correspondances de Edelgard Umbridge

le 14 juillet 1914

Dear Miss Umbridge,
Je tenais tout d'abord à vous remercier. Pour votre lettre, pour vos mots, votre attention. Je dois dire que je ne m'attendais pas à recevoir de missive de votre part et votre plume a su m'émouvoir si bien (et j'en suis désolée) que je vous réponds à présent bien tardivement. Pour être tout à fait honnête, la surprise et l'émotion ont rapidement fait place à un certain dilemme. Je ne suis ni sorcière tranchante, ni maîtresse d'une baguette maniée avec adresse, loin de là, l'on m'a toujours gardée loin des conflits et plus souvent dans un silence correct. Je ne saurais être l'élève que vous méritez, ou que vous attendez.

Cependant, refuser telle main tendue serait terriblement malvenu et impoli. Plus encore en ces temps-ci et dans ces circonstances. Je serais donc ravie de vous rejoindre, avec l'accord de Monsieur Flamel bien sûr. Si vous le permettez, je souhaiterais savoir ce que je dois attendre de notre rencontre, et si, le cas échéant, il serait souhaitable que je vienne vous voir préparée. Je ne voudrais pas vous faire perdre votre temps, qui je n'en doute pas, doit être des plus précieux.

Respectfully yours,
Prudence.



Ps: Medusa est une chouette très intelligente qui a su s'infiltrer chez Monsieur Flamel malgré le secret qui entoure ma présence entre ses murs. C'est un oiseau formidable.

le 15 juillet 1914

Dear Miss Umbridge,
Je prends précieusement note de vos conseils et tâcherais de les appliquer à l'avenir. Je vous en fait la promesse. Tout comme vous pouvez compter sur ma présence d'ici deux jours dans votre casino. Je n'oublierai évidemment pas ma baguette.

À nouveau, je tiens à vous remercier de me donner de votre temps, je vous sais très demandée et j'ai bien conscience de votre générosité, j'espère ne pas vous décevoir.

À très bientôt.

Respectfully yours,
Prudence.

Ma très chère Edelgard,

Je suis profondément attérrée et désolée de lire ce qui est arrivé à Susan. Je n'hésiterais pas à lui envoyer des chocogrenouilles pour son rétablissement en souvenir du bon vieux temps. Bon nombre des interrogatoires ont été particulièrement éprouvants. J'en ai moi-même eu un dont je me souviendrais encore longtemps. Il n'existe aucune excuse à ce qu'a fait ce jeune Black et je vous envoie tout mon soutien.

Cependant, je dois t'avouer que je suis profondément attérrée par ton action aussi. Envoyer une beuglante à la famille Black ? Mais tu es complètement folle ! Tu cherches à signer la fin de ta famille ? Ne penses-tu pas qu'il aurait fallu la jouer plus finement que déclarer une guerre à ce clan qui a clairement l'avantage ? As-tu oublié qui ils sont et qui les soutient ? Par la barbe de Merlin, Edelgard ! Une beuglante et une déclaration de guerre ! Tiens-tu seulement à la vie ? Crois-tu que c'est intelligent ? Toi, la si bonne joueuse de poker m'a habitué à tellement mieux. Je ne suis que déception.

Tes demandes sont justes et je préviendrais tes proches le cas échéant. Je te promets de continuer à protéger tes soeurs s'il t'arrivait quelque chose.

Mais je suis désolée, je ne te soutiens absolument pas pour ce que tu t'apprêtes à faire et je ne t'aiderai aucunement à commettre un véritable suicide.

Nous autres, les Gryffondors sommes courageux, pas idiots.
Et je crois sincèrement que tu l'as oublié et confond courage et idiotie, quand bien même je partage ton immense colère.

Sache que je ne tiens pas à ce que cette lettre te contrarie plus que tu ne l'es. Je tiens simplement à te parler franchement comme nous l'avons toujours fait entre nous, entre amies. Et entre amies, je dois te dire que tu es stupide et inconsciente.

Tu es la tête des Umbridge, Edelgard. Tu es le visage des Umbridge. Toutes tes actions, toutes tes déclarations de guerre ou d'amour sont passées au peigne fin. Tu ne peux pas te permettre ce genre de comportement parce qu'il ne s'agit pas seulement de toi. Il s'agit aussi de ta famille. Tu n'es pas seule dans l'équation, ne l'oublie pas.

Fais attention à toi, Edelgard et réfléchis à tes actions. Je ne tiens pas à enterrer une personne de plus dans mon entourage.

J'en ai assez d'enterrer les gens que j'aime.

