somebody to die for (antares&augustus)

Le monde s’écroulait. Tout s’écroulait autour de lui. Il peinait même a respirer, toujours souillé par les blessure laissée par la catin. Et si ses blessures étaient importantes, elles n’étaient que le cadet de ses soucis. Plus rien n’avait de sens, plus rien n’était normal depuis qu’il avait récupéré le corps de son frère. Corps. Il était le seul a utiliser ce mot, le seul frappé par la terrible vérité. Arcturus ne reviendrait plus. Il était parti, parti quelque part où on ne pouvait pas le récupérer. Les pensées se succédaient, toujours trop vite, toujours trop fortes, il n’arrivait plus à les calmer, la rage grondant, et il savait bien qu’il ne pouvait plus céder à ses démons. Antarès avait des cernes, passant une main dans ses cheveux hirsutes, grimaçant en se rappelant que ses boucles étaient parties en même temps que sa dignité, en même temps qu’était apparue l’insulte indélébile sur son torse, qu’il n’avait toujours pas pu faire disparaître. La mâchoire se serrait. Augustus, le prénom résonnant comme une évidence, il avait besoin de le voir, de le prendre dans ses bras. Son anniversaire, Antarès l’avait presque oublié, piégé dans les affaires familiales, dans tout ce qui lui tombait peu a peu sur la tronche, alourdissant un fardeau qu’il n’arrivait déjà pas a porter. Alaric avait balancé la couronne a ses pieds, nouvel héritier, le chien allait désormais obéir, ne pas faire de vague, plus maintenant, plus le choix. Il marchait rapidement, s’arrêtant devant l’appartement de son frère, il frappait deux coup secs sur la porte, quelques secondes passées, et rapidement lassé, peu connu pour sa patience, le sorcier glissait la clé laissée par Augustus dans la serrure moldue, brisant le sortilège qui maintenant l’entrée scellait

L’endroit n’avait pas changé, il marchait doucement. “Gus ?” Pas de réponse, les doigts du Black pianotait sur le bureau de l’arithmancien, prenant quelques parchemins au hasard, il les étudiait en haussant les sourcils, des suites de chiffres incompréhensibles, il eut alors un pincement au coeur, une sorte d’intuition, un besoin de savoir si le plus jeune allait bien, il s’asseyait, épluchant nerveusement les papiers, cherchant a savoir si l’autre avait encore eu une vision. Arcturus n’était plus là pour les protéger, c’était a lui de le faire, et première journée en tant qu’héritier il n’avait déjà aucune idée d’où était son frère. Ses doigts se glissaient alors sur un parchemin différent des autres, il aurait probablement dû s’arrêter en remarquant que la cursive était plus élégante que celle du garçonnet. Pourtant ses yeux s’arretaient sur les mots, et au fil de sa lecture, ses phalanges se blanchissaient, serrant le papier jusqu’à le déchirer par endroits. Non… Pas lui. Pas Augustus. Antarès ne retenait pas le flot de larmes qui s’échappaient finalement, qu’il avait retenu depuis l’annonce du sort de l’aîné, mais elles se mêlaient a une rage monstrueuse.

Plus encore si celle-ci est enceinte, je ne peux que compatir avec toi.
Oncle Augustus ? Cela sonne bien, tu ne trouves pas ? As-tu hâte de devenir oncle ?

Les mots se mélangeaient, pourtant tout était clair, brutalement, douloureusement clair. Astoria avait annoncé sa grossesse quelques jours plus tôt, alors qu’Antarès voyageait sur le fil dangereux de l’autre monde. Mais le secret était resté. Trop dangereux pour être dévoilé. Pourtant il était là, couché sur un parchemin, par une écriture qu’il ne connaissait pas. Et les choses s’empiraient a mesure que ses larmes coulaient sur le parchemin qu’il relisait plusieurs fois comme pour s’assurer que c’était vrai.

Peut-être pourrais-tu essayer de provoquer une vision afin qu'ils puissent se préparer une bonne fois pour toute et te libérer ? À moins que tu ne puisses voir le passé et non le futur... Ma mémoire me joue des tours, je pense que c'est la fatigue... T'ai-je raconté mes dernières aventures ?

