interrogatoire — groupe 15. iris lestrange + freyr smoak + emhyr kostelic

Un bruit de pas résonne dans les couloirs sombres et lugubres du ministère. Les pas se font rapides et assurés. Soudain ils s'arrêtent, et la silhouette contemple une porte qui lui fait face. Avec détermination la jeune Lestrange pousse l'accès et pénètre dans une petite pièce exiguë, sentant quelque peu le renfermé et très peu éclairée. Elle regarde devant elle et voit deux hommes qui se tiennent debout. Ils ne semblent pas très à l'aise, ce qui laisse apparaître un léger sourire aux coins des lèvres de la jeune femme. Elle n'est pas très grande, mais son allure altière, son regard fier, et son air sûr d'elle en imposent ainsi pour la rendre menaçante. Elle n'a pas sa baguette sur elle, mais elle tient fermement un dossier. Elle prend le temps de tourner les pages, ignorant royalement les deux hommes qui lui font face. Après de longues minutes, elle daigne enfin relever le visage. Elle lance un regard plein de dégoût en direction du né moldu. Si elle le pouvait, sans doute lui cracherait-elle dessus. Mais elle s'abstient, parce qu'elle n'est pas n'importe qui. Elle est Iris Lestrange et elle se doit de garder une réputation irréprochable. Elle montre à Freyr la chaise et lui dit d'une voix autoritaire : « Assis. » Elle n'a pas besoin de crier, ou d'hurler, son ton est assez directeur pour être sans appel. Puis lentement elle tourne le visage en direction de Emhyr, le sang-mêlé. Il n'est pas parfait, mais il la dégoûte moins. Elle lui montre la deuxième chaise et d'une voix plus douce, bien qu'autoritaire elle poursuit : « Si vous voulez bien vous asseoir ». Le ton est donné. Son point de vue tout autant. Elle se met le premier à dos, le deuxième dans la poche. Avec un peu de chance ces deux-là commenceront à s'attaquer l'un à l'autre et des informations pourront peut-être échapper à leur garde. Une fois les deux hommes installés, elle commence à marcher dans la pièce tout autour d'eux. Ses talons claquent sur le sol tandis qu'elle tapote de ses ongles le dossier qu'elle tient entre sa main. Après quelques tours effectués, la demoiselle daigne enfin s'asseoir en face d'eux. Elle croise les jambes, sa robe remonte légèrement, laissant apercevoir le bas d'une de ses cuisses, juste au-dessus du genou. Elle pose son dossier à plat, et reprend la parole : « Bon messieurs, ne perdons pas plus de temps. Avant de débuter cet entretien, avez-vous envie de me parler d'un sujet en particulier ? » et elle leur offre son plus beau sourire, signe qu'elle est prête à les écouter... Si seulement son regard n'était pas si froid et si déterminé...

