correspondances de Faust Potter

Fin juillet 1914, Londres

Mon cher oncle, mon père,

Me demander pardon pour ? Sachez que vous n'y êtes pour rien, que vous avez toujours été bon et un père de coeur inestimable, à la hauteur de toutes mes espérances. Ne culpabilisez pas, je vous prie, car ce n'est en rien votre faute. Juste celle de votre frère et mon père, un homme bien buté sur ses décisions et doué pour les mélodrames. Je ne recherche en rien la vengeance, qu'il vaque à ses occupations en paix et j'en ferais de même.

Oubliez vos inquiétudes à mon égard, car je me porte comme un charme et je ne me cache en rien. Je suis en âge de veiller à ma propre protection, cessez de vous faire du tracas pour une jeune femme qui était consciente de ce qui risquait de lui tomber sur la tête.

Nos chemins se rencontreront un jour, je le sais. Prenez soin de vous et saluez Scylla, ainsi qu'Icare et Rickon.

Avec toute mon affection,

Lyrae Potter.

Fin juillet 1914, Londres

Mon cher oncle,

Je me porte vraiment bien. Vous me savez débrouillarde et pleine de ressources, n’est-ce pas ? Je reste cette même fillette, capable de rebondir face à n’importe quelle situation.

Raphaël est en sécurité. Il ne vit pas avec moi à l’heure actuelle, ayant trouvé refuge ailleurs, mais je continue de veiller sur lui. De loin, du moins.
Quant à moi, je n’aurais pu espérer mieux et dispose d’une indépendance financière et personnelle dont je n’aurais pu profiter ailleurs.

Ce serait avec plaisir que j’accepterais de vous rencontrer, peut-être partager un dîner à l’endroit qui vous conviendrait le mieux ? Passer chez vous à Pré-au-Lard, à l’occasion, ne me dérangerait absolument pas.

Transmettez mon affection à Scylla et dites à Icare que je ne suis pas loin. Je n’ai pas disparu de la circulation, juste de la vie de mon père.

Bien à vous,

Lyrae.

Cher Monsieur Potter,

Je dois vous avouer ma surprise à la lecture de votre lettre. Mais la surprise fut tant agréable que confondante.

Je tiens tout d'abord à vous remercier chaleureusement pour cette initiative qui me va tout droit au coeur, à moi mais aussi à ma famille qui a été aussi touchée par ce drame malvenu mais trop courant en ce bas monde. Je me dois cependant de refuser cette somme d'argent car même si je comprends bien que cette dernière est faite avec la plus grande générosité, ce n'est pas à vous de réparer les erreurs de votre frère mais à Henry de prendre ses responsabilités.

Cependant, je possède une association, W.I.T.C.H., qui s'engage dans la lutte contre les violences faites aux femmes et comme vous vous en doutez, elle m'est plus utile que jamais. Me permettez-vous de faire de vos gallions un don pour cette dernière ? De nombreuses femmes ont besoin de cette association pour s'en sortir et vos gallions seront utilisés avec soin pour dispenser des besoins de première nécessité, mais aussi leur donner un refuge, une protection, un toit où rien de mal ne pourra leur arriver.

Je tiens aussi à vous dire que vous n'avez ni à payer pour les dégâts matériels causés par votre frère, ni à en éprouver une quelconque culpabilité, encore moins à vous excuser. Ce n'est pas à vous de porter la honte mais plutôt à votre frère qui est l'auteur de ces méfaits qui ne seront malheureusement pas punis, la justice étant entre ses mains même.

Je n'espère pas le moins du monde recroiser la route de Monsieur Votre frère, mais je crains que nos vies soient maintenant liées tant sur les traces qu'il a laissé dans ma psychée que magiquement. Je suppose que nous nous reverrons bien assez tôt, j'ai cru comprendre qu'Henry n'était pas du genre à lâcher l'affaire. Mais n'éprouvez aucune culpabilité, M. Potter, votre bonté et votre humanité sont toute à votre honneur et en m'adressant cette lettre et votre soutien, vous vous montrez un million de fois meilleur que votre frère.

Nous avons besoin d'hommes comme vous dans notre cause qui est aussi la vôtre.

Je vous remercie encore de cette initiative et attends votre retour concernant l'argent.

Prenez soin de vous aussi, Monsieur Potter.

Minerva McGonagall