(f/prise) jennifer lawrence — Phèdre Skeeter

Un abîme les sépare. Entre elles, cela a été une succession de jalousies, de coups bas et plus rarement d’entraides au nom du même sang qui coule dans leurs veines. De quatre ans plus âgée, Phèdre a ressenti la première, les affres de l’envie à la naissance de la dernière. Puis satisfaite du désintérêt que lui portait sa mère, elle cessa ses mauvais tours. Un second assaut de jalousie vint lorsque Pandora sut être l’inspiratrice de leur père pour une rubrique destinée à la jeunesse. Pandora créa un personnage que tous les enfants et adolescents adoraient, Mafalda. Phèdre vola les fruits de cette imagination féconde, s’appropria le personnage et devint la responsable de cette rubrique. Pandora trahie et humiliée ne pardonna pas son aînée. Depuis, les deux sœurs sont à couteaux tirés, leurs parents ne comptent plus les gifles échangées et les cheveux de part et d’autre arrachés. En guise d’œil pour œil, dent pour dent, c’est Pandora qui lui susurra la mauvaise information qui se révéla fausse et causa un grand dommage à la gazette, ce qui précipita Phèdre au poste subalterne de chargée de météo magique. Malgré tout, Pandora fut celle qui l’aida au cours de l’été de la naissance de sa fille. Celle qui l’aida à l’élever depuis lors en qualité de marraine. Cette petite fille les lit au-delà de ce qui les sépare, si ce n’est l’horreur qu’a Pandora de traiter sa nièce en esclave. A la tentative de suicide de Pandora, Phèdre fut celle qui la trouva, qui lut son dernier adieu, celle qui la conduisit à Sainte-Mangouste, celle prête à donner un de ses membres pour la sauver. Une accalmie dans leur relation si tendue qui dura bien peu de temps, le jugement et l’incompréhension animant Phèdre, elle pointa du doigt sa jeune sœur pour son acte, quitte à remettre en question son équilibre mental. Enfin depuis plusieurs mois, Phèdre se plait au nom de la soi-disant fragilité d'esprit de sa sœur à la cantonner au poste de responsable du courrier du cœur et à l’éloigner d’un poste qui pourrait lui faire de l’ombre. Car leur père de plus en plus absent pour cause de maladie, y songe sérieusement désireux de voir tous ses enfants traités sur un même plan d’égalité. Phèdre repousse l’échéance le plus possible et s’est presque appropriée la Gazette. Frustrée dans sa fibre de reporter, Pandora s'est révoltée en publiant en douce un de ses articles à la Une du journal. Acte qui ne lui a valu que d'être écartée de la couverture médiatique de l'attaque récente de l'arène de Grindelwald. Alors pour l'heure, elle se tait et subit, ignorant tout de l’état de santé préoccupant de son père, qu'elle pense en pré-retraite. Un ultime coup de poignard ?

Lien en cours d'élaboration

Madame Goyle, fût un temps où Phèdre a secrètement rêvé de l’être à l’aube du siècle. Mais la place était malheureusement occupée depuis peu, lorsque les deux sorciers se sont rencontrés. La joie ne se lisait pas vraiment sur le visage du jeune époux et Phèdre l’a consolé pendant un an et demi en qualité de maîtresse.  Peu à peu pour la journaliste, la passion charnelle des débuts fit place à un amour véritable, Kieran n’était-pas le premier, celui à qui elle avait offert sa virginité ? Davantage sur la réserve, Kieran ne sentit son cœur s’accélérer que plus tardivement. Des premiers émois que Phèdre étouffa dans l’œuf, lorsqu’elle découvrit sa grossesse au début de l’année 1903. La peur du scandale, de leur jeunesse mais surtout de la mauvaise réputation des Goyle et que son enfant soit élevé comme un guerrier, grande habitude chez cette famille que leur importe le genre, la poussa à rejeter violemment son amant avant que son état ne soit trop voyant. Des insultes et des humiliations ponctuèrent cette douloureuse rupture. S’ils se côtoyèrent par la suite, Kieran venant donner des interviews en qualité de joueur de quidditch à la Gazette, ils ne s’adressèrent que paroles froides ou cinglantes. Aujourd’hui, Kieran garde encore au fond de lui une certaine amertume. Phèdre, elle, est rongée de remords. Oui des remords pour une belle histoire gâchée et pour cette enfant qu’elle ne se résout pourtant pas à lui présenter. Elle n’ignore pas que leur fille est l’unique enfant de Kieran, son épouse Adalind n’ayant pas pu lui en donner. Et s’il en profitait pour la lui arracher ? Pour l’entraîner à se battre ? Cette pensée la tourmente. En outre, le fait que Pandora ait pris le parti de Kieran, avec lequel elle s’entend comme larrons en foire, ne la décide pas à parler et ce par simple esprit de contradiction.