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On pousse Kostelic avec un inconnu -peut-être un camarade de classe, à vrai dire, il ne sait plus vraiment-, dans une pièce exigüe, sans chien de garde pour les accueillir et Emhyr ne peut s’empêcher de laisser échapper une remarque qui ne fait rire que lui. Probablement. ” C’est un peu intime, non ? La décoration laisse à désirer et je ne vogue pas de ce bord mais ça fait une belle garçonnière. ” Dans le silence qui s’ensuit, l’ancien Serpentard s’agite légèrement, pas sûr de savoir comment se tenir ni ce qu’il est censé faire, à part laisser échapper quelques ‘plp’ et autres onomatopées pour meubler, du bout de ses lippes.
Enfin, la porte s’ouvre sur une blonde, sourire léger, dossiers sous le bras. ” Assis ” qu’elle claque à l’attention de l’homme à ses côtés, s’attirant un haussement de sourcils circonspect de la part du Croate. Il échappe un simple Hm qui se perd dans le raclement de chaise sur le sol marbré et les pas qui résonnent dans la petite salle d’interrogatoire. ”  Si vous voulez bien vous asseoir. ” pour lui, cette fois, et le second sourcil vient rejoindre le premier, en accents perplexes sur les deux opales claires qui fixent la blonde. Dans un sourire plein d’emphase, Emhyr prend place. ” Intéressante formulation. ” note-t-il simplement alors que la chaise craque sous son poids et qu’il allonge les jambes. ”  Bon messieurs, ne perdons pas plus de temps. Avant de débuter cet entretien, avez-vous envie de me parler d'un sujet en particulier ?” Encore une fois, intéressant choix de mot et de sourire, dissonance frappante entre ce qu’elle représente et souhaite dégager. Il ne la connait pas vraiment, sinon de vue, comme toutes les têtes couronnées qui évoluent dans l’Elite sorcière comme on gravite dans la Cour du Roi. ” Envie de parler, je ne pense pas, du moins pas pour ma part. ” Il décoche un regard en biais à son voisin. ” Bien sûr, je ne saurais me prononcer pour vous.. ” Les prunelles d’Emhyr lâchent le né-moldu pour monter vers le plafond et le faible faisceau lumineux qui en émane. ” J’ai bien une question, ou plusieurs. Quelle est la hauteur du plafond ? Pensez-vous qu’il s’agisse d’une lumière naturelle ou artificielle ? ” Il s’arrache à sa contemplation pour s’arrimer aux iris de Lestrange. ” Et pour finir...  Est-ce que vous vous connaissez ? ” Il désigne Freyr d’un léger coup de menton, ses phalanges venant doucement pianoter sur ses rotules. Sourire curieux, fronde pétillante. Ca ne l’amuse pas mais la situation a bien trop de morgue pour qu’il puisse s’empêcher de danser sur sa tombe.

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L’endroit est glacial. Ce ministère est des plus austères, semble ne pas avoir changé au fil des siècles sauf pour le pire, comme le veut sa présence en ces lieux. Il ne fait pas tant attention à celui qui va être interrogé en même temps que lui. Il ne peut s’empêcher d’avoir un faible sourire qui n’a rien de drôle quand l’autre évalue la pièce à sa façon. C’est grand, c’est froid. C’est un interrogatoire qui ne servira à rien, qui ne les servira pas : ils sont doués pour ça ceux qui se croient tant supérieurs, celle qui lui aurait fait rouler des yeux par cette entrée typique s’il avait voulu se compliquer la vie dès le départ. Il va essayer de limiter les dégâts. C’est pas lui ça que d’accepter simplement de s’assoir quand elle l’ordonne de façon détestable, comme s’il n’était rien. Aujourd’hui il sait pourtant qu’il n’a pas d’autre choix s’il veut grappiller un peu de temps pour cette vie qu’il ne veut pas voir abrégée si tôt. Il a encore un maigre espoir, faible, c’est certain mais présent. Ce qui n’est déjà pas si mal. « Bon messieurs, ne perdons pas plus de temps. Avant de débuter cet entretien, avez-vous envie de me parler d'un sujet en particulier ? » Il ne bouge pas de ce siège, tente de rester le plus calme malgré cette question ridicule. Bien évidemment qu’il n’a rien à dire. Pas ici, pas à celle qui devra se montrer un peu plus précise si elle veut savoir quelque chose qui intéresserait le ministère. L’ironie à plein nez, voilà que le sang-mêlé (enfin, il suppose) tente l’humour dans cette atmosphère si particulière. Et en même temps que répondre d’autre. Il ne sait pas comment réagir à cette question directement posée. « Pas vraiment non. » Il ne sait pas s’il répond à la question évidente ou celle de l’employée du ministère qui perd un peu son temps à leur poser ce genre de question. Il jette un coup d’œil à son voisin. S’il est ainsi tout le long de cet interrogatoire inutile, il sait d’avance qu’il va être long mais qu’il le détendra à sa façon, ce qui est un piège dans lequel il ne devrait pas tomber. Il sait bien qu’il a trop souvent l’art de rétorquer quand il se sent moins stressé, moins menacé.

