égo trip (MINANDER)

égo trip

l'égo est un je d'enfant

◊ ◊ ◊

Poudlard, février 1899.

Lysander paradait dans les couloirs, blason de bleu et de cuivre, le corbeau au coeur.

L'égo est une chose incroyable - essence du pouvoir, de la confiance, de l'ambition, quand il se peut terreau de déconvenues, de désillusions et de perplexité. Choses qu'allait rapidement apprendre le mâle McGonagall. Les yeux de velours cherchent, chez les rouge et or, sa tendre cousine, sa douce Moustache. Il a apprit à ignorer depuis longtemps les regards qui couvent la désapprobation. C'est que les deux McGonagall n'ont jamais été très séparés, et qu'il est d'utilité publique pour eux de se voir ; que leurs maisons soient différentes ne changent rien. Il traînait aussi souvent dans la salle commune des lions que celle des corbeaux - et cela lui valait souvent des remarques qu'il ignorait superbement.

Digitales qui s'emparent de l'épaule avec douceur, tendresse ; joue qui vient caresser l'autre joue, dans un instinct très animal - à la manière du loup venant se frotter contre le chat. Il sourit et plante ses iris dans ceux féminins de son sang et sa chair.

« Mina, Mina, Mina. Est-ce qu'un petit duel te tente, ma douce ? » qu'il glousse, prunelles pétillantes. Le timbre est cajôleur, et il ne sera guère difficile pour Mina d'y voir un sous-entendu, une cachotterie, secret de polichinelle - ne lui a t-il pas avoué, quelques semaines auparavant, désirer impressionner cette jolie poufsouffle ? Le voilà avec son plan, tout heureux et sûr de son fait - Mina ne le laissera jamais perdre, n'est-il pas ? Il en vient même à se convaincre qu'elle ne le pourrait pas. « Que tous les regards me voient gagner contre toi, et c'est dans la poche. » Adolescent en fureur, en furie, hormones délicates qui ne voilent pas la blessure de l'égo. Pourtant, il connait Mina et devrait la savoir capable d'une force incroyable, mais en proche, en presque jumeau, en ombre d'elle-même, il ne la voit guère oser lever la baguette contre lui. Il continue de la cajôler, comme si cela pouvait l'attendrir de le savoir si confiant de sa victoire. « Il te suffit juste de perdre - et puis, je suis bon duelliste, te souviens-tu, contre ce Jack, là, à Serpentard, il n'avait aucune chance. » Brasier d'ambition et d'égo démesuré ; tout semble si facile quand l'on a quinze ans. « Et puis bon, on sait que, même sans faire semblant, j'aurai gagné. » Sûrement la pire bêtise qui s'échappe de ses lippes en ce jour. Baguette aux mains, déjà, sûr de sa victoire et de son éclat, s'imaginant déjà la jolie Poufsouffle à son bras. « Haut les coeurs, Moustache ! » qu'il la taquine encore, trop égocentrique, trop égocentré pour réaliser combien il se comporte en mufle, à cet instant. Il le savait, pourtant, combien les McGonagall pouvaient se révéler des lionnes - et plus encore une Minerva en colère.