Minerva est une véritable pépite pour Phèdre. Les deux jeunes femmes ont certes un tempérament différent, mais forts et justement ceux-ci se complètent à la perfection. Depuis le jour de son embauche, elles se sont serrées les coudes dans le travail et dans la pénibilité pour parfaire un article quitte à rester éveillées jusqu’à l’aube. Et lorsque les articles de Minerva se révélaient trop provocants, Phèdre parvenait à les faire passer sur la table de son père afin qu’ils soient étudiés et publiés. Phèdre n’ignore pas la qualité de reporter de Minerva et compte sur elle pour lui rapporter des nouvelles fraîches et sensationnelles. Récemment, Phèdre a même profité de sa nouvelle position pour faire nommer Minerva à la tête de la rubrique féministe du journal. Une marque de confiance qui s’est encore plus affirmée, lorsqu’après la publication d’un article particulièrement agressif envers la gente masculine, une horde de misogynes a fait irruption dans les bureaux de la gazette en cassant tout ce qui se trouvait à sa portée. Phèdre n’a pas hésité à prendre ouvertement la défense de Minerva et a fait chasser tous ces rustres du journal séance tenante. C’est encore vers Minerva qu’elle s’est tournée, lorsqu’il a fallu trouver une occupation à sa fille qu’elle a déclarée comme esclave née-moldue. Ainsi l’enfant fait désormais office de petite main pour la rubrique féministe. Minerva se doute de la véritable identité de l’enfant, alors elle en prend soin comme de la prunelle de ses yeux montrant une loyauté sans faille. Car c’est bien sa loyauté que Phèdre recherche, une loyauté pleine et entière où Minerva aura sans doute à choisir son camp si le besoin s’en fait un jour ressentir.  

Il existe un grand respect entre les deux jeunes femmes, si bien que Phèdre va jusqu’à demander encore aujourd’hui conseil sur ses publications à Pénélope. Car Pénélope est devenue depuis plusieurs années, à la suite de son époux, avocate de la Gazette et par extension de la famille Skeeter, surtout de son patriarche. En effet, il n’est pas rare que le journal doive se défendre de plaintes déposées par certains sorciers à la suite de scandales juteux rendus publics. Or, Pénélope a tiré d’affaire Phèdre un bon nombre de fois. Phèdre éprouve donc une confiance aveugle envers la juriste qui parvint même à adoucir son caractère autoritaire par ses manières de maîtresse d’école. Mais si depuis plusieurs semaines, Phèdre a fait de nouveau appel à Pénélope, il ne s’agit  pas d'affaires directement liées à la Gazette. La journaliste souhaite désormais l’appui de l’avocate pour une question familiale. Ne désirant en aucun cas que Pandora obtienne un rôle aussi important que le sien à la mort de leur père, elle a pris les devants et projette même d’attaquer le testament paternel si besoin. Diplomate, Pénélope ne lui a pas opposé de refus frontal mais n’a pas pour autant accepté. Cette dernière se veut avant tout loyale envers son patron, le patriarche Skeeter, et reporte toujours sa réponse, espérant calmer les tensions existantes entre les deux sœurs. Skeeter père a d’ailleurs déjà sollicité Pénélope en qualité d’exécutrice testamentaire afin de faire respecter ses volontés à son décès. Ce que Phèdre ignore. Elle poursuit ainsi ses sollicitations auprès de Pénélope avec insistance quitte à envisager de la corrompre à l’aide de nombreux gallions.