Tendrement,

Minerva

Edelgard Philipa Umbridge,

Honnêtement ? Je ne sais plus quoi te dire.

Fais ce que tu veux Edelgard. A ce stade, je crois que personne ne peut t'arrêter, te raisonner ou que sais-je encore.

Survis bien mais ne compte pas sur moi pour te pleurer,
En attendant, je garde le champagne pour des occasions plus joyeuses.

Minerva McGonagall

Edelgard Philipa Umbridge, l'unique et bientôt l'oubliée,

Mon nom est en effet associé à la déesse romaine de la sagesse et comme beaucoup de mes décisions et mes paroles, ces dernières sont sages. Alors je te conseille de bien ouvrir les yeux sur la suite, Edelgard, parce que j'ai horreur de me répéter :

Je tiendrais ma promesse.
Tu es idiote à persister et t'enfoncer dans ta mauvaise foi et ta fierté mal placée. C'est ce qui te perdra, toi et ta famille.
Susan est grande, majeure, vaccinée. Qu'elle aille régler son compte à Antarès seule à seul n'aura pas les mêmes répercussions que ce que tu viens de faire.
Le peu de foi que tu as envers les tiens fait peur, ma tendre Edelgard.

De plus, dois-je te rappeler que le petit Antarès Black n'a fait que son travail et jusqu'à preuve du contraire, il n'en n'a pas été inquiété ? Crois-tu que le Ministre de la Magie en a quelque chose à faire de la petite Susan Umbridge ? Lui, ce qu'il veut c'est des noms, des réponses. Et apparemment tous les moyens sont bons pour les obtenir. Et il n'a pas ouvert de dépot des plaintes pour réquisitionner vos plaintes, il ne s'enquit que des résultats.

Tu sais, il y a d'autres personnes qui se sont faites torturées pendant ces interrogatoires et ces personnes n'envoient pas des lettres de déclaration de guerre aux clans les plus puissants. Parce que ces personnes ont compris qu'il faudra patienter pour avoir justice. Il serait temps que tu le comprennes toi aussi.

Je ne valide absolument pas les actions d'Antarès Black et il répondra de cela le moment venu. Mais actuellement, tu n'es pas en mesure de jouer la forte tête devant un le clan Black qui est là depuis des siècles, qui tire toutes les ficelles. Si tu n'es pas capable de le comprendre et que tu ne peux pas la jouer plus finement, jouer aux échecs et frapper le moment venu, je ne peux rien pour toi.

Sache qu'en tout cas, je tiendrais ma promesse et prendrait soin de Cirilla et Susan. Mais je t'en conjure : réfléchis à tête reposée et pas dans un instant d'énervement. Ce serait du gâchis.

Minerva McGonagall

Mon Edel,

Tu sais déjà que tu peux compter sur moi pour prendre soin de Susan. J'ai pris mes dispositions avec la nourrice des enfants et je n'exclus pas de transférer temporairement mon bureau dans sa chambre d'hôpital si on me laisse la possibilité de récupérer la table qui traînait dans un couloir. Sois sans crainte et concentre ton énergie sur ce bébé de la famille Umbridge qu'est le casino.

Je te confie mon désarroi. En tant que cousine, je comprends ton coup de sang et j'admire que tu te mettes sous la lumière pour le lui épargner. En tant que conseil, je ne cache pas une grimace. Edel', qu'ast-tu fait ? Ces gens-là voudront des excuses publiques, il nous faudra les leur donner.

Susan m'a confié sa réticence à se rendre devant la Justice. Je peux sans mal imaginer les raisons qui lui font perdre foi en le système. Je ne suis pas indifférente non plus au fait qu'un procès serait préjudiciable à sa carrière, hors elle va déjà louper partie d'une saison de Quidditch et elle était sur une côte montante auparavant. Une médiatisation ne lui serait pas forcément préjuciable. Il faut en discuter avec elle, je ne veux pas que la procédure la violente, et ce sera immanquablement le cas.

Ce que je préconise, et je t'en prie, considère cette éventualité, c'est un accord avec eux. Le dédommagement du préjudice de Susan. Préjudice d'image, préjudice esthétique, préjudice d'agrément dans sa pratique du Quidditch, perte de chance sur sa carrière. Tout ceci peut se chiffrer.

Et le prix de la douleur ? Ma foi, s'il arrive quelque chose à son bourreau, ce sera bien le karma.

Peut-être est-ce un revers de fortune qui poussera sa famille à entrer en négociations avec lui ?

Laisse-moi être ton conseil et votre médiatrice dans cette affaire. Je ne porte plus notre nom mais je ne laisserai pas couler votre sang sans faire quelque chose.

