(perseus) - i'm just here to establish an alibi

juin 1880 Naissance  au manoir Parkinson, en Angleterre.

1887. Mordu par Icarus Goyle. Est officieusement renié par sa famille. Quitte le manoir familial pour rejoindre une tante austère dans les pays nordiques. Jeu de relation pour pouvoir le faire entrer à Durmstrang (Poudlard n'acceptant pas les loups).

1891. Rejoins l’académie de Durmstrang, où un professeur encadre ses pleines lunes, et  en profite pour faire tester des potions sur lui, afin de faire avancer ses recherches.

1897. Est renvoyé de Durmstrang l’année de son obtention du diplôme, suite à un « accident ». Il est remis aux autorisés anglaises, où sa famille le renie officiellement. Il est condamné et part rejoindre les arènes.

1897-1914. Enchaîne les travaux d’intérêts généraux, participe aux arènes.  Rencontre Albus Dumbledore et Minerva McGonagall durant cette période.

avril 1914. Quitte les arènes grâce à Albus Dumbledore. Devient l’esclave de Gellert Grindelwald .

juillet 1914. Aménagement de Graal Grindelwald au manoir.

I. Parkinson Né avec la cuillère en or dans la bouche, choyé et asphyxié dès ses premières bouffées. Héritier d'une branche mineure, il était enfant roi, enfant destiné à reprendre la lignée de son père, et surtout du commerce de sa famille. Apothicaire de génération en génération, ses parents étaient fort friands de magies ancestrales, brassant dans certains arts occultes ou médecines antiques. Il a été nourris d'histoire et de gestes perdus, de légendes et de poésie. Petit, il était déjà si propre sur lui, les cheveux parfaitement coiffé, et la peau halée, trahissant ses origines d'outremer. Enfant roi, enfant éduqué, enfant de magie et d'or. Il était beau l'enfant à jouer du piano pour sa mère, et à réciter les ingrédients de potions ou remèdes ancestraux.

II. Malédiction A cet âge, l'on se croit grand et invincible. Du haut de ses 7 ans, il s'aventure là où ses aînés se perdent. Il suit la trace de l'animal, des fleurs et des arbres. Il se croit botaniste en herbe, apte à ramener les ingrédients que sa mère désire mais que personne n'a su encore cueillir à cette saison, dans les bois familiaux.
A cet âge, l'on se croit grand et fort. Du haut de ses 7 ans, il s'aventure dans les bois. Cette fleur doit se cueillir au lever du soleil précisement. Il ne se fait pas surprendre par la nuit : il se lève de lui même, armé comme un expéditeur. Mais il se fait surprendre par les hurlements d'une créature maléfique. Il fait le grand, il fait le fort, mais il ne tarde pas à entendre son coeur qui bat à tout rompre. Paralysé de peur, il ignore si il doit se terrer ou courir. Il n'a rien appris sur ces hurlements, si ce n'est que les monstres n'existent pas seulement dans ses rêves. Il n'a rien appris dans ces livres auprès de ces précepteurs, il ne sait pas, il ne sait pas !
Alors, Perseus Parkinson vient se mettre à l'abris, auprès d'épaisses racines, un tronc si large qu'on ne l'y trouvera jamais derrière, et puis des feuillages. Il a pourtant l'impression que n'importe qui pourrait entendre son palpitant affolé, prêt à s'arracher de sa cage thoracique. Il a peur, tremble, et n'ose plus fermer les yeux, fixant la pénombre où s'agite déjà mille et une ombres.  C'est sans compter un contact impromptu sur son épaule, un sursaut et un cri de peur. La pauvre araignée est soudainement délaissée, alors qu'il bondit de sa cachette.
Le silence tombe comme un couperet. Et les grondements sont là, les bruits se rapprochent. Il court sans avoir aucune chance d'échapper à cette créature qui le course. Ses poumons lui brûlent, sa gorge aussi. Il hurle sa peur, il respire à grand bouffée.

La seule chose qui le sauve d'être dévoré vivant, c'est cette clairière où les rayons du soleil commencent à percer.

Pauvre enfant qui a été retrouvé dans un piteux état et inconscient à des kilomètres du manoir. Pauvre enfant qui gardera toute sa vie celle cicatrice couleur de lune sur sa cuisse.
Pauvre enfant que l'on garde longtemps sous silence, dans l'attente de savoir si l'héritier à été souillé par un loup affamé.

