je ne mourrais pas gibier. (moira)

mars 1888. Jamais trois sans quatre, une fille pour clore la fratrie en beauté. La mère est ravie, le reste est un peu blasé : ça ne sert pas grand chose les filles, ça revient cher à nourrir, lorsqu'on les marie faut payer la dote. Encore que les alliances peuvent être intéressantes... Vivement qu'elle grandisse pour devenir jolie femme et du balai. En attendant, ce serait élevée comme un garçon, parce que les Goyle, ils ont une réputation à tenir. 
mai 1893. Toujours collée aux basques de Kieran, la gamine n'avait d'yeux que pour son aîné, frère préféré de façon tout à fait arbitraire (ils lui tombaient tous dessus de manière équivalente). Mais Kieran, il lui parlait du quidditch, de voler, lui avait promis de l'emmener voir des matchs et le rêve du plus vieux avait fini par devenir sien.
décembre 1896. "Elle m'a mordue !" Exclamation courroucée de Brennan, sourire torve de la gamine. Peut-être bien qu'elle n'avait pas de pouvoir (et encore, elle avait encore trois ans avant l'âge limite de révélation) mais le frère ne savait pas s'en servir et c'était égalité. Enfin pas tout à fait, il était plus grand, plus lourd mais Moira - toute en os dans les vêtements ayant appartenus aux aînés (on ne devenait pas fille avant 13-14 ans chez les Goyle) - était vive, habituée depuis toujours à se faire emmerder par ses aînés alors elle avait appris à sortir les crocs. Et à encaisser parce que les représailles finissaient toujours par advenir. 
septembre 1899. Joues sèches, lèvres pincées. Tous partis voie neuf 3/4. Ne restaient dans la maison que Cerbère, l'elfe et la cracmole. Nouveau conte de Beedle le Barde ou presque. Moira, elle avait un peu envie d'hurler, de tout casser. Cracmole, cracmole, cracmole, ça résonnait en boucle dans sa tête, le verdict était définitif, jusqu'au dernier jour elle avait espéré une lettre qui l'aurait sauvée. Mais rien, la faute au hibou, au directeur de Poudlard, à ses parents, au monde entier, à elle surtout. Elle était une ratée, voilà tout. Une ratée avec l'envie de tout casser. Même qu'elle pouvait y aller, elle avait Milney pour ranger derrière.
novembre 1903. "Je veux étudier." Môme en démordait pas, prête à se retrouver à dormir avec les chiens encore et encore. Elle avait l'habitude de toute façon puis tous les cabots, même le plus teigneux, étaient ses amis, ses seuls amis comme on lui rappelait quelques fois. Elle le méritait en plus, avait montré qu'elle avait une étincelle de magie en elle (une seule, qui avait brillé une seule fois), gâchée pour accomplir un truc con (cela avait été ouvrir la fenêtre à distance pour que la mouche qui faisait un bruit énervant dégage) mais dont le père avait été témoin. Il avait fini par dire oui, parce que déjà que la gosse était cracmole, si en plus elle était totalement ignare... Précepteur trouvé, cours où l'on pouvait se passer de baguette : runes, histoire de la magie, potions, botanique. Moira, elle avait décidé qu'elle serait la meilleure des élèves et elle le fut peut-être. Puis il y avait la blonde qui accompagnait sa soeur parfois. Blonde dont les sourires la faisaient horriblement rougir, blonde qui ne quittait plus ses pensées, blonde qui partit loin un jour pour ne plus jamais donné de nouvelles. Et Moira, laissée derrière, palpitant en miette, à se dire que plus jamais elle tomberait dans un tel traquenard parce que ça faisait trop mal.  
mai 1911. Elle avait sablé le champagne. Réception en très petit comité : Milney et elle, cuisine des Goyle. Réception secrète, on grognerait si ça s'apprenait pour la bouteille puis ce n'était pas censé boire les elfes de maison. Moira s'en fichait pas mal, étoiles dans les yeux, racontant à grand renfort de gestes de bras comment elle avait décroché le poste de ses rêves ou presque.
1914. Froid dans le dos, voilà ce que lui collait cette histoire. Puis ils étaient venus la chercher, la marquer comme une bête et sa condition s'était encore dégradée. Même son père - qui n'avait jamais été particulièrement tendre à son égard, loin de là - était encore plus dédaigneux qu'avant. Puis ils étaient revenus la chercher, jetés en cage et elle avait gueulé, gueulé, gueulé jusqu'à ce qu'on la fasse taire.
août 1914. Regard incrédule à Kieran avant que la rage ne déforme ses traits. Ricanements. Il voulait l'acheter. Son. Frère. Voulait. L'acheter. La blague. Même à ses yeux, elle n'était devenue qu'une marchandise. Qu'il la délivre, casse la gueule de ceux qui ont osé l'enchaîner avant Crachat dans la gueule, en plein dans le mille. Pas un regard pour celui qui l'achète finalement, trop occupé à maudire l'aîné.