Comment avait-il pu...Antarès sentait son coeur se briser une fois de plus, et s’il avait été habitué aux douleurs physiques, aux sévices mental, il avait perdu deux frères en l’espace de deux jours. La colère grondait, il devait partir, il devait sortir d’ici avant de tout détruire. La porte de l’appartement claquant derrière lui, magie sans baguette apposant un sortilège pour la maintenir fermée, il transplanait alors, se retrouvant dans le salon d’Arcturus, le cottage était vide, silencieux, et alors qu’Antarès déposait doucement un paquet sur un des fauteuils, il se retournait en hurlant. Un cri de détresse, douloureux mais nécessaire, les murs tremblaient, et les livres des bibliothèques se retrouvaient au sol alors que le sang-pur finissait par écraser son poing dans un mur, phalanges rougies, éclatées, l’ichor qui s’échappait alors que le Black titubait légèrement. Non...il avait rêvé. Et pourtant le parchemin était toujours là, n’avait pas quitté la main et était maintenant couvert de rouge carmin. Et les mots marqués étaient aussi marqués dans sa mémoire. Chacun d’entre eux, chacun avait une saveur différente, une trahison nouvelle. Et il y avait la coupable, celle dont il n’oublierait pas la mélodie. Prudence Le nom résonnait silencieusement, une promesse de retrouver celle qui osait s'immiscer dans la fratrie des Black. Il jurait en reculant brutalement.

Un bruit de verre brisé sous ses pieds le sortit de sa torpeur, un cadre, sur lequel trois visage bougeaient, accrochés de sourires. Il rêvait de revenir à ce temps là, où tout était plus simple. Son visage se fermait à mesure qu’il observait les traits familiers se mouvoir lascivement. Sa baguette claquait dans l’air, laissant s’échapper un scorpion argenté, un message clair a transmettre, quelques minutes plus tard, le bruit familier d’un transplanage. Antarès se retournait alors, aucun sourire sur les lèvres devant la vision du jeune frère, aucune amitié ou amour ne se lisait dans les yeux de l’aîné. Pas cette fois. Cette fois Augustus était allé trop loin. Il l’écoutait parler, sans rien dire, immobile, les yeux fixés sur celui qui n’avait l’air de se douter de rien. “Oh comment je vais ? Je vais très bien Augustus voyons, il y a dix jours de cela je me suis fait attaquer par une chienne enragée, mon frère aîné ne s’est réveillé qu’une heure durant ces deux derniers jours. Oh et j’ai failli oublier, mon petit frère est un traître.” Les mots étaient directs, la voix était sèche sans pour autant s’élever. Il s’approchait alors du gamin, doucement mais son regard était agressif, il brûlait de colère, et sûrement Augustus devait la sentir, le gamin qui semblait si fragile face aux deux autres. Et pourtant responsable de la pire des blessures. “Te rends tu compte de ce que tu as fait ?” Il plaquait violemment le parchemin sur le piano près duquel il se trouvait, le choc faisant résonner les cordes de l’instrument. “Expliques toi. Maintenant”

Le gamin est là, pourtant Antarès ne le reconnaît pas. Il fixe, indescriptible. L’autre qui n’a pas l’air de comprendre, il s’approche et Antarès siffle doucement. Non il n’est pas d’humeur a jouer, ou a perdre du temps, parce qu’ils n’en avaient pas de temps, plus assez. Les yeux qui passaient du gamin au parchemin posé. Les mots encore marqués encore gravés. Les plusieurs lettres, les deux qui s’étaient succédées. Antarès restait silencieux, parce qu’il ne savait pas ce qu’il fallait dire, il ne savait pas comment faire. En temps normal il aurait été voir Arcturus, et l’aîné aurait sû quoi faire,  il aurait trouvé les mots, placé les armes, serré les poings s’il le fallait. Mais Antarès lui, il était juste perdu, perdu dans cette colère qui le rongeait, et dans l’incapacité de réagir bêtement, parcequ’il n’était plus seul maintenant, non il ne pouvait pas risquer de tout perdre, pas quand Astoria attendait son enfant. Et pourtant il voulait serrer ses doigts autour du coup du gamin, il voulait laisser parler le monstre.

”Ah donc à la première cinglée que tu croises avec des visions tu racontes tous nos secrets de famille ?”

La voix claque, elle reste calme, elle reste posée, il respire calmement, il ne peut pas se permettre de perdre son calme, il le sait, il sait ce qu’il pourrait faire, et il ne veut pas, il ne veut pas avoir a le faire. Alors il glisse ses mains derrière son dos, se rendant compte maintenant de pourquoi Arcturus faisait ça lorsqu’ils s’affrontaient. C’était probablement pour enfoncer les ongles dans la paume de la main, la douleur calmant la rage.

