nights in white satin. (astorès)

@antarès black & astoria.

le matelas confortable. les oreillers moelleux. tu pourrais presque fondre dedans. la chaleur étouffante de l’extérieur qui ne semble pas entrer dans la pièce. une légère brise fraîche qui entre, faisant doucement boucher les rideaux. tu pourrais rester des heures comme ça. peut-être même toute la journée. exténuée après les derniers événements. la grossesse, le mariage, la magie qui disparait. tant de nouvelles, tant d’événements les plus importants les uns que les autres. la pression de ne plus être protégée, la magie qui n’est plus là et vous voilà aussi vulnérable que des moldus. pris au piège si des ennemis encore dotés de magie venaient à vouloir s’en prendre à vous dans une telle situation. ils en seraient capables, tu le sais. ils ne sont que des lâches, prêts à vous attaquer alors que vous êtes au plus bas. et tu ne saurais tolérer une telle chose, maintenant qu’il te faut protéger deux personnes.

princesse qui pourrait dormir des jours entiers, mais c’est bien impossible. il reste tant de chose à faire. et pourtant, tu profites de ce temps d’accalmie. le silence qui règne, tu écoutes les bruits venant de l’extérieurs et tu fermes quelques secondes les yeux.

la main gauche est lourde. la bague qui fait de toi une black désormais orne l’annulaire, et tu te prends souvent à l’observer d’un air tendre, et quelques souvenirs doux et chaleureux arrivent dans ton esprit. et tu ne sais pas si un jour tu n’auras plus cette chaleur qui entre dans ton ventre à chaque fois que tu la regardes. tu espères que tu l’auras toujours, cette sensation.

tu glisses l’autre main sur ton ventre. toujours plat, mais tu te connais bien et tu sens quelque chose de différent. il est légèrement plus bombé, comme si tu avais trop mangé. tu peux encore le cacher, derrière des vêtements un peu larges, et personnes d’autre qu’antarès te vois sans ces vêtements. la peur de se faire découvrir qui disparaît lentement. bientôt, vous pourrez annoncer la nouvelle, et les mensonges pourront s’arrêter. pendant un temps, en tout cas. tu te prends à rêvasser. une fille ou un garçon ? les boucles dignes des black, ou la chevelure intenable qui caractérise tant les potter ? une copie conforme d’antarès, ou bien la tienne ? et l’impatience qui revient. encore des mois à attendre.

et avant toute chose, l’accouchement. et les frissons te parcourent, parce que la peur te prend aussitôt. tu as entendu des histoires. et même les hurlements de celles qui donnent la vie. celles traumatisées par l’acte, celles qui meurt en couche sans avoir pu tenir une seule fois leur progéniture dans leur bras. laissant l’hériter seul avec le père. des faibles, tu en es sûre. et la princesse n’est pas faible. mais il reste toujours un « et si ». l’avenir est incertain, et il suffit d’un petit détail, une petite erreur pour que le coup soit fatal, et tu ne veux pas de ça.

tu secoues la tête.

regarde à nouveau ton ventre, caresse doucement la chaire qui va bientôt s’étendre.

antarès  & @astoria black.

Voilà plusieurs longues minutes qu’Antarès Black avait quitté sa chambre, laissant aux bras de Morphée le corps endormi de son épouse, sous les stries des étoiles filantes qui traversaient les murs de la pièce toujours baignée d’ombre, voilà quelques jours maintenant que leur isolement dans le Square avait commencé, depuis ce mariage, ces noces dont il voulait presque oublier la soirée. Les elfes s’affairaient déjà quand l’héritier apparaissait dans les cuisines du douze, un regard mauvais sur les créatures qui usait toujours de magie, cette magie qu’on lui avait enlevé alors que ces être immondes pouvaient encore l’utiliser. Cette vision suffisait a faire enrager le Black, coinçant une cigarette entre ses lèvres, le briquet offert par Alaric qui venait allumer la tige sur laquelle il tirait férocement. ”Fétide, apporte de quoi manger dans la salle des tapisseries” L’elfe apparaissait devant le sorcier, se courbant à sa vue, ”Maître votre père nous interdit l’accès à la salle des tapisseries” La main du Black partait d’elle même, frappant le visage de la créature. ”Obéis.” L’animal couinait avant de se confondre en excuses, le Sorcier se retournait sans prendre le temps d’observer le serviteur se punir pour avoir osé tenir tête à l’héritier de la maison. Il disparaissait dans les étages, jetant sa cigarette à moitié consommée dans une des nombreuses plantes qui ornaient les couloirs, ignorant volontairement le sifflement des portraits de ses ancêtres à son passage, ces derniers n’ayant de cesse de lui rappeler qu’il n’était plus vraiment un sorcier, que la maison des Black ne pouvait survivre avec un tel héritier. S’il avait toujours sa magie il les aurait tous détruits, portant impuissant il se contentait d’ignorer, autant qu’il le pouvait, retenant quelques insultes envers un de ses arrières-grand-père dont il ne connaissait même pas le prénom.

