interrogatoire — groupe 04. patsy gaunt + anastazyja ingerslev + iphigenia bulstrode

Elle n'avait pas eu à patienter longtemps dans l'atrium, quelques secondes à peine. Iphigenia ignorait si la ponctualité dont on lui avait fait preuve était un privilège -il y avait des dizaines et des dizaines de sorciers, être rigoureux dans l'ordre de passage semblait compliqué- ou si les interrogateurs employés par le ministère étaient simplement très efficaces. La sorcière espérait qu'il s'agisse de la seconde option, qu'elle ne resterait pas longtemps dans cet endroit. Elle était loin de désirer fuir ses responsabilités -un courrier comme celui qu'elle avait reçu ne s'ignorait pas, de toute façon- mais devait malgré tout reconnaître que la mise en scène organisée par le gouvernement était anxiogène, presque angoissante. Pour ceux qui avaient quelque chose à se reprocher, du moins.  

La pièce dans laquelle on l'avait emmenée était des plus lugubres, glaciale. Vidée de toute décoration, assombrie au possible, elle ne comportait en son centre une chaise de mauvaise qualité et sur laquelle on lui demandait de s'installer. Le -seul- faisceau lumineux qui perçait le lui intimait aussi, d'une façon tout aussi tranchée que les deux femmes qu'elle distinguait à peine à quelques mètres d'elle. "Iphigenia Bulstrode." commence-t-elle en s'exécutant, d'une voix neutre, lisse. "Sforza, de naissance." La précision lui semblait nécessaire, bien que l'italienne ne fasse preuve d'aucune prétention. Elle était mariée à Rufus, elle avait pris son nom, mais celui de ses parents, de son frère, aspirait au respect tout autant. "Puis-je connaître les raisons de cette entrevue ?" Elle s'en doutait, elle pensait savoir. Relevant le menton, Iphigenia se risquait finalement à détailler ses interrogatrices, ses yeux se faisant doucement à la pénombre. Son port de tête était toujours aussi droit, sa posture identique à l'ordinaire. Ce rendez vous était une formalité. Une sinistre formalité.

t'es heureuse d'être du bon côté de la barrière aujourd'hui azyja (mara). t'es soulagée. parce que si c'était toi sur cette chaise, tu sais pas comment les choses se seraient passées. parce que t'es une putain de taupe, tu détestes grindelwald et tu voudrais le brûler. mais mara lestrange ne ferait pas ça. alors t'attends, tapie dans l'ombre. t'as fait pression au ministère pour que patsy puisse être avec toi - un soutien moral. et puis c'est l'occasion pour qu'elle fasse ses preuves. t'essayes de la canaliser - elle qui croit dur comme fer aux idéaux du régime, elle qui brûle du même feu qui t'animais autrefois. t'es pas vraiment à l'aise ici. tu l'as jamais été. mais avoir le rôle de chef de projet du bureau d'expérimentation t'as appris une chose. que tu peux faire tout ce que tu veux dans ce ministère au nom de la recherche, au nom de grindelwald et on ne te fera rien. parce que t'es chargée d'expérimenter sur des moins que rien. mais pas aujourd'hui. aujourd'hui tu dois interroger une sang pure. et tu sais pas si tu s'ras à l'aise avec ça. c'est aussi pour ça que t'as voulu que patsy soit avec toi. parce qu'elle n'a pas les scrupules que tu as. en bien de sens elle ressemble à mara (toi) et t'es heureuse de l'avoir avec toi malgré vos divergences qu'elle ne connait pas. tu te sais maîtresse de l'échiquier et ça te plaît pas vraiment. t'as jamais aimé le pouvoir. toi tu aimais enseigner ton art à durmstrang. tu te tiens dans l'ombre aux côtés de patsy et quand la victime du jour entre tu suis rapidement ses mouvements des yeux avant de la rejoindre près de la lumière. parce que tu sais ce que c'est qu'être le rat de laboratoire. plus que tu ne le voudrais. tu ne dis mot. tu les écoutes parler avant de te racler la gorge. — bien madame bulstrode. commençons que tu dis d'une voix froide (celle de mara), que tu espères posée et déterminée. celle qui fait qu'on ne te pose pas de question après coup. — êtes vous satisfaite de notre ministre de la magie ? première question. toutes décidées pour abattre quiconque n'y répondrait pas de la bonne manière. t'essayes de paraître enjouée, parce que mara le serait. mais toi, t'as juste envie que cet interrogatoire soit terminé et de te barrer d'ici.