossu. Londres. Cadette bourgeoise élevée dans une cage d’ambre. Le père est médecin, les gonades sont portées aux nues alors que tu végètes dans un monde modelé pour la douceur. L’époque est ainsi faite. L’on vous couve pendant plus d’une décennie, vous berçant d’illusions, de bonhomme crucifié sur sa croix, avant de vous livrer à l’appétit d’inconnus.
profession : Ne peut être comparé ce qui n’est pas comparable.Tu brandis la médicomagie face à la médecine. Diableries sifflera ton père. Miracle de la science pour les uns, tour de passe-passe pour les autres.
nature du sang : Fruit de la multiplication monstrueuse d’une cracmol et d’un moldu – ton sang se coagule d’opprobre et de honte. Ichor damasquiné gagera la foule. Pourtant, sous le travail des crocs, perle le même carmin.  
personnalité : invertie -indépendante – résiliante – engagée – protectrice – rancunière – douée – obstinée - analytique – minutieuse – sensible – passionnée – susceptible - rigoureuse - solaire – extrême – astucieuse - ambitieuse – amorale.
particularité : au choix

Ca raconte Theodora. Ta crinière flavescente, tes petits pulls en laine. Tes yeux comme des soirs d’orage, des yeux rares, rocailleux, d’une teinte inouïe, aigue-marine cerclé d’anthracite – de tendre iris cinabre où la marée se faufile parfois sous les longs cils.

Ca raconte Serena, la sœur, impératrice transie dans les rets de l’ordinaire. Reine glacée se rêvant habitée de magie.

Ca raconte tes frères, Simon et Ambrose – portés aux nues, porteurs de lumière.

Ca raconte le long soir peuplé de serpentins vif -argent. Les cris qui cascadent. Les portes qui claquent. Les coups qui pleuvent. Les insultes qui souillent. Les genoux cabossés, les yeux brûlants, la salade de phalanges dans les gencives pour résister un peu, pour faire honneur à cet ichor boueux qui bouillonne et qui tambourine contre tes côtes. Ca raconte ta première nuit à Poudlard. Ca raconte l’enfer.

Ca te raconte, Theodora. Theodora la fougue, Theodora la passion, Theodora le souffre, le moment où l’allumette craque – l’instant précis où le bois devient feu, où l'étincelle illumine la nuit, où du néant jaillit la brûlure. Ce moment précis et minuscule, un basculement d'une seconde à peine. Ça te raconte Theodora, de symbole : S.

Ca raconte ta fuite de biche aveuglée. Le smog qui colle aux talons. La mort aux frousses. L’impasse. Le corps fraternel qui s’échappe alors que le tien frappe le pavé humide. La résistance vaine. Les espoirs anéantis.

Ca raconte les chaînes et la rage. L’avilissement imbécile, les tâches ingrates. Les tristes atermoiements. Les affres de l’abandon. Le carmin qui coule sur la pureté opaline de la main qui te possède. Les crocs qui se baffrent de ce qui les nourrit.

Ca raconte le soufre. Du latin sulfur, soufre, la foudre, le feu du ciel. Souffre. Deuxième personne du singulier. tu souffres. Du latin Suffero, supporter, prendre la charge de, endurer. En particulier être châtié par quelqu'un, être puni de quelque chose. Subir une peine.

Ca raconte la mort. Ca raconte l’attente. Ca raconte l’Arène.