the tragic sense of life (LYS)

juillet 1883. naissance d'un mâle mcgonagall. on pense qu'il mourra vite, mais contre toute attente, il vit. octobre 1887. le petit garçon, à la santé instable, fait preuve de ses premiers pouvoirs magiques, faisant la fierté de sa famille. sept. 1894. entrée à poudlard chez les serdaigles. début 1900. pour sa majorité, son contrôle sur son animgus est total. il en remercie la matriarche isobel pour son enseignement toujours plus complet et enrichissant. sept. 1901. stage au ministère. il décroche rapidement une place dans le département de régularisation des créatures magiques. décembre 1902 Il rencontre Ambroisine à une fête pour le travail. avril 1908 Après avoir fréquenté Ambroisine quelques temps, ils se fiancent, en espérant rapidement donner des petits au clan. juillet 1910. sa fiancée meurt dans le brasier d'un dragon familial. mars 1914. il rejoint Albus et Mina dans l'Ordre - une évidence. avril 1914. il est promu directeur du département de régularisation des créatures magiques, ce qui est à la fois l'aboutissement de son travail acharné, un avantage pour l'Ordre et une énorme source de stress et de responsabilités.

Héritier mâle en devenir, pour qui le futur semble peu propice à la vie. Bien des hommes sont morts car leur nom partageait celui de ces amazones armées de baguettes, déterminées et indépendantes. L'on s'attendait à le voir dépérir, Lysander, à le voir s'étioler, se faner jusqu'à la lie. Mais, contre toute attente, sa santé fragile se stabilisa - et il grandit, petit garçon sauvage qui courait les landes, qui se fit bientôt âme étrange au sein de ces clans si exclusivement féminins. Dragon bleu du rituel du feu, compagnon de fortune du garçonnet maladif épris de liberté. Main dans la main avec les autres enfantes, grandissant dans cet environnement qui l'imprégna de ce respect pour la force et la détermination des femmes - de toutes les femmes. Sur fond de ciel gris, de falaises dévorant l'horizon, de forêts majestueuses et de plages étendues, l'Ecosse se révélait idéale pour l'élever - et il n'aimait rien tant qu'à s'occuper de son dragon, Absolem - soyez indulgents, il décida de ce nom alors qu'il avait six ans - et à parcourir les plaines en se rêvant, comme les grandes, transformé par sa volonté en l'animal de son choix.

La malédiction - croyance au fil du temps, qui va et vient comme une tempête, marée spirituelle. La branche mineure refusa d'y croire, prenant soin du rejeton mâle venu au monde. Comment une imprécation pouvait-elle venir à bout d'une vie si innocente ? Et pourtant - s'il grandit, réfutant les probabilités, repoussant son décès, Lysander est malade. Fragile intérieurement, camouflant les vertiges, le sang, la fièvre parfois. Les effets se font de plus en plus indésirables au fur et à mesure qu'il vieillit. Camouflage de sa faiblesse, pour ne pas inquiéter sa famille, soeurs, cousines, mère et tantes. Se peut-il que simplement rejeter cette croyance puisse faire effet ? Mais qu'un héritier mâle ait vécu si longtemps relève du miracle - ou simplement du bon sens. Difficile à dire, pour lui, qui parfois croit, parfois n'y croit pas, victime, bourreau et spectateur de ce que lui réserve l'avenir et cette possible malédiction.