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Rapidement son attention se porte sur le sang-mêlé. Il a la langue bien pendue et semble avoir beaucoup de remarques à faire, toutes moins intéressantes les unes que les autres. Elle le fixe de manière impassible même si l'agacement commence à poindre. Qu'il ne joue pas trop. Parce qu'il perdra. Elle a le regard qui s'illumine d'une pointe de sadisme. Elle lui arracherait bien la langue à celui-là. Finalement ce n'est peut-être pas le sang-de-bourbe qui va lui poser problème. Elle laisse l'autre parler, et plus il parle plus elle sourit. Elle se demande par quelle partie du corps elle va commencer. Un orteil ? Un doigt ? Oui sans doute que c'est ça qu'elle couperait en premier et qu'elle lui ferait manger juste derrière. Une fois qu'il a enfin cessé de palabrer elle répond avec ironie : « Pour quelqu'un qui n'a pas envie de parler, je vous trouve bien bavard. » Elle observe du coin de l'oeil le né-moldu qui semble pour sa part se faire tout petit puis jette un coup d'oeil à la fiche du sang-mêlé. « Pour répondre à vos questions monsieur... » elle fait mine de chercher puis poursuit : « Vadim Kostelic, pour ce qui est de la hauteur sous plafond je n'en ai pas la moindre idée, mais peut-être pourrions-nous vous jeter du haut et analyser la consistance de votre corps broyé une fois au sol? » Son sourire se fait carnassier. L'idée vient de lui traverser l'esprit et s'il continue sur ce chemin sinueux elle n'hésitera pas à mettre en pratique cette pensée. « Et enfin, non, nous ne nous connaissons pas, je ne fréquente pas la vermine. » Sa phrase vient de claquer dans les airs tandis qu'elle lance un regard dédaigneux en direction de Freyr. Elle ajoute tout de même : « Mais lui contrairement à vous, a l'intelligence de ne pas me faire perdre mon temps avec des inepties. » Elle finit par ouvrir le dossier et les mains posées à plat sur la table, elle décide de réellement commencer l'interrogatoire. Après tout, elle est là pour ça. « Si vous voulez rapidement sortir d'ici, je vous conseille à tous les deux de répondre à mes questions sans tergiverser. » Son regard se tourne vers le né-moldu et elle essaie tant bien que mal de ne pas montrer le dégoût profond qu'elle ressent : « Monsieur Smoak, au vue de la situation actuelle dans laquelle le pays est plongé, vous sentez-vous en sécurité ? » Elle finit par reporter son attention sur le clown pathétique de service et demande : « Et vous monsieur Kostelic, êtes-vous satisfait de la situation ? De la manière dont notre ministre de la magie s'occupe du pays ? ». Un large sourire étire ses lèvres tandis qu'elle attend avec impatience leurs réponses.

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L’amusement vrille les prunelles d’Emhyr d’une malice passagère alors qu’il se redresse légèrement sur son assise. Il décoche un sourire plat à l’employée du Ministère dont les répliques agitent son côté belliqueux, éveillent l’âme trouble-fête qui tord les entrailles et fait vibrer la conscience de réponses insolentes.” Ce serait un peu surfait pour avoir la hauteur, à vrai dire. Vous n’avez pas répondu, pour la lumière.” Lâche-t-il en inclinant simplement la tête. Mais mentalement il note. Qu’il est potentiellement haut. ” Vous avez demandé si nous avions des questions. J’en avais, c’est aussi simple que cela.” Qui de nous deux est à blâmer pour cette perte de temps ? Le bretteur s’échauffe, la joute verbale comme sport de prédilection, il a perdu le sourire de connivence qui flottait si allègrement sur ses lippes au début de l’entretien. Son regard quitte la femme pour plonger sur le né-moldu. Aussi forte puisse être l’envie de rebondir sur tous les mots que crache la vipère, il est évident que personne, à part peut-être elle, n’a vraiment envie d’être ici. Quelques instants, Persephone vogue aux limites de son esprit. Elle pourrait être à la place de Smoak. Et Emhyr espère. Si fort. Qu’elle soit loin.
La question que Lestrange lui pose le tire de sa réflexion et lui arrache un léger râle suintant d’ironie. ” Et vous monsieur Kostelic, êtes-vous satisfait de la situation ? De la manière dont notre ministre de la magie s'occupe du pays ?” Elle sourit, chat de Cheshire à l’affût de la proie et de la première faute. Le Croate sourit en retour, dans la plus grande simplicité. ” Non. ” Crache-t-il du bout des lèvres, violence à peine contenue dans les entrailles. ” Qui pourrait l”être ? Avez-vous seulement vu les rues, la vermine qui vérole l’Angleterre ? Les immondices qui foulent la terre sans aucune considération pour la Magie ? ” Son regard épingle la Lestrange et ses mots suintent de véracité. Il ne précise juste pas quelle vermine. Qui sont les philistins, dans ce scénario. ” Sir Grindelwald est un puissant sorcier mais l’événement de l’Arène dénote une opposition nocive. Des vies ont été perdues et le deuil est à peine levé donc pardonnez mon audace si je ne suis pas totalement satisfait. ” Il s’avance légèrement, les phalanges pianotant sur ses rotules. ” Je ne prétends pas pouvoir faire mieux mais ce n’était pas votre question. Il est toujours possible de mieux faire. ” Tout brûler et renaître, par exemple.

