rp commun 2 : interrogatoires imminents.

L’ironie de voir des moutons parqués dans l’Atrium étire les lèvres de la louve d’un vague rictus défaillant, immonde fente glacée dans l’albâtre des traits figés. Le discours de Grindelwald lui survole l’esprit autant que l’échine, plus par désintérêt pour la forme et le fond que par mépris du messager. Gellert est tyran des alphas, elle ne saurait s’opposer à ses envies, encore moins à ses ordres. « Soyez intransigeants. » Amusante formulation, note la louve dans un coin de la caboche. Précision inutile venant de celui qui tenait déjà la société dans le creux de sa main. A qui la tirade était-elle vraiment destinée ? La couronne vacillait-elle déjà sur les tempes du Ministre de la Magie ?
Dans un grondement guttural, Enkhjin referme sa chemise et l’uniforme d’Aigle qui lui ceint les épaules, brosse l’insigne d’un coup de phalanges et les boutons de manchettes qu’elle rabat avec soin sur les avant-bras, la marque honnie, surtout, l’encre abject ondulant quelques secondes sous son index. Comme un bon chien, et parce que la collaboration des Greyback se lisait en lettres d’or, la louve est du rang des cerbères à l’échine courbée, prêtée comme un obj-... Non. Louée. Louée comme le meilleur limier de chasse pour le meilleur chasseur. Mieux. Elle s’approche du bureau d’enregistrement, laissant les Aigles examiner sa baguette tandis que sa main s’abat sur le bureau, avec plus de brutalité qu’elle ne le voudrait. ” Enkhjin Greyback, sous les ordres de Yesugei Greyback. Je suis attendue pour les interrogatoires. ” Siffle la louve entre les deux, l’accent si appliqué qu’elle pourrait elle-même se croire purement anglaise. Sur sa poitrine étincelle le blason des Aigles et le régiment qui lui est attribué, comme pour appuyer ses dires. L’agent opine et la silhouette de la louve se délie.
Elle se redresse légèrement, sa main glissant vers la baguette retrouvant place à sa ceinture et son regard traversant les visages tirés dans la foule qui afflue, sans s’y attarder. Bien involontaire reconnaissance des sens affûtés, la louve capte les traits d’@Atlas Flamel et autres anciens camarades d’une époque révolue. Il y a même @Théa Malfoy dont la blondeur contraste avec le marbre terne et les mines grises. L’amusement amer né de voir @Harfang Longbottom dans les rangs impitoyables de la Confédérantion lui effleure les pensées quelques secondes, alors qu’elle hausse une épaule et détale dans les couloirs, à la recherche de la salle qui lui est attribuée.
Les lumières vacillent et la mascarade commence, alors que les premiers cris retentissent, l’odeur de la peur et des sanglots salés à la gorge. Des esclaves pour l’élite. Mais quelle élite ?

Des interrogatoires.
Foutaises. Il traine des pieds, encore pensif à cause de sa dispute avec Minerva, quelques jours plus tôt. Ils ne se sont pas revus depuis. Il lui en veut, au moins autant qu'il s'en veut de lui avoir menti.
Mais le véritable problème n'est pas là. Son véritable problème se trouve à quelques mètres de lui, perchés du haut de leur sécurité assurée par les côtés du despote, Grindelwald surplombe sa plèbe avec autorité. Abel est un piètre menteur. S'il a l'esprit ailleurs, il sait qu'il ne ressortira certainement pas indemne de cet interrogatoire. Et à mesure qu'il s'approche du bureau de recensement, la nervosité commence à s'emparer de lui.

Il cherche Minerva du regard, malgré tout. Il s'inquiète un peu pour elle, mais il sait que, privés de leurs baguettes, elle a plus de chances que lui de s'en sortir. Sa capacité d'animagus aidant. Elle pourrait s'enfuir, sous forme féline, passer inaperçue. Lui n'avait que sa silhouette épaisse et ses deux mains gauches pour se défendre. S'il tombe face à un Legilimens, il est cuit.
Alors, il croise les iris de Lydia, quelque part, il ne trouve plus où. Les sens en alerte, il balaye la foule d'une œillade craintive. Qu'est-ce qui attend la belle ? Où a-t-elle fini ? A-t-elle été enfermée dans une cage de l'arène ? Quelques semaines que Lydia a commis l'erreur qui lui aura coûté sa liberté aux côtés d'Abelforth, et il n'a eu aucune nouvelle depuis. Se faisant un sang d'encre, par la même occasion.

Enfin, son tour.
- Abelforth Dumbledore. Il n'en dit pas plus. Il a rendez-vous à neuf heures ; ils le retrouveront bien eux-mêmes.
Au loin, Albus a le regard inquiet. Aujourd'hui, il est aux côtés de Gellert.
Qu'en sera-t-il de demain ?