J'ai envoyé des clichés des blessures de Susan sur un compte express à Gringotts. J'ai fait noter dans le registre l'heure et la date d'arrivée des clichés sous scellé magique. Ce sera un premier élément. Je ne désespère pas de retrouver la plume à papotte trafiquée.

Peux-tu demander à Dimitri, à l'occasion, de refaire les sortilèges de protection du cabinet et de notre appartement ? Je ne veux pas que les enfants s'inquiètent plus que de raison. Ils sont bouleversés de savoir qu'il est arrivé quelque chose à Tatie Suzie. Je crois que c'est la première fois qu'ils prennent conscience que je travaille sur des cas derrière lesquels d'autres voient des visages familiers.

Tu peux m'écrire à n'importe quelle heure pour que nous parlions de nos options.

Tendrement,

Penelope

Le 26 juillet 1914, quelque part dans le monde,

Edelgard Philippa Umbridge,

Tu dois probablement être surprise de cette Beuglante qui t’aies adressée mais non, il n’y a là aucune erreur quant à la personne à qui je l’adresse. C’est bien à toi, Edelgard Philippa Umbridge, dont il s’agit. La seule et la fucking unique. Sache que je pars un week-end loin de toutes les stupidités de toute l’Angleterre réunie et surtout de ta stupidité à toi. Si tu as la moindre question, la moindre déclaration de guerre, merci de ne pas me contacter pour la durée de ce week-end et de te tourner vers notre ami commun, Mathieusalem, qui est déjà au courant de la situation dans laquelle ta fucking fierté t’as mise.

Si j’apprends à mon retour que tu as encore déclenché une guerre, fait exploser un autre clan ou que sais-je encore, je te promets que je viendrais moi-même à ton casino et que je te ferais manger avec toute la douceur et délicatesse que je possède, le fucking jeton d’or que tu m’as si gentiment offert il y a de cela quelques années.

Considère cette Beuglante comme une mise en garde et non comme un acte de guerre, mais enfin, quelle différence pour toi ?

Affectueusement tienne,

Minerva McGonagall

Mon Edel,


Susan, Dimitri et toi êtes toujours ma famille. Je ne veux pas te paraphraser ce qu’il a fallu expliquer à mon fils quand il s’est inquiété que l’amour soit comme un gâteau, et que la part allant aux uns soit enlevée aux autres. Dans mon cas, j’ai bien assez de réserves pour vous, et je suis trouve de la reconnaissance dans le fait que Susan soit consciente, que son état soit stable et que nous ayons une occasion de parler ensemble. Quand bien même c’est un petit despote qui l’a provoquée.

L’affaire Black ne me semble pas de celles que je peux défendre et gagner au tribunal. Nous savons que leur sang pèsera plus lourd que le nôtre. Je veux obtenir quelque chose.

Il me semble raisonnable d’obtenir une somme d’argent, qui ne sera versée qu’en une fois. Je me doute qu’ils rechigneront à avoir une somme versée à Susan aussi longtemps. Mais pour son bien et avec son accord, une telle somme peut être placée à Gringotts pour obtenir des intérêts. Je n’oserais pas la parier ni lui conseiller de le faire, les carrières sportives sont fragiles et il y a peu de postes d’enseignant en vol sur balai à Poudlard. Disons que nous serions tout de même en droit de lui obtenir deux années fastes de tranquillité, plus si elle veut bien vivre chichement.

Dis à Dimitri que sa cousine préférée (il n’osera pas me contredire) lui recommande sur la tête de l’avenir de la famille, de notre renommée sous un autre nom, de ses chères têtes blondes, de ne pas se lancer dans quelque chose d’irrationnel. Le temps que je passe à détricoter des coups d’éclat est du temps en moins passé à faire de la pâtisserie, nous savons tous ce qui compte, n’est-il pas ?

As-tu pu organiser les sorts sur le casino ? Nous gagnerions à nous prémunir d’une éventuelle intrusion. Je compte sur toi pour informer ton personnel, car je pense qu’il vaut mieux que tu portes la nouvelle en des termes rassurants. Sont-ils tous revenus des interrogatoires et certains d’entre eux pourraient-ils avoir des connivences avec la cause qui te tient à cœur ? Si oui, sont-ils dignes de confiance ? Je suis navrée de te demander de les considérer d’un œil neutre, mais si Susan m’affirme n’avoir rien dit de compromettant (non pas que je pense qu’elle ait pu connaître quelque chose de compromettant, bien sûr, mais tu connais sa maladresse) il n’en est peut-être pas de même pour tous.