”Est-ce que tu te rends seulement compte de ce que tu as fais Arcturus ? Comment as-tu pu nous faire ça ? On a passé notre vie a te protéger ! On a passé notre vie a garder tes putain de visions secrètes. Pour ça ?. J’ai subi les sévices de père Pour ça ?”

Il insiste sur les mots, ils sont pesés, ils veulent blesser, le scorpion hérisse son dard, prêt a fondre sur sa proie. Il se fout de le briser. Peut-être qu’il en a besoin, qu’il a besoin d’avoir ce dont Antarès l’avait toujours protégé;

“Est-ce que tu te rends compte de ce qu’il y a dans ces lettres Arcturus ? De ce qui arriverait si elles tombaient entre de mauvaises mains ? Si les Umbridges récupérait ces informations ? Tu veux que ces chiennes te fassent ce qu’elles m’ont fait ?” Sa main viens violemment arracher les boutons de la chemise. Dévoilant les hématomes, et surtout dévoilant le tatouage sur le torse. Le mot Porc s’étalant sur la peau griffée de toutes part parce qu’il avait essayé d’arracher l’encre avec ses ongles. Il finissait par abattre son poing sur la table. Son frère était incorrigible. Il ne se doutait jamais que l’humain était mauvais, c’était ça son plus grand défaut, de voir le bien dans les coeurs, de toujours voir le bon côté des gens. Et Antarès ne pouvait plus le protéger, plus maintenant plus quand il avait quelqu’un d’autre a protéger. Il devait apprendre. Et il apprendrait. Le grand frère prenait son frère par l’épaule, le poussant presque brutalement dans le salon. Des flammes apparaissaient dans la cheminée alors que la main d’Antarès se refermait sur un verre de whisky qu’il posait sur le piano.

”Je vais te dire ce que tu as fait. Si ces lettres que tu envoies a ton admiratrice tombe entre les mains d’Edelgard, tu l’as vue aux négociations tu t’en rappelles. Imaginons qu’elle mette ses doigts immondes sur tes lettres, qu’elle apprenne qu’Astoria Potter, fille d’Henry Potter est enceinte Hors mariage. C’est un allé simple pour astoria sur l’île des filles d’Helga ! Si elle apprends que j’utilise l’imperium sur mon frère pour le protéger de mon père et m’infliger un doloris, c’est a Azkaban que je finirais !”

Et la voix n’avait plus rien de calme, non c’était un rugissement, le verre tremblant légèrement et les flammes s'intensifient pour briller sur les iris azurs d’Antarès. Et les yeux démons croisent ceux du gamin, ils s’y plantent, et la mâchoire serrée se rejoint de se jeter sur sa jugulaire, se retiens de claquer des crocs

C’était douloureux, douloureux à en mourir, de ne pouvoir rien faire, de regarder le monde perdre son sens autour de soi, d’être témoin impuissant d’une chute vertigineuse vers le néant. Antarès n’allait pas bien, il ne dormait plus, il voyait l’ombre de Susan derrière chaque tapisserie, dans chaque tableau, derrière chaque porte. Elle était gravée dans ses rétines, les deux visages qu’elle avait utilisé pour le détruire. Et Arcturus n’était plus là, tout était arrivé si vite, condamné a devoir prendre la relève, récupérer un flambeau qu’il ne contrôlait pas, la preuve, il avait déjà perdu Augustus. Il le sentait, que le gamin était en train de lui filer entre les doigts, les lettres étaient des preuves suffisantes, quand bien même il n’en avait compris que la moitié, il n’avait pas cherché a comprendre a vrai dire, n’avait jamais vraiment cherché a comprendre comment fonctionnait le dernier de la portée, parce qu’il fallait simplement le protéger. Taire leur secret. Se lever à toute heure du jour et de la nuit pour suivre ses lubies. Chasser des chimères sous la domination des nombres flous dans l’esprit du plus jeune de la portée des Black. Et Antarès l’avait fait naturellement, parce que c’était son rôle, le grand frère, le protecteur, et pourtant le protecteur devenait monstre, épris d’une violence singulière, devant faire appel a toute sa force pour ne pas fondre sur le gamin qui ne pourrait le retenir, qui ne pourrait supporter la rage qui grondait dans le coeur de son aîné. Augustus ne comprenait pas, il s’enfonçait sans même le voir, trop naïf, trop précieux. Persuadé que le monde allait bien, qu’il y avait encore des gens qui ne pensaient pas à détruire. Antarès lui avait finalement compris, que la seule issue qu’il restait était la guerre, et que dans une guerre, l’on ne peut faire confiance a personne, personne excepté les quelques âmes qui partagent le même sang, dans des battements de myocarde rythmés sur le même diapason.