solitude. Fâcheuse tendance à parler à voix haute lorsqu'elle est se croit seule. Des années à traîner solo, il faut bien meubler le silence, meubler tout court. Des amis imaginaires, elle en a eu un paquet, pour s'occuper, pour tromper l'ennui et peut-être bien qu'elle s'en est pas tout à fait débarrassée. entre-deux. Chaud. Froid. Un jour on lui dit qu'elle doit faire honneur à son nom, le lendemain on lui gueule qu'elle ne devrait pas le porter. On la renie mais pas tout à fait. Elle appartient au monde magique mais pas trop non plus. Constamment entre deux portes, à chercher une place, à se battre pour la décrocher jusqu'à ce qu'on lui enlève. lancer de couteau. Des heures passées à discuter avec Milney, des heures passées dans la cuisine du coup. Et l'ennui pousse à ouvrir le tiroir des couverts, à égarer ses mains sur les manches des couteaux, à apprendre à jongler. Légers frissons quand elle se coupe, mine satisfaite quand elle touche la cible en plein dans le mille. Goyle jusqu'au bout des doigts, on lui a appris à être arme et il n'y a pas forcément besoin de magie pour ça. D'ailleurs, il n'y a plus de magie une fois qu'on a planté le poignard dans la main qui tient la baguette, on peut commencer à casser les dents à ce moment là. Un jour, elle se trouvera un flingue moldu Moira et on verra bien si les sorciers sont bullet-proof. En attendant elle joue avec les rasoirs quand on lui parle de rendre service à sa famille en l'envoyant dire bonjour aux racines des pissenlits. corde raide. Jamais loin de la chute, à s'approcher trop des fenêtres et se demander ce que ça ferait de voler au moins pour quelques instants. Nez dans le vide comme quand gamine le père la suspendait par la fenêtre espérant que la sensation de mort imminente allait éveiller une étincelle de magie. Que dalle, elle était tombée, avait gagné qu'une cheville foulée - pas sorcière mais chanceuse - et une nuit avec les chiens pour avoir osé décevoir. Moira, toujours à deux doigts de la rupture, envie de se foutre en l'air pour que cela s'arrête, à se raccrocher désespérément  à tout ce qui l'empêche de franchir le pas. Pourtant, ça ne tient qu'à un coup de vent : toujours trop maigre, on peut lui compter les côtes sans trop se tromper. Et la mère s'offusque devant le sac d'os, pas foutue d'être au moins un peu jolie. Les remarque comme cela, ça lui a toujours coupé l'appétit. astronomie. Petite, elle voulait voler. Pour jouer au quidditch, se sentir libre, contempler le monde d'en haut, rejoindre les étoiles. Elle a toujours aimé regarder le ciel Moira, au point de connaître le nom de toutes les constellations, d'oublier de dormir la nuit, de passer des heures à zieuter les cieux avec son vieux télescope. l'utile. Pour ne pas se faire jeter, il a bien fallu montrer qu'elle servait un minimum. Ça a commencé avec les chiens, main faite avec le cabot de son frère qui avait eu l'audace de finir par mourir (un des drames de sa vie), puis les autres animaux. Puis les plantes. Puis le patriarche s'est aperçu qu'on n'a pas besoin de baguette magique pour faire des potions et que Moira s'avère être pas trop claquée dans la matière. Pour rédiger les lettres de réclamations, elle est forte aussi - dés qu'il faut l'ouvrir en général - pour s'entraîner au combat à mains nues, très utile Moira et à moindre frais. Le toit, le couvert, la vie. celle qui lit. Les brutes, ça n'ouvre pas de bouquin, ça n'a d'ailleurs pas beaucoup de bouquin. Adolescente, ça l'avait désespérée Moira qui avait fini par connaître l'étagère de grimoires qui se battaient en duel par coeur. Adulte, elle a claqué tout son salaire pour couvrir le parquet de sa chambre de pile de papiers. Sur tous les sujets. Elle n'est pas sectaire Moira, lit tout, fait son avis, s'éduque toute seule. avis de tempête. Ça monte, ça monte. La haine, les envies de vengeances, la volonté de tout voir brûler. Ça monte, ça monte et elle se dit qu'elle ne doit pas être seule dans ce cas, qu'ils sont légion à attendre le bon moment, que ça fera une Guy Fawkes qui fonctionnera. Au pire, elle meurt et il y a genre juste... Une elfe de maison qui pleure.

Ta chocogrenouille se fait la malle ! Avant de transplaner, sache que tu es convié.e à participer à l'intrigue (voir le lien en page d'accueil), à la loterie rp pour se trouver quelqu'un avec qui rp, et au rite de passage pour rire. il y a aussi la section du marché aux liens pour te trouver des liens, et la section rappeltout pour les parrainages, l’évolution et les points. Tu peux aussi flooder, et voter pour que ton groupe ait l'avantage à l'intrigue. Je te laisse par la même occasion le 06 discord du forum. Enfin, au besoin envoie un hibou à l'équipe. Ils aiment bien, ça leur passe le temps.