Elle a un goût poisseux sur le bout de la langue, au milieu de cette foule qui s’agitait. Impossible d’instaurer une quelconque distanciation émotionnelle, ça sentait la peur, ça puait le plaisir savouré d’avance, l’excitation de nombre de ceux qui devaient être interrogateurs, la culpabilité d’autres qui devaient avoir quelques menues choses à se reprocher. Peut-être même des choses ridicules, voler un pain, avoir caché une relation, avoir croisé le mauvais chemin au mauvais moment. Elle soupire. « Elphaba Prince. Sang pur. » Evidemment pur, quoi d’autre ? Diable, quelle mascarade. Comment @Albus Dumbledore pouvait-il résister à tout cela ? Comment pouvait-il tenir debout au beau milieu de ce capharnaüm à voir ses fréquentations se faire passer au crible, lui dont le coeur n’était pas en accord avec l’attitude ? « J’ai rendez-vous dans une heure et demie. » Le ministère, c’était un peu son foyer, sa seule raison d’avancer encore chaque jour et elle ne le voyait pas comme une menace ou un lieu froid. Il n’avait plus rien d’hostile depuis longtemps, son emploi était tenu au secret professionnel et son département loin d’être le moulin à vents que se trouvait être le hall par cette journée d’une effarante inutilité. Elle tend sa baguette teintée d’ivoire avec un geste aussi tranquille que délicat. « Son dernier sortilège est Oubliette. Tâchez de vous souvenir que c’est mon rôle, il serait fâcheux que l’incompétence se mêle à une telle situation de crise. » Insolente gamine. Efficace mais toujours la langue acerbe. Ca plaisait ou non, qu’importe. La disparition de Prudence pourrait rendre une simple formule utilisée quasi tous les jours plus suspecte que nécessaire et elle tenait bien trop à son bureau en bois sombre pour ne pas souligner l’évidence. L’attente ne serait une torture que parce que les émotions des coeurs  l’entourant étaient trop lourdes.

des interrogatoires.
quelques moments délicieux dans la routine qui s'est installée depuis quelques jours.
le rendez-vous annoncé, la gamin prête à faire des étincelles. la robe immaculée et les cheveux élégamment relevés, prête à faire face à n’importe qui. @antarès black qui t’attends déjà depuis quelques minutes, de l’autre côté de la porte par simple respect. le manoir des black n’est pas un endroit où l’on peut faire n’importe quoi, et ça, tu le sais très bien. @freyr smoak est là aussi, la saleté qui ne dit rien mais que tu observes toujours, prête à voir un seul faux pas et le punir pour cela. le premier né des black arrive, englobant ainsi toute l’attention de la pièce. la tête légèrement inclinée, petit sourire aux lèvres : tu n’as pas oublié les bonnes manières. – arcturus. que tu murmures avant d’agripper fermement le bras de l’autre black. sans un seul mot, le promis t’attrapes le bras et quelques secondes plus tard vous êtes au ministère.
le hall impressionnant, la populace qui se presse pour aller s’enregistrer. Certains au visage impassible, d’autres dont les yeux trahissent la peur. elle leur tord les entrailles, et tu ne serais pas surprise d’en voir un s’évanouir. des bandes de vermines qui vont bientôt être révélés au monde entier. les sourcils qui se lèvent après les mots d’antarès. si quelqu’un devrait faire attention aujourd’hui, ce sont bien sûr les nés-moldus, et non toi. baguette prête à jaillir à tout moment, le sort au bord des lèvres. langue-de-plomb aguerrie, sorcière aux multiples talents. tu arrives au bureau des enregistrements, air dédaigneux sur le visage. il ne fait aucun doute que l’autre t’as reconnue, la gamine qui passe tous les jours ici. gamine à la bonne réputation. - astoria potter.  que tu dis. t’ajoutes rien de plus. ces simples mots devraient lui suffirent.

Lorsque le vin est tiré, il faut le boire. Parfois jusqu’à la lie… Était-ce, ce supplice-là qui la menaçait ? Qui les menaçait tous ? Car enfin, à quoi rimait cet ordre, cette assignation sommaire ? Ceux de son sang avaient prêté allégeance dès les premiers instants à Gellert Grindelwald. Un journaliste, ce fin limier sait aussi bien flairer une juteuse exclusivité, qu’un nouveau vent qui se lève. Drapée dans sa bonne conscience, la blonde silhouette n’aurait donc pas dû ressentir aux confins de sa poitrine cette latente oppression. Hélas, face à la tyrannie d’un homme, face à l’attente, face à l’incertitude, toute raison est balayée. Quel dessein avait fomenté cet esprit autoritaire et maladivement ambitieux ? Tel un marionnettiste, il faisait déjà d’eux des pantins s’agitant au rythme de son bon vouloir. Se métamorphoserait-il aujourd’hui en chef d’orchestre de leurs heures, de leurs minutes ? Assurément, lui hurlait son intuition du plus profond de ses entrailles. S’avançant à la suite de ses proches dans l’atrium, notamment de son âme jumelle @astra skeeter, Pandora embrassa du regard plusieurs de ses amis et collègues. Les reverrait-elle seulement ? Enroulée dans la manche de sa robe émeraude particulièrement élégante, sa convocation chiffonnée lui brûlait les veines.

Elle devait néanmoins se reprendre et effacer de ses traits, cette angoisse, cette nervosité que les autorités ministérielles auraient pu assimiler à une quelconque culpabilité. La jeune femme s’exécuta et tenta à l’aide d’un métronome invisible insufflé par sa pensée, de rendre sa respiration plus régulière. Peu à peu, pas à pas, ses épaules s’affaissèrent comme délivrées d’un grand poids et ses mains cessèrent de trembler. Sourire aux lèvres, elle se présenta donc face au sorcier chargé de l’accueillir.

- Bien le bonjour, je suis Pandora Skeeter, sang mêlé, on m’a prié de me présenter à neuf heures quarante-cinq.

Un instant, ses yeux se plantèrent dans ceux de son interlocuteur à la recherche d’un indice, si mince soit-il, sur les évènements de cette journée. Néanmoins, véritable figure de cire, masque impassible du bureaucrate, la statue humaine ne laissa rien transparaître. L’homme ne lui adressa pas même la parole.

- Soyez intransigeants, scanda alors le nouveau