Il écoute, sans vraiment entendre, il sait qu’il a blessé, pourtant il s’en fou, parce que lui aussi il est blessé, et que ça tout le monde s’en fou. Parce qu’il n’a plus le droit d’avoir mal, il n’a plus le droit d’être blessé, il n’a plus le droit d’être faible. Et il ne l’avait pas été, il avait tenu bon, caché les tremblements lorsqu’une brune apparaissait au détour d’une ruelle, la main crispée sur la baguette. Sa magie sans baguette devenant complexe à contrôler, explosant parfois d’elle même comme quand les flammes de la cheminée s’intensifiaient. Non il n’avait plus le droit de faire tout ça, condamné parce que c’était acté, tant qu’Arcturus ne reviendrait pas, il était héritier des Black. Et l’héritier des Black n’a pas de faiblesse, n’a peur de rien, et surtout à l’obéissance de son puîné entre les griffes, pour éviter qu’Alaric ne s’en mêle, pour garder le patriarche en dehors de ça. Il récupère le verre, se perds un peu dans le whisky, juste un peu. Il repense à Naiara et se retient de se servir un autre verre. Sortant plutôt une cigarette qu’il allume d’un claquement de doigt en tirant impatient les yeux rivés sur celui qui tentait piètrement de se justifier. Augustus ne semblait pas se rendre compte du danger dans lequel ses frères ainés s’étaient mis pour le protéger, et ça enrageait Antarès, alors qu’il n’avait que très rarement levé la voix sur le gamin. Il se concentre sur sa cigarette, les volutes de fumée s’envolant, essayant tant bien que mal de se calmer. Puis l’autre se tait et Antarès a tout enregistré, il reste silencieux. Il fume sa cigarette avant de l’écraser sur le piano en soufflant la fumée brutalement.

”Tu n’as aucun droit de mêler ta famille a tes correspondances. Surtout a une personne que tu ne connais pas, parce que quoi que tu en dises Augustus, tu ne la connais pas. Tu connais une version d’elle, une version de son histoire. Et peut-être que je ne fais confiance a personne, mais c’est le seul moyen de ne pas se jeter dans la gueule du loup.” Il posait sa voix, se contrôlant pour ne pas perdre la face, appliquant les conseils d’Henry, les conseils de Njeri, calmer les pulsions pour ne pas se faire contrôler par le monstre. Il s’approche du gamin. La voix plus douce en soupirant avant de passer une main dans les cheveux du benjamin. ”La vérité c’est que je ne peux pas te perdre Augustus, pas maintenant, jamais à vrai dire. J’ai besoin de toi, et pas pour tes visions parce que oui elle me font peur, ça a toujours été le cas, elle me font peur parceque je sais qu’un jour elle te conduiront quelque part où je ne pourrais pas te suivre. te protéger” Il attrapait alors son frère, le serrant contre lui, grimaçant de part les hématomes encore douloureux et le tatouage encore rouge de griffures et de tentatives désespérées de le faire disparaître. ”Mais je vais être père Augustus, et je ne peux pas te laisser risquer la sécurité de ma famille, de ta famille Augustus. Invites-la au mariage si tu veux Augustus je n’en ai rien a faire mais j’aurai besoin de toi, ce jour là j’aurai besoin d’au moins un de mes frères avec moi. Je t’ai aidé pour Raphaël, je ne t’ai pas posé de question, j’étais là. Maintenant j’ai besoin que tu m’aides.” Il se reculait légèrement levant la tête de son frère pour fixer leurs iris. ”Je ne pourrais pas supporter de te perdre toi aussi.”