III. Soleil Tout se précipite sans qu’il ne comprenne pourquoi. L’enfant prodige a des cernes sous les yeux, le teint pâle et la peau bouillante. On le presse à faire ses bagages, à monter les marches, et traîner sa lourde valise. Le souffle court et le regard hagard, il quitte le manoir familial pour rejoindre une bicoque somme toute charmante, enterrée sous la neige et les vents glaciaux. Un autre chapitre se dessine, un autre tome s’ouvre à sa vie : il n’est plus en angleterre, il n’étudiera pas à Poudlard, là où ses cadets étudieront comme ses ancêtres. Non, il rejoint l’illustre et sombre académie Durmstrang. Un illustre potionniste se portera garant de sa scolarité et des lunes qu’il devra traverser. Une légère compensation face à l’opportunité qui s’offre à lui : pouvoir tester ses mixtures afin de réguler les effets de la lune sur le corps d’un sorcier. Aussi intéressé soit-il, cet homme sera un repère pour Perseus, qui verra en lui le visage d’un père perdu, qui ne lui donne plus aucun signe de vie, lui qui était le fils héritier prodige.
Sa vie ne sera que mensonge et servitude, au travers de ces sorciers au sang pur auxquels il peinera de plus en plus à s’identifier.

IV. Durmstrang Elève distant, élève brillant et pourtant si mauvais, il est le visage de l’excellence et de l’horreur. Enfant doué pour la magie mais à la baguette capricieuse qui peine à accepter sa véritable nature ; le corps enseignant ferme les yeux sur son comportement lunatique et imprévisible. Il disparaît lors des pleines lunes, enchaîné et enfermé dans les tréfonds de l’académie, surveillé par les yeux de son protecteur. Âme vagabonde, palabre insensible et prunelles assassines, l’enfant se fait tantôt homme, tantôt monstre. De sa personne exulte un relent de bestialité, un charisme pur, et une présence dérangeante. Sa magie palpite, son sang bouillonne, il ne tient jamais en place trop longtemps. Intelligent mais assoiffé, brillant mais étouffé. Il aurait pu être un sorcier extraordinaire s’il n’y avait pas eu cette malédiction qui courrait dans ses veines et venait le faucher toutes ces lunes durant.
C’était sans compter le regard perçant d’un autre. Muet et insensible, invisible et envahissant. Une présence qui lentement se glisse à ses côtés, une corde qui lentement se glisse à sa gorge. Aujourd’hui encore, il est aveuglé par sa voix calme et granuleuse. Aujourd’hui encore, il lui voue une confiance insensée, parce que cette présence l’apaise ou l’éveille, le fait valser entre deux extrêmes opposés. Homme ou bête. Animal ou humain. Il suffit d’un regard, d’un sourire ou d’un geste imperceptible pour agir ou ressentir. Repère dans cette prison de glace, il a lentement fait tomber les masques. Les uns après les autres, il n’avait pu à mentir à ce partenaire de crime, lorsque leurs pas foulaient le sol bien après le couvre-feu. Pilier dans le chaos de son esprit, il a lentement réussir à se creuser une place dans la conscience de la bête, dans la confiance de l’homme. Il faut dire que le monstre ronronne en sa présence, inconscient d’être manipulé.

V. Sang Exprime-toi qu’il disait. Libère-toi qu’il murmurait. Perseus a longtemps lutté, il a fermé les yeux, serré les poings. Il ne voulait pas entendre tout cela. Cette chose qui disloque son être, qui déchire ses chairs et fait craquer ses os. Ce n’est pas lui. C’est une malédiction. Il ne veut pas accepter le loup, pourquoi serait-il une chose pareille ? Il a ruiné sa vie, lui qui reste éternellement dans ce pensionnat sans jamais rentrer chez lui, sans jamais revoir sa propre famille. Il ne sait même plus à quoi ressemble le visage de sa mère, ou encore son odeur. Il est en colère contre les siens qui l’ont abandonné, il est en colère contre tous ces sorciers qui se disent aimer la magie et la chérir mais qui ne savent pas respecter ni aimer les créatures magiques. Il est en colère contre ce pays et ce monde entier pour être incapable de lui fournir de l’aide. Une potion. Un soutien. Des armes pour se battre contre cette horreur. Le choix de revenir en arrière. Il méprise cette école, chacun de ses élèves et cette créature qui évolue en lui.
Il la sent, intimement, s’agiter. Elle gronde et elle grattede l’intérieur. C’est douloureux. Il sent ses griffes se planter dans sa chair et l’arracher. Le sang ruisselle et ses gémissements s’envolent. Jamais, jamais il ne pourrait l’accepter, cet autre lui affamé. Affamé de vie, assoiffée d’amour, il exulte, grogne, tire encore. Je te déteste pleurniche-t-il. Il n’a droit qu’à des encouragements. Il sent lentement les doigts s’envoler dans ses cheveux avant d’être définitivement seul, perdu dans une plénitude totale.
Le loup s’est éveillé, libre, à Durmstrang. Un épisode sanglant où il y a eu plus de peur que de mal. Libre mais condamné. Le monstre s’est vu pointé du doigt. Prisonnier il a été rendu à l’Angleterre avant de rejoindre son nouveau foyer, sa nouvelle maison, le goût amer dans la gorge de s’être fait trahis, abandonné par celui qui soufflait toujours.