Cet interrogatoire est une vaste plaisanterie. Qu’elle en vienne droit aux faits plutôt qu’une question de départ à laquelle elle n’attend pas de réelle réponse, ou peut-être que si, simplement pour savoir comment mener la suite. Il est rarement ainsi à préférer se taire alors peut-être qu’il la juge un peu avant de savoir que dire, peut-être aussi simplement qu’il s’octroie quelques temps de répit laissant à l’autre tout le loisir de s’exprimer puisqu’il le peut. Il y aura des conséquences, il sait mais le sang-mêlé doit s’estimer chanceux de l’être. Il ne devrait pas en abuser pour autant de ce statut qui n’en est pas vraiment un dans ce monde. Mais qu’il continue, ça le détend un peu que de voir qu’il y en a qui peuvent encore se permettre un brin de répondant avant que les choses se corsent parce que cela ne se passe jamais simplement. Cet interrogatoire n’est pas là pour rien, pas là juste pour cette question fausse que de demander vraiment ce qu’ils pensent tous du pouvoir en place, de cette gestion de l’Angleterre sorcier qui ne l’intéresse pas à vrai dire. Il aurait peut-être du fuir, profiter de l’aubaine proposée par deux fois même s’il doutera à jamais de la sincérité de la première. Ca lui aurait évité ça, cet ennui doublé d’un stress non négligeable dans sa présence en ce lieu qu’il voudrait bien voir brûler.

L’échange est inutile, lui donne simplement l’occasion de les laisser plus longtemps que nécessaire dans cet endroit. Ca l’enchante pas, le sang-mêlé devrait se contenter de quelques phrases lui donnant à elle l’impression d’avoir toutes les informations nécessaires, la bluffer tant qu’ils peuvent à ne rien dire plutôt que de se comporter ainsi. Il n’a pas tellement envie d’assister une torture de plus, il en a déjà trop vu. Le faux compliment passe à la trappe mais Freyr ne réplique pas alors que l’envie de lui dire d’en venir droit au but est bien présente. Fini ces menaces déguisées. Ces menaces sont déjà présentes dans ce lieu, leurs présences ici, ces questions et l’attente de leurs réponses. Du temps, elle n’a pas eu besoin du Kostelic pour en perdre.