Ses pas le conduisaient rapidement à sa chambre, le trajet qu’il faisait presque instinctivement, quand bien même il avait pour habitude de se déplacer dans le manoir en transplanant, il tournait doucement la poignée de la porte, pour éviter de réveiller Astoria si cette dernière dormait encore, et en se glissant dans son antre il appercevait la reine aux yeux ouverts, abandonnée par le sommeil pour un retour difficile dans leur nouvelle vie, il jurait intérieurement, il avait imaginé les premiers mois de leur mariage bien trop de fois depuis son adolescence, et jamais aurait-il pensé qu’ils seraient coincés dans le manoir de son père, l’impression agaçante de n’avoir pas pu la protéger, encore une fois, il l’observait alors silencieusement en s’approchant, s’asseyant à ses côtés pour poser un baiser sur ses lèvres. Sa main glissant instinctivement sur celle de sa femme, caressant le ventre qui ne tardera pas à s’arrondir. Bientôt le monde entier saurait, et le secret tomberait enfin. Il sourit calmement, oubliant presque la rage qu’il nourrissait depuis la soirée catastrophique de leur mariage. Elle avait ce pouvoir, et il chérissait le fait de pouvoir en user à volonté. ”Viens, j’ai quelque chose à te montrer” Il se levait alors, attrapant une robe de chambre qu’il tendait à sa belle pour qu’elle puisse se couvrir. Observant avec avidité les courbes maintenant familières qu’elle recouvrait lassement. Sa main glissait dans la sienne alors qu’il la conduisait dans les dédales de couloirs du Manoir.

Une fois arrivé à destination il poussait la lourde porte, dévoilant la pièce tant prisée de la famille Black, la tapisserie verte recouvrant les quatres murs, plusieurs fauteuils et un bureau trônant, quand bien même il ne se rappelait pas avoir déjà vu quelqu’un y travailler. Pour l’instant en tous cas sur le bureau trônait des plateaux d’argents, divers fruits et quelques douceurs préparées par les elfes, il souriait doucement à sa dulcinée. ”Bienvenue dans la salle des tapisseries.” Il posait un baiser sur ses lèvres, refermant la porte derrière eux. ”L’arbre représente tous les membres de la famille Black depuis notre arrivée en Angleterre” Il faisait glisser sa main sur le mur, plusieurs visages oubliés par les années, jusqu’à arriver aux dernières branches, ignorant volontairement les visages brûlés d’Asteri et de Sirius. ”Ici…” Il glissait son doigt sur son propre visage, à ses côtés une nouvelle image s’était ajoutée. Le visage glacé de sa reine trônait aux côtés du sien, un ruban sous son nom et sa date de naissance portait désormais l’inscription “Astoria Black, née Potter” ”La tradition veut que le marié ajoute son épouse...Père s’en est chargé…” Encore une chose qu’il n’avait pas été capable de faire ”Et bientôt” Il marquait une légère pause, glissant dans le dos de son épouse, une main reposant sur son ventre, l’autre récupérait sa main pour la poser sur une légère branche qui semblait grandir à côté de leurs noms ”C’est ici qu’on ajoutera notre fils.” Il en était persuadé, depuis le début il n’avait parlé de l’enfant qu’ainsi, cet enfant qu’il craignait de rencontrer autant qu’il ne pouvait plus attendre de le prendre dans ses bras.

