sharp edges (calypso&simon)

sharp edges

Mama always told me don't you run
Don't you run with scissors, son
You're gonna hurt someone
Mama told me look before you leap
Always think before you speak, and watch the friends you keep

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les articles ont eu raison, il n'y a rien de plus agréable que les pantalons. à en devenir gênée de porter des robes, quand elle le devait ; les sous-coutures et autres sempiternels boutons qu'elle ne sait plus du tout encaisser. la chemise est soignée, trouvée avec l'argent qu'elle avait gagné, et le costume est celui de son père, qui date d'une époque où il était plus petit, et il n'avait pas su se méfier, avait du se dire que c'était pour le rafistoler et le faire vendre dans son tout nouveau commerce créé. ç'avait été grisant de le porter pour la première fois, de réajuster les manches et les poches à sa façon, d'en faire sa double-peau. sentiment de sécurité qui la rendait capable de converser avec les plus grands, entrepreneurs comme riches sang-purs qui lui accordaient son temps. leo lancaster est apprécié dans le chemin de traverse, même s'il n'a pas encore ses quartiers. il s'habille bien, il est plus vieux, et il a toujours des choses drôles à raconter. ce sont des histoires qu'elle emprunte à d'autres clients, qu'elle invente de toutes parts, mais ça a le don de les amuser. ça a aussi eu la possibilité d'intéresser un riche investisseur, et elle sait ce que ça pourrait signifier.

elle n'a pas perdu le nord, quand il est venu la voir, et elle lui a rapidement parlé de s'installer dans une boutique du chemin de traverse, là où elle ne pourrait jamais payer ses premiers loyers. même une possibilité de le rembourser, une fois que ça marcherait - parce que ça devrait. et quand l'histoire est allée plus loin, alors elle n'a toujours pas jugé bon qu'il fallait se méfier. parce qu'elle était si proche de son objectif, que leo pourrait lui servir encore un moment. en soi elle n'a pas l'impression de faire quelque chose de mal, elle a juste changé quelques habits, raccourcit son prénom comme beaucoup le faisaient. l'intention et les sentiments restaient les mêmes, même si elle avait du mal à s'avouer les falsifier. dans simon templer, il n'y avait pas grand chose qui l'attirait. mais lune ne saura pas lui donner ce dont elle a besoin, et elle est sûre que pour la mettre à l'abri quand elle pourrait, elle comprendrait.

et elle n'a toujours pas perdu l'adresse quand elle se pointe finalement au restaurant, maquillée pour durcir des traits trop fins, la voix toujours trop douce et aiguë, comme si elle n'avait jamais mué. l'éphèbe a l'air de convaincre templer, et c'est ça qui compte, finalement. quelque part, pas sa faute s'il s'était trompé, elle pourrait toujours se rattraper dans dix ans en disant qu'elle n'avait jamais su comment le corriger. grand sourire et embrassades doucereuses, avant de s'installer. puisqu'on parle de bâtiment, ça me fait penser que j'en ai vu un en location, tout en haut du chemin de traverse, il est assez bien placé. ils n'en était pas question, mais elle ne savait pas du tout comment l'aborder. la conversation était mise en place depuis déjà dix minutes, et toujours pas de traces de ce qu'elle voulait.  c'est un merveilleux restaurant, je suis particulièrement fan du charme italien. volonté de mensonge, histoire de combler une histoire que l'aîné ne connaissait pas, et qu'il semblait attendre en le dévorant des yeux, à ce qu'elle remarquait. ma mère en a des origines assez lointaines, mais je n'ai pas encore eu la chance d'y aller. j'ai entendu parler que rome et venise étaient des villes parfaites pour des échappées amoureuses, que c'était comme ça que mes parents s'étaient rencontrés.

(c) oxymort