Il a un sourire un peu étrange, un peu froid, à cette question, n’a pas le temps de répondre, d’une réponse qu’il n’a pas. Il ne sait pas comment le cerner, il a l’air à la fois un peu trop suicidaire et tout l’opposé. Il ne lui donne pas réellement d’indice pour la mener à corser cet entretient même s’il suppose qu’elle est comme tous ces autres qui n’ont pas besoin de grand-chose pour semer cette violence qui les détruira tous. « Voilà que vous avez tout dit. » Il n’a pas besoin d’en dire d’avantage, ce sont les mots du sang-mêlé, pas les siens, ses pensées qu’il peut rejoindre pour le peu d’informations qu’il donne réellement. Il ne voit pas trop ce qu’il pourrait rajouter en réalité, il n’a pas envie de perdre la tête pas plus qu’il n’a envie de le voir le blesser. Tant qu’il reste dans l’a peu près des réponses, Freyr peu confirmer sans se dire qu’ils foncent droit dans un mur. « Il y aura toujours des mécontents pour ceux qui font les choses. » Il l’annonce de façon calme malgré son agacement plus ou moins apparent de toute cette situation qui aurait pu être évitée. Il n’est pas vraiment certain que des réponses soient ce qu’ils attendent. Ils attendent un faux pas, veulent des coupables qu’ils le soient ou non. La question ne se pose pas quand l’importance reste simplement l’illusion d’un travail bien fait pour contenter celui qui n’aurait jamais du être au pouvoir, celui qui est la cause de tout ce qui leur arrive.

Elle sourit Iris lorsque Kostelic fait ses remarques. Elle sourit lorsqu'il a l'audace de lui répondre, de la provoquer. Elle sourit et elle ne le quitte pas des yeux. Il peut parler, il peut jouer au plus intelligent, il peut se croire le plus malin, mais il ne sait pas sur qui il est tombé. Elle ne dit rien Iris pour le moment. Elle garde son calme. Mais ce qu'il ne sait pas, c'est qu'elle n'oublie rien. Et un jour, leurs chemins se recroiseront en dehors de ces murs, et ce jour-là, la Lestrange se fera un malin plaisir de lui rappeler chacun de ses mots et de les lui faire avaler. Ô par Merlin que ce jour sera bon pour elle et terrible pour lui, possiblement fatal même. Mais pour le moment, elle garde son calme et se tait, elle l'observe s'agiter et parler. C'est fou ce qu'un homme peut être stupide et peut ne pas réfléchir. N'a-t-il donc pas compris qu'il vaudrait mieux pour lui se contenter du strict minimum ? Smoack, lui, semble avoir saisi les enjeux de cet entretien. Sans doute est-ce dû à son statut plus compliqué. Il sait qu'il ne doit pas faire le moindre faut pas.

Elle se redresse légèrement lorsque celui qu'elle croit être Vadim lui dit qu'il est mécontent du pouvoir mis en place. Son regard s'assombrit et elle est prête à lui arracher la tête. Un rictus narquois s'accroche à son visage lorsqu'elle entend son explication. Il est intelligent, c'est certain. Pourtant ses propos sonnent faux. Elle le sent Iris, elle sait qu'il n'est pas du bon côté, que ce qu'il qualifie de « vermine » ne correspond pas à la même vermine qu'elle a en tête. Elle laisse sa plume à papote noter ce que l'individu lui répond tout en poursuivant de son côté : « Merci pour votre avis monsieur Kostelic. Vous parlez de l'attaque de l'Arène, à ce propos, avez-vous connaissance de la radio pirate ? Pouvez-vous m'éclairer de votre si précieux savoir ? » Elle est ironique la vipère, et son sourire sarcastique ne fait qu'accentuer cette image. Elle se fiche bien de faire semblant ou non. Elle est là pour avoir des réponses et elle les obtiendra.

Elle se tourne une nouvelle fois vers le sang-de-bourbe et écoute sa réponse. Un soupir lui échappe et sa langue claque contre son palais, signe de son agacement : « Cessez de vous cacher derrière les réponses de votre voisin. C'est votre point de vue à vous qui m'intéresse ». S'il n'a pas pris davantage la parole et qu'il s'est montré prudent, son silence et sa manière de faire commencent à ennuyer la jeune femme. Qu'il parle ou elle lui arrachera elle-même les mots de la bouche. « Que pensez-vous de la résistance ? De ces gens qui s'engagent dans le but de changer le pouvoir en place ? ». Il va être obligé de lui répondre cette fois-ci, parce que la question, elle ne l'a posée qu'à lui. Elle attend avec impatience sa réponse, elle veut voir comment il va faire. Après tout, il semble être le roi de l'esquive, peut-être parviendra-t-il une nouvelle fois à se sortir de la question-piège qui lui est adressée.