(c) oxymort

Elle se passe la main sur sa crinière qui a disparue. Une petite toison sur le crâne. Elle a tout coupé un matin parce que c’était plus pratique et parce qu’elle aime bien se dire qu’elle ressemble plus à un garçon comme cela. Elle a un peu de boue sur les chaussures parce qu’elle est allée dehors avec les filles du Quidditch et, décidée à observer un peu les gens qui se défient en duel. Abelforth Dumbledore et Albus Dumbledore se défient et Minerva regarde attentivement les garçons, la bouche légèrement ouverte, ne sachant pas trop où donner de la tête. Quand c’est Abelforth qui désarme Albus, elle applaudit un peu vivement avec les autres filles et se détourne avant qu’il ne la voie pour discuter avec ses amies.
Main reconnaissable d’entre milles qui se pose sur son épaule. Elle tourne la tête vers son cousin, frère avec un sourire amusé.
« Mina, Mina, Mina. Est-ce qu'un petit duel te tente, ma douce ? »
Ses lèvres s’étirent pour laisser apparaitre un sourire montrant toutes ses dents.
« Avec plaisir, Lysander. »
Pas d’abréviation encore mais elle se lève de l’endroit où elle est assise et vient retirer son écharpe pour avoir plus de liberté dans les mouvements. Elle a bien noté qu’il avait une idée derrière la tête celui-là. Cette idée prend l’apparence d’une fille. Camilla Perkins, Poufsouffle de son année à elle. Lysander lui a demandé plusieurs fois de lui parler d’elle. Elle lui a répondu qu’il n’avait qu’à aller lui parler et qu’elle n’était pas son hibou. Mais elle voyait très bien où il voulait en venir par son simple regard.
« Que tous les regards me voient gagner contre toi, et c'est dans la poche. »
Elle lève un sourcil cette fois-ci, un peu outrée alors qu’il l’entraîne sur l’endroit où les duels se déroulent.
Devait-elle le laisser jouer au héro ?
Mmh, elle n’en avait pas trop envie et puis en plus de cela, il y avait quelque chose que Lysander oubliait : certaines filles aimaient les blessés. Camilla était ce genre de fille pour le peu que Minerva la connaissait.
Puis enfin, elle n’allait quand même pas se ridiculiser devant lui !
« Il te suffit juste de perdre - et puis, je suis bon duelliste, te souviens-tu, contre ce Jack, là, à Serpentard, il n'avait aucune chance. »
« Jack est un crétin qui a autant de neuronnes que de boutons sur le visage. » dit-elle, petite tâcle tant pour Jack que pour lui.
Il lui suffisait de perdre ? Non mais. Il était pas gonflé lui !
« Et puis bon, on sait que, même sans faire semblant, j'aurai gagné. »
Ok, je vais te mettre la raclée de ta vie, mon grand. se dit-elle en le regardant dans les yeux, le jugeant silencieusement avant de se mettre en place. Elle remarqua qu’Albus était toujours là. Elle lui adresse un clin d’œil mutin. Il lui avait appris deux ou trois sorts intéressants quand ils s’étaient entraînés la dernière fois. Minerva aurait bien aimé savoir si Abelforth était resté mais elle n’eut pas le temps de le chercher que Lysander s’exclamait déjà, sûr de lui comme un coq :
« Haut les coeurs, Moustache ! »
Elle soupire et lève les yeux au ciel.
Les garçons… Qu’est-ce que c’est con.
Minerva vient avancer, salua Lysander comme le veut la coutume, se retourne et vient compter.
Un.
Il allait voir celui-là.
Deux.
Que lui avait dit déjà Albus ?
Trois.
Ah oui ! Elle était petite et rapide !
« Citrouillétafors ! »
Le sortilège part et avant que Lysander ait pu faire quoique ce soit sa tête se transforma en citrouille évidée. Des éclats de rire fusèrent dans la salle remplie. Sachant qu’il était à présent désorienté, elle en profita pour achever de le ridiculiser :
« Expelliarmus ! »
La baguette de Lysander lui saute des mains et il est propulsé en arrière. La citrouille autour de sa tête se brisa dévoilant son visage de jeune homme. Il avait les cheveux pleins de graines et de bouts de citrouille et le fou rire gagna la salle.
Avec un rire, fière d’elle, Minerva vient faire une révérence à la foule qui applaudit et rit avant de finalement s’approcher de Lysander et l’aider à se relever.
« Hey Camilla ! » s’exclame-t-elle n’ayant pas terminé de chambrer Lysander. « Mon adorable cousin veut t’inviter à aller boire une bièreaubeurre. Promis, il ne sentira pas la citrouille ! »
Nouveaux éclats de rire dans la salle.