V. Cage aux fauves  Réveil brutal entre les chaînes et les barreaux. Fainéant bousculé pour récurer les arènes, dans lesquelles il prendra place chaque lune face à des créatures magiques plus terrifiantes les unes que les autres. Les blessures ont été nombreuses, les combats innombrables. Perseus Parkinson a passé dix-sept ans dans les arènes, voyageant entre la ville et ses diverses basses besognes, selon les bons plaisirs de Londres, et ce lieu de vie et de torture. D’adolescent à homme, de louveteau à bête sauvage, il a dû tirer un trait sur cette conscience qu’il espérait obtenir lorsque les griffes sont là. De force, il a dû accepter cette deuxième peau, qui aujourd’hui lui confère un certain confort, afin de pouvoir survivre encore. Il l’a tellement accepté que sa musculature s’est transformée, et il la soigne. Cette chose fait pleinement partie de lui, sur les dernières années, l’on attendait plus que la lune soit ronde pour le faire sortir se battre : sa force, sa violence et sa bestialité sont tout aussi présentes sous ses traits humains, lorsque ses prunelles dorées trahissent son union avec son autre lunaire.

Des accidents, il y en a toujours eu lieu. Mais celui-ci fut le dernier et sans doute le plus spectaculaire. Nuit de pleine lune, le combat fut sanglant, affreux. Loup fou, loup assoiffé de liberté, l’on ne sait trop comment, il s’est glissé dans une faille. Après avoir blessé des sorciers venus assister à cette mise à mort, il s’est enfuit dans la ville. Il n’y a pas eu de carnage, pourtant une fois l’arène passée, une fois loin de l’ennemi. Le loup s’est réfugié là où il pouvait trouver de la nature, là où son regard a pu capter la présence d’un animagus. La curiosité affolée, et l’instinct de survie aux tripes, le loup s’est affolé sous les souvenirs de torture cuisant qui arrivaient après avoir croisé le regard de ce sorcier se faisant passer pour l’animal inoffensif.
La nuit de cet accident, qui fit scandale, il passa quelques heures à suivre et pourchasser un chat jusqu’à ce que le soleil vienne chasser son amante la lune. Exténué, blessé, et surtout humain, Perseus s’est réveillé chez une inconnue qui lui a tendu la main. Langage oublié depuis trop longtemps.

VI. Illusion C’est ici, ton nouveau chez toi. Il est muet et méfiant. Il fixe Albus Dumbledore et Bathilda Bagshot qui ont réussi à lui faire échapper à l’exécution. Il a vu la haine dans le regard de ces sorciers à son égard, ces mêmes sorciers qui venaient le voir depuis des années tenter de survivre face à des géants, des centaures. Ces mêmes sorciers qui l’observaient se battre auprès d’autres loups à s’imaginant qu’il suffisait d’être un loup garou pour appartenir à la même meute. Ces mêmes sorciers qui les ont obligé à s’unir pour survivre, avant de les faire se battre les uns contre les autres. Ces mêmes sorciers qui l’ont obligé à tuer ses nouveaux frères et sœurs de lune, à se battre contre des créatures comme lui contre lesquelles il n’avait rien, si ce n’est ce besoin de survivre.
Ici, chez lui. Un confort gerbant, loin de la crasse et de la misère offerte aux arènes. Et pourtant, il y a une odeur qui l’agace, un parfum qui l’éveille. Tant de contraste, qui lui donne déjà envie de fuir, avant même qu’il ne comprenne ce que l’on appose à son poignet.

Les chaînes troquées contre le sceau.

Ici, c’est ton chez toi, et ta mission est de protéger Gellert Grindelwald.
Le sceau d’appartenance.
Le serment inviolable.

Illusion de liberté.

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