Le sang afflue aux tempes d’Emhyr, dont le regard se voile d’une haine incandescente à la question d’Iris. Le palpitant aux abois, il chasse la froide colère d’un soupir silencieux, étranglé au fond de la gorge, retenu aux chaînes des promesses moribondes. La langue claque sur le palais, l’ancien Serpentard inspire, phalanges blanchies sur les genoux, prunelles pendues à son hôte pour ne pas glisser. Il y lit les plaisirs délétères et les envies malsaines, la même soif de domination qui assèche les impies et empêche ce monde de tourner rond. Il lit le sarcasme et le venin qui suinte, en écho à l’aversion vibrante qui lui tient les entrailles en otage.
Son regard se porte sur le Né-Moldu puis il revient à Lestrange, le sourire effacé dans un froncement de sourcils. Puis ses lippes s’étirent et c’est un rire aussi bref qu’abyssal qui s’en échappe. “Ah. Navré pour cette hilarité soudaine.” se reprend-il finalement, inspirant pleinement pour calmer les soubresauts qui l’agitent encore. “Quand vous demandez si j’en ai connaissance, j’imagine que ce n’est pas simplement “si j’en ai entendu parler”. Sinon, la réponse est dans la question. Et dans ma réponse précédente.” Emhyr hausse les épaules. La pulpe de ses doigts rencontre la barbe mal rasée lui ornant le menton et sa mâchoire se crispe, alors qu’il poursuit sa diatribe. “Bien sûr que j’en ai entendu parler. Qui a pu le manquer ? J’y étais avec mon frère, je suis ressorti seul. Tout ça parce que la sécurité était insuffisante et que des insurgés ont eu l’effronterie d’attaquer le régime. Sans aucune considération.” La voix rauque du Croate vibre quelques secondes d’une colère indécise, proclamée à l’univers, avant de retomber comme un couperet, dans une froide douceur, suave venin du bout des lippes. Il se redresse, appuie son dos contre le dossier de la chaise dans un grincement. “C’est à regret que je dois vous avouer que je ne sais rien. Sans quoi j’aurais déjà probablement corrigé moi-même les coupables. La mort de mon frère ne devrait pas rester impunie.” Le calme revenu sur les tempêtes intérieures, Emhyr incline légèrement la tête et sur ses lèvres flotte un un sourire distrait. “Toutes mes excuses, j’aurais eu grand plaisir à partager mon savoir mais je crains de ne pas pouvoir le faire en cette occasion.” Il incline la tête sur le côté, analysant les réactions, sans grande conviction. S’il y a bien une chose qu’il sait, c’est que les personnes du calibre de Lestrange ne cherchent que ce qu’elles veulent entendre. Hélas pour lui, trop grande est la fronde accrochée à ses tripes pour qu’il se soumette d’aussi bon coeur.

Il serait dans les problèmes jusqu’au cou s’il ne parvenait plus à esquiver. Il savait que c’était à son avantage que brun soit d’humeur aussi bavarde et provocatrice, ça l’empêchait d’en faire de même se sachant moins avantagé dans cette histoire pour le faire ici, au sein du Ministère ou le Black devait être l’un des interrogateurs du jour. Tout aurait été beaucoup plus simple s’il avait été le sien, il suppose. Il ne serait pas dans cette impasse là de ne pas savoir quoi dire, quoi faire, pour s’éviter bien des ennuis avec ce Ministère qui n’avait jamais eu sa confiance. La Lestrange l’avait encore moins mais il se devait de répondre vraiment, de tenter d’avoir des réponses moins neutres, moins dans le style de l’esquive comme il en avait l’habitude lui qui voulait rester neutre pour parvenir à mieux s’en sortir comme il le pouvait dans ce monde qui n’était pas le sien. Plus il y vivait, moins (et malgré ce qu’il avait pu y penser étant plus jeune) il avait envie d’en faire partie. Il n’y en avait pas un pour rattraper l’autre. Il doutait une autre issue possible qu’une guerre ou le sang coulerait, ou il espérait ne pas en faire partie. Espoir mince, naïveté que de penser qu’il avait encore une chance de s’en sortir indemne ici.