@Lysander McGonagall

égo trip

l'égo est un je d'enfant

◊ ◊ ◊

Poudlard, février 1899.

L'égo adolescent - et mâle - lui montait à la tête, à moins que ce ne furent les hormones.
Il était persuadé, Lysander, que cette cousine, comme une soeur, une jumelle, accepterait de perdre aux yeux de tous, pour ses belles prunelles à lui - et son désir de briller. Il lança même un clin d'oeil à Albus, un peu plus loin, fier comme un paon. Il paradait presque, roulant des mécaniques. Il était on ne peut plus sûr de lui, de sa victoire, et il faisait attention à ne surtout pas poser les yeux sur la belle ayant conquis un instant son coeur. C'était comme ça que cela fonctionnait, non ? Fuis-moi, je te suis, suis-moi je te fuis.

Le compteur décroît, et il a sa baguette en main, le dos droit, le corps déjà prêt.
Hélas, bien moins prêt que Mina ne peut l'être. Et il ne réalise rien.
S'il savait.

Lysander inspire doucement. Ce n'est pas le moment de jouer aux crétins. Il met une intensité dans ce moment qui n'a aucune qualité ; il ne joue pas sa vie, et cette fille, il l'aura oubliée dans dix ans, mais ce moment, lui, restera gravé. Peut-être était-il né pour se faire botter amplement et avec classe les fesses par des femmes fortes.
Le trois résonne, et son cerveau est vide. Est-ce qu'il doit vraiment attaquer Mina ? Un sortilège sans blessure, vite. Il ouvre la bouche, l'esprit en train de trier, mais il n'a le temps de rien. Mina, petite et agile, a déjà lancé son sortilège. Et tout devient noir, avec une odeur très forte de ... Citrouille ?!
Il vacille, Lysander, éperdu et désorienté. La baguette dans sa main ne lui sert plus à grand chose, car tous ses sens sont privés de leur acuité, et il ne sait plus où il est ni ce qu'il se passe. Mais, heureusement - enfin peut-être - un second sort vient l'aider - l'aider à perdre en beauté, oui.
La citrouille a explosé, et après être tombé en arrière sur son fier popotin - tout ce qu'il reste de sa fierté d'ailleurs - il écarte comme il peu le mucus de la citrouille, toussant et crachotant, choqué.
Comment Mina a pu lui faire ça ?! Les rires autour de lui lui donnent envie de se terrer sous terre, et il lance un regard désespéré et perplexe à sa cousine qui s'approche de lui.
Elle vient l'aider, alors qu'il se débarasse des derniers restes de citrouille, les traits plissés de perplexité. Mais Mina ne l'aurait pas trahi et l'explication vient rapidement - il rougit, et cela se voit peu sous sa peau sombre. Il frotte le bout de son nez et cherche du regard Camilla, qui semble hésiter ; il lui sourit et elle s'approche pour vérifier s'il va bien.

« Heu ... Pour la biéraubeurre ... » qu'il lance, avec l'impression d'avoir avalé des litres de jus de citrouille. « Tu vas bien ? Et pour l'invitation, pourquoi pas » qu'elle glisse, timidement ; il la laisse s'occuper d'une petite bosse sur son front, et jette un coup d'oeil à Mina.

S'il n'est plus conquérant ni victorieux, au moins sent-il le doux contact de l'être aimé.
Mina peut être fière d'elle - le sourire qu'il lui envoie est rayonnant de reconnaissance. Non pour avoir obéit à ses besoins, mais parce qu'elle a su prendre le dessus et s'en sortir et il doit bien l'avouer, elle lui a sacrément botté les fesses.
La fierté irradie de Lysander, puis il retourne à Camilla, qui bavarde en s'occupant de lui.

(c) oxymort

» dragon's hearts (MINANDER)