Tendrement,

Penelope

PS : une visite de ta part fera le plus grand plaisir à Susan, mais tu la connais, elle est trop fière pour le demander (quel petit cœur, je songe à lui pincer les joues à l'instant où je mets ce point final.)

Miss Umbridge,

Premièrement, je tenais à vous dire que vous avez été entendu. De votre verve vulgaire et irréfléchie jusqu'à vos menaces crachées témérairement à l'égard de ma maison qui ont su m'arracher quelques sourires volés à la quiétude du soir. Vous êtes une intrigante Miss Umbridge, sachez que je tiens à régler ce petit malentendu de la façon la plus diplomate qu'il soit et que je suis ouvert aux négociations afin d'alléger du mieux que je pourrai le préjudice moral et physique dont souffre votre sœur et votre famille en évitant une guerre inutile et perdue d'avance pour vous, madame.

Je vous propose donc une rencontre dans le salon privé d'un hôtel particulier à Londres. Etant un homme occupé, je vous serais gré de me faire part de vos disponibilités rapidement pour que je puisse m'organiser.

Cordialement.
Alaric Philéas Black.

Miss Umbridge,

Je vous retourne cette missive pour vous confirmer la date du rendez-vous fixée au vingt-six août, de préférence en fin de matinée dans les salons privés de l'hôtel The Magnificent.

Cordialement.
Alaric Philéas Black.

Chère Edelgard,

Toujours attristée à l’idée que votre emploi du temps de ministre ne vous permette pas de m’accompagner à l’anniversaire des jumeaux Shafiq samedi prochain, j’imaginais que je pourrais sans doute passer vous saluer une fois ma soirée terminée, le Golden Dragon, ne connaissant apparemment pas le sommeil.

Je tenterais de voler une bonne bouteille de Whisky durant la réception, la plupart de mes cousins ne buvant pas d’alcool, celle-ci ne leur manquera sans doute pas.

Je suis mon amie, plus qu’impatiente de vous revoir.

Mon Edel,

J'ai appris que les canalisations ont été touchées (et je reconnais du pragmatisme à ces terroristes idéalistes) et que tu as bel et bien perdu tes pouvoirs. J'en suis désolée. S'il était possible d'échanger ta magie pour la mienne, crois-bien que j'aurais préféré tes talents à ma capacité à lancer des accio.

Tu as grandement raison de te reposer en Ecosse. Je ne veux pas savoir si tu chercheras à regarder sous les kilts, je te fais confiance. Prends du whisky pour moi. Du moins, utilise-moi comme excuse pour boire un verre mais tout compte je veux bien que tu me ramènes une bouteille pour paiement de mes services au casino.

Je sais combien l'établissement compte sur toi. Je me sens très honorée d'en prendre soin. Je laisserai nos adorables mangeurs de gaufres aux gros bras faire peur aux indésirables, je me charge de vérifier la caisse et je t'assure qu'il n'y a pas une mornille de moins.

Réservons une table dès maintenant pour fin octobre ? Tu seras resplendissante de santé et ta perte de pouvoirs ne peut être que temporaire. Je ne m'en fais pas et les enfants non plus. Ils sont un peu troublés par cette période. Ma puce est suffisamment jeune pour se laisser convaincre que tout va bien mais son frère a l'air soucieux. Je les couvre plus qu'à l'accoutumée et j'ai laissé échapper la possibilité d'un balai magique pour enfants. Tant qu'il existera des balais pour enfants, la politique peut bien s'écrouler. Je joins à notre courrier un dessin de ta nièce (oh, ta petite cousine mais je n'ai pas envie d'être précise). Elle a utilisé de jolies nuances pour les kilts des autres personnages et je te prierai de ne pas lui dire ce que les gens portent en dessous car elle ne soupçonne rien. Tu te seras reconnu dans le personnage central, au sourire ravageur (quelle expressivité dans ces coups de crayons rouge, ai-je donné naissance à une artiste ?). Je n'attends que de te voir avec le même sourire conquérant.

Solomon m'a donné de ses nouvelles. Compte tenu de la période, il envisage de passer un certain temps sous le soleil avant de rentrer. Je serai donc seule à adopter cette pâleur caractéristique des aimables travailleurs, je suppose que c'est une très bonne excuse pour racheter un foulard coloré à nouer près de mon visage.

Donne-moi des nouvelles de ton séjour ! Je crois me souvenir que tu devais aller à un mariage, je compte sur toi pour tirer le meilleur de cette période. Tu es forte, tu en sortiras grandie.

Ta cousine qui t'envoie toute sa tendresse (et d'autres gribouillis de tes neveu et nièce, je ne sais plus qu'en faire et il y a peut-être un artiste qui sait)

Penelope