Poudlard, les années dorées. Serdaigle, le quidditch, les cours et le savoir offert, les balades dans le parc, les rires et les jeux. Le plaisir coupable d'avoir des amis garçons, d'être libre et seul, parfois. Les amitiés naissantes, les moments complices - Mina, Albus, puis Nile, plus tard. Les taquineries, jamais méchantes, souvent pleines d'humour, railleries bon enfant, complicités réelles et tangibles, qui font de ces années les meilleures de son existence, ou presque. Les confidences sous le ciel nocturne, les discussions enflammées jusque tard le soir, les pitreries, les heures de colle, les révisions de dernière minute, les premiers émois amoureux. Poudlard fût une école de la vie tout aussi intense que l'avaient été l'Ecosse, la maison familiale et les environs naturels. C'est aussi à cette époque que se développe en lui le désir de partager le savoir des animagus. Il apprend à en être, en même temps que Mina. Les années sont longues, ardues, mais les résultats en valent la peine, 1900 est l'année où sa maîtrise est totale - aidé et guidé par la matriarche Isobel McGonagall, la meilleure professeure possible pour devenir animagus. Fierté du sang qu'il porte, de la magie qui papillonne dans ses veines, animalerie au coeur. Chat et loup, au final - Mlle Moustache et Mr Truffe, surnoms affectueux qu'ils s'offrent, quand ils se chamaillent ou cherchent un instant de douceur entre eux. Railleries de chien mouillé, de chat trop fier. Il ne compte plus les après-midi où ils allèrent galoper à droite et à gauche, puis vinrent se sécher devant une cheminée, boire du chocolat chaud et manger des sucreries jusqu'à s'en rendre malade. Ils étaient des enfants qui, déjà, touchaient du doigt le bonheur. Et plus tard, Léo, corbeau sombre, aérienne et magnifique, devint Mlle Plume. Trio infernal, ardent et fier.

Bague au doigt, et ce presque mariage qui jetait un jour radieux sur son futur. L'espoir d'héritiers qui viendraient emplir le manoir familial de rires d'enfants et de joie. Mais l'innocence finit brûlée, en fumée et en cendres. Trop incertaine, trop insouciante, et les écailles du blason calcinèrent la future épousée, dans un moment de distraction. Rage et fureur au coeur - quatre ans déjà, que Lysander n'a plus touché un dragon. Qu'il regrette celui tatoué sur sa peau, de bleu et d'or, symbole du sien propre, Absolem. Qu'il regrette d'avoir la hanche gravé de la rune de feu, car peut-être aurait-il aimé à calciner son être, lui aussi, pour la rejoindre dans le feu et la mort avant que le chagrin ne le fane complètement. Quatre ans qu'il vit ce deuil complexe, qu'il évite d'en parler de peur de réveiller cette facette sombre et colérique - et ses proches, ses confidents savent combien il lui est difficile, si douloureux de mettre des mots là-dessus. Il vit comme une trahison que leurs dragons aient pu faire cela. Il veut pleurer seul, et ne pas partager ce fardeau - parce qu'il ne veut pas offrir sa douleur à quiconque, comme si continuer de souffrir permettait à celle qu'il avait aimé d'exister encore un peu, juste pour lui. Qu'est-ce qu'un peu de douleur, si l'être aimé continue de vivre ainsi ?

S'il n'avait travaillé au ministère, Lysander aurait fait un bon magizoologue. Fasciné depuis son enfance par les hybrides et les créatures magiques, il se tourna cependant vers l'une des causes qu'il désirait défendre - la justice pour tous. Le département régularisation des Créatures magique allait lui permettre d'aider ces innocents qui, souvent étaient oubliés. Mais s'il est depuis peu - mai 1914 - directeur de ce département, il en ressent une fierté et une responsabilité écrasante. Le loup noir est souvent une alternative à cela - liberté offerte, dans les sens et la vie présente animale. Il s'échappe ainsi, fuyant ce qui l'effraie alors. Car, à présent qu'il est Directeur de ce département, il peut aider l'Ordre d'une façon bien plus représentative..
L'Ordre. C'était une évidence - entre son amitié pour Albus, qu'il considère comme un leader charismatique aux idéaux valeureux, et Mina qui fonda l'Ordre avec lui, il ne pouvait que rejoindre cette faction. C'était aussi naturel que respirer ou cligner des yeux. Se battre pour la justice, l'égalité, tout ce qui fait ses propres valeurs. Mais ce poids est grandissant, dans cette société sombre aux délires funestes. Lysander s'affaiblit - sa santé devient de plus en plus fragile, et il ne sait combien de temps il tiendra, sous le joug de tant d'anxiété. Entouré par des amis de longue date, sa famille si loyale, il ne peut que continuer, pas après pas, et qu'importe le reste - il se battra jusqu'au bout, même si cela ne dure pas.