C’était une relation étrange qui unissait la fratrie Black, les trois têtes du cerbères, et Augustus semblait toujours être la tête à part, ils étaient liés à jamais mais se trouvaient aujourd’hui a des années lumières les uns des autres, les trois étoiles qui avaient pour habitude de briller côte à côte avaient vogué vers d’autres galaxies. Celle d’Arcturus s’était éteinte, et si les autres ne voulaient pas le voir, Antarès le savait, parce qu’il avait prévenu son frère des dangers, des dangers qui arriveraient si il tombait trop dans ses recherches et sa magie noire qui le bouffait. Et Arcturus était tombé Un de moins, cicatrice béante sur le coup de l’entité, il ne restait que deux têtes, et ces deux têtes là se jaugeaient en chien de faïence. Quelque chose était brisé, c’était une évidence, une chape de plomb qui planait au dessus de leurs têtes. L’atmosphère lourde qui commençait à ronger le coeur des Black de colère et de pourriture, et pourtant, quand il voyait le visage de son frère, Antarès voulait l’en protéger, et le serrant contre lui, le couvrir d’un monde trop dangereux, trop glacial, pour lequel le plus jeune n’avait jamais été préparé, peut-être un peu par sa faute, a toujours vouloir le protéger. Il n’avait vu l’horreur que dans ses rêves, Antarès l’avait vécue, il avait vécu les crises répétées, l’épilepsie, la peur au ventre de le voir disparaître, et le devoir du silence, imposé par un Arcturus ambitieux. Antarès avait souvent décidé d’en parler a Alaric, sans jamais y arriver, peur de ce que le patriarche faisait s’il l’apprenait. Mais maintenant, une inconnue le savait aussi, et combien d’autres. Et Antarès ne pouvait pas protéger le plus jeune contre le monde entier et contre sa propre naïveté.

“c'était abominable, c'était la première fois que je voyais une femme comme ça, dans cet état, et c'était insupportable. j'ai tout fait pour écourter la vision, mais je ne pouvais rien faire, même pas bouger.” Antarès s’était reculé, sortant une nouvelle cigarette, remplacer une addiction par une autre, une idée de merde parmis toutes les autres. L'allumant d’un claquement de doigt avant de s’appuyer sur le dossier du sofa. Les yeux plongés sur les portes de la bibliothèque de Arcturus, son antre, son secret, la porte qui avait refusé de s’ouvrir pour l’instant. Il riait sur la cigarette avant de reporter ses iris sur son frère. ”J’ai fait une erreur, elle risque tout en portant cet enfant. Nous n’avons pas le droit à l’erreur Gus” Il s’approchait de son frère, se plaçant face à lui ”Maintenant c’est toi et moi, toi et moi contre le monde. Pour Arcturus, promets moi de ne plus risquer de détruire la famille. Et, je te promets que je vais essayer de te comprendre d’accord ? Ou de t’écouter du moins.” Il baissait le regard vers son frère, il n’était pas habitué à parler des sentiments ou autre. Mais il sentait qu’Augustus en avait besoin, et peut-être c’était ça qui avait détruit Antarès et Arcturus. Les secrets, les entrevues qui finissaient toujours en affrontement. Ils ne s’étaient jamais écouté, jamais vraiment. Antarès ne voulait pas voir la relation qu’il avait avec le plus jeune de la portée finir de la même façon, il ne détruirait pas la dernière chose qu’il lui restait, il s’y refusait. Alors il passerait outre sa peur des visions d’Augustus. Il entraînait son frère sur le fauteuil, s’asseyant avec lui en écrasant sa cigarette dans un cendrier. ” Parles moi, je veux savoir ce que tu as sur le coeur Gus, mais ne parle pas de l’enfant, peu importe ce que tu as vu je...je ne veux pas savoir.” Parce que la vérité, c’était qu’Antarès était terrifié par l’idée d’être père, d’avoir un enfant, et de mettre au monde un nouveau monstre, un monstre qu’il ne saurait pas contrôler, il avait peur de tomber face a son reflet, les mots d’Adela qui restaient trop en tête, qu’elle aurait dû le tuer quand elle en avait eu l’occasion. Et il avait peur d’être placé face au même choix, de prendre dans 8 mois un démon entre ses bras.