Il enviait les plus jeunes, ceux qui avaient encore le temps de ne pas tant se soucier de ça, de ces problèmes d’adultes. Son regard se porta sur la Lestrange le plus neutre possible quand elle s’adressa directement à lui. Fin sourire quand le Kostelic choisi de lui laisser le temps, de parler encore. Il peut rester sans trop en dire peu importe les sorts, peu importe la violence. C’est triste à dire : il en a l’habitude. Ca ne l’intéresse pas ce qu’il se passe ici, dans ce Ministère. Il aimerait pouvoir être totalement neutre pourtant il sait que des situations sont hors de contrôle ici, qu’il aurait du mal à être si neutre face à des blessés, si celui qui parle trop devait payer d’une façon ou d’une autre de cette insolence à moitié voilée. C'est votre point de vue à vous qui m'intéresse. Il y a quoi de vrai dans cette affirmation, depuis quand ses propos intéressent-ils quelqu’un sans qu’ils soient sans cesse utilisés contre lui ? Il se cale dans ce siège si peu confortable attend de pouvoir en placer une, semble réfléchir à ce qu’il pourra bien lui dire à la blonde qui va devoir réagir à tout ça. Ce qu’il ne fait que supposer : ils n’aiment rarement qu’on leur réponde de cette façon, d’être provoqués ainsi même si cela reste de façon toute mesurée. Le plus souvent aussi, ils ne font pas de différence. Dommage. Cela leur éviterait bien des ennemis, ceux qui les interrogent. Ce manque de subtilité tous les jours ne font qu’affirmer une chose : s’il n’y avait pas cette question si importante pour la majorité que celle du sang, jamais ils ne seraient arrivés au pouvoir.

Il regarde le brun d’un air un peu surpris pour le coup quand l’autre se met à rire de ce rire qu’il ne parvient pas à situer dans l’intonation qu’il aurait souhaité lui donner. C’est suicidaire ce qu’il fait, comment il réagit. Même lui semble plus savoir se contrôler qu’Emhyr face à eux, face au Black. Il se renfrogne, peste intérieurement. Il ne veut pas payer à sa place, alors qu’insolant cette fois-ci il ne l’est pas tant : ne l’est qu’à moitié. Elle ne peut pas tant deviner qu’il l’est derrière ses réponses qui n’en sont pas. Que peut-il dire d’autre quand son voisin semble avoir presque tout dit sur la situation. Il comprend la fuite, celle qu’il ne peut qu’effleurer du bout des doigts sans jamais y parvenir. Il comprend cette révolte lancée sans en avoir entendu parler de cette organisation. Jamais vraiment à vive voix, quelques mots placés pour qu’il devine au fond qu’il y a autre chose de possible que cette vie qu’il mène. « Navré si je n’ai pas beaucoup plus de réponses à vous donner. » C’est terriblement vrai, dans toute cet interrogatoire, il ne sait rien, n’a pas assez d’informations sauf comme des bruits de couloirs, des rumeurs auquel il ne croit pas. « Je ne crois pas qu’une organisation telle que celle là puisse renverser le pouvoir mis en place. Ils n’amèneront que du chaos comme dans l’arène. » Chose qu’il veut éviter. S’il n’apprécie en rien cette situation dans laquelle il se trouve, il ne veut pas non plus d’un univers ou le chaos règne. Il a l’impression de vouloir l’un sans en accepter ses dérives, bien incapable de choisir réellement un camp si c’est pour des années de fuite, d’une vie qui n’en est pas une, pas plus que celle dans laquelle il se trouve. « Ils ne sont rien d’autre que des murmures. » Bien trop vite écrasés par ceux qui dominent, qui les mettent dans ces pièces pour tenter d’en savoir plus sur une organisation dont ils ignorent presque tout, qui ne donne que des étincelles d’espoir bien vite éteintes, de ces faux espoirs dont ils n’ont vraiment pas besoin. Ils risquent beaucoup plus que ces quelques uns qui cherchent la révolte.