@antarès black & astoria.

les premiers jours en tant que femme mariée ne sont pas ceux dont tu avais rêvé. bloquées dans le manoir d’enfance d’antarès, avec beaucoup trop de monde autour de vous. ça grouille toujours de monde, et il est difficile d’avoir un moment pour vous. les noces gâchées par des extrémistes voulant ruiner un moment heureux. des moins que rien qui pensent pouvoir s’en sortir sans une égratignure. et vous voilà tous les deux maintenant sans pouvoir, à la merci de n’importe qui, n’importe quoi. et le sentiment de ne pas être bien, quelque chose au fond des tripes qui font remonter ce sentiment d’insécurité. tu es tellement perdu dans tes pensées que tu n’entends pas la porte s’ouvrir à nouveau, et l’époux qui avait disparu jusqu’alors retourne dans la chambre.

ce n’est que lorsque le matelas s’enfonce de quelque centimètres que tu sors de ton esprit, et des lèvres qui se plaquent contre les tiennes aussitôt. et tu les connais par cœur. chaudes et un peu rugueuses. délicieux mélange de ce que peut-être antarès parfois. et lorsqu’il se détache de toi tu n’hésites pas à le regarder de haut en bas. les iris qui observent le corps de l’autre sans s’en cacher, puisqu’il est ton époux dorénavant. et lorsque tu parcours la chaire devant toi, il n’y a qu’un mot qui te viens à l’esprit.
mine.

et tu te sens remplis d’une possessivité qui t’es si familière. à moi et à personne d’autre, que ton cerveau répète inlassablement et tu ne peux qu’approuver ça. c’est comme marqué au fer rouge, indélébile. visible aux yeux de tous et de toutes. tu hausses un sourcil curieux lorsqu’il te dis qu’il a quelque chose à te montrer. tu aurais bien aimé te prélasser encore quelques instants dans le lit que tu quittes alors à contre cœur. tu enfiles la robe de chambre lentement en voyant les yeux de l’époux te regarder comme toi tu l’avais fait quelques secondes plus tôt. et tu le laisses te guider comme tu le fais souvent, lui qui connais mieux que quiconque les couloirs interminables du manoir des black.

la salle des tapisseries. la fameuse. tu vois des noms de partout, des dates qui s’entremêlent, des branches qui se mêlent pour engendrer des héritiers et tu observent les murs d’un regard avide. princesse qui remarque quelques noms que tu connais déjà. tu hoches la tête, écoutant à moitié ses paroles, et tu remarques son nom, lié au tient désormais et tu caresses doucement la tapisserie.

– ce n’est pas grave. que tu dis dans un murmure. et vraiment, tu t’en fiches que ce soit lui ou alaric qui se soit charger d’inscrire ton nom sur ce mur. ce n’est pas le plus important. le plus important c’est que l’on soit enfin mariés. c’est tout ce qui compte.

et tu ne mens pas, pour une fois. parce que ce n’est pas une tapisserie, ou une image sur un mur, qui prouve que vous êtes mariés. que vous êtes liés à vie, jusqu’à ce que la mort vous sépare. c’est l’anneau que tu portes à l’annulaire gauche. c’est aussi le petit être qui grandit doucement dans ton ventre, un petit bout de l’un avec un petit bout de l’autre pour créer le petit être le plus parfait au monde. le parfait petit bébé. la peau qui brûle toujours autant lorsqu’il te touche, et antarès guide ta main jusqu’à une nouvelle branche, liée à vous deux. léger sourire taquin lorsque les prochains sortent de la bouche de l’époux, et tu tournes la tête pour pouvoir l’observer.

– notre fils. que tu répètes, et un petit ton taquin qui ressort des mots. ne sois pas si sûr de toi, darling. les black sont peut-être réputés pour leurs fils, mais peut-être que les potter vont gagner cette fois-ci.

tu n’en es pas sûre toi-même. un garçon ou une fille, peu t’importes. tant que le bébé est en bonne santé, et que tout se passe bien, ça te suffit amplement. et tu peux déjà le voir dans tes bras, des petites mèches sur la tête et des yeux qui semblent déjà sonder l’âme. parfait mélange de vous deux.