“il ne va pas se réveiller, n'est-ce pas  ils peuvent toujours trouver une potion, quelque chose, tout n'est pas perdu” Antarès laissait s’échapper un léger sourire, rictus qui se voulait bienveillant. Il n’était pas du genre optimiste, il n’avait jamais pris le temps d’espérer vainement. Il s’était rapidement fait a l’idée, si douloureuse soit-elle, quand il avait vu Arcturus, qu’il était resté une journée entière a son chevet, et que ce dernier ne s’est réveillé que quelques minutes, balbutiant a propos d’un artefact, avant de se rendormir, Antarès avait compris qu’il était parti, et avec ça, qu’il devenait l’héritier, que c’était maintenant à lui de veiller sur les siens, de veiller sur sa famille, de s’assurer qu’ils feraient front, ensemble, comme ils l’avaient fait lors des négociations. Comme ils allaient le faire au mariage et ensuite encore et encore. Ils n’avaient pas le choix, et il se contentait de tirer sur sa cigarette en soufflant la fumée, serrant peut-être un peu plus Augustus contre lui, Antarès avait toujours voulu le protéger, pourtant maintenant il fallait que le dernier de la famille commence à se renforcer, parce qu’il prenait sa place, si lui avait pris la place d’Arcturus. Augustus était désormais le soldat qu’il était censé être, et Antarès priait pour être celui qui le formerait à la tâche, pour le protéger toujours d’Alaric qui ne serait pas tendre face aux idées anarchiques du dernier. Trop hors du moule, un côté qui avait charmé Antarès depuis qu’ils étaient gamin, mais qui restait dangereux. “ça va faire bizarre, de ne plus jamais me faire tirer les vers du nez” Il riait légèrement, ”Oh crois moi, je vais te tirer les vers du nez maintenant. Plus de secrets.” Il voulait savoir, si c’était son seul moyen de garder son frère contre lui, il voulait tout savoir, les visions, les pensées, les doutes. Tenter de sauver le dernier lien qu’il lui restait. Les deux dernières têtes du cerbères, prêtes à lécher les blessures de l’autre pour les cicatriser.  Et il savait qu’ils allaient prendre du temps a retrouver leur équilibre sans Arcturus dans la balance, mais ils allaient y arriver, parce que les frères Black avaient toujours réussi à avancer ensemble, de front, peu importe leur différence, ensemble ils étaient invincibles.

“mais pourquoi vous l'avez fait” Il rigole légèrement le grand frère, face à l’innocence à peine cachée du gamin, se demandant même si Gus avait déjà goûté aux plaisirs de la chaire, des corps féminins sous les doigts, des soupirs envolés. ”Parce qu’elle est magnifique...et que les mecs on est souvent stupides.” Il bousculait légèrement le gamin. Il soufflait légèrement, glissant la cigarette à ses lèvres une nouvelle fois. Il souriait doucement ”Et puisqu’on a dit plus de secrets...parce que je suis fou amoureux d’elle Gus.” Il soupirait calmement, le secret n’était de toute façon plus utile, la date du mariage avait été fixée, et même les évènements récents ne sauraient mettre un terme à la course des choses. Les préparatifs bientôt terminés. “donc tu ne veux pas savoir le sexe du bébé” L’aîné haussait un sourcil, le regard froid et  glacé qui rencontrait les prunelles de l’autre, mettant d’office un terme à cette discussion, Antarès ne voulait rien savoir du bébé, pour l’instant, il se faisait à peine à l’idée de son existence. “je lui souhaite juste de ne jamais être héritier. je peux fumer?” Antarès lâchait un rire nerveux, si seulement tu savais, parce que l’idée était venue à son esprit, avec Raphaël et Lyrae en fuite, avec la condition de Gabriel qui un jour ou l’autre sera révélée, Astoria était l’héritière des Potter, et avec Arcturus à Ste Mangouste, Antarès était l’héritier des Black. Alors la pression qu’il avait maintenant sur les épaules serait pire pour le dernier descendant des Potter. Et il avait peur de ne pas pouvoir le protéger des deux titans qui géraient encore d’une main de fer les deux familles, le jeune lion sachant très bien qu’il n’était pas de taille pour faire face aux deux autres. Il deviendrait peut-être père de famille, mais pour eux il serait toujours le fils. Il soufflait légèrement, tendant une cigarette a l’autre en l’allumant d’un claquement de doigts. ”Tu pourrais emménager ici ? Ce serait mieux que ton appartement. Ou alors je pourrais le proposer a Asteri, ou Alcyone. Ca sert a rien de le laisser vide.” Se faisant a l’idée que l’autre ne reviendrait pas, il allait devoir s’occuper de tous ces petits détails épuisants, glissant une main sur son visage il se retournait alors vers l’autre. ”D’ailleurs, j’ai failli oublier.” La baguette claquait dans les airs, un paquet atterrissant entre les deux frères. Une boite de jais, un ruban émeraude pour la maintenir fermée. ”Joyeux anniversaire Gus.” Un sourire léger sur les lèvres, il l’invitait à ouvrir le présent, dans lequel reposait un oeuf de dragon, le même qu’ils avaient sauvé quelques mois plus tôt, qu’Antarès avait gardé pour les 20 ans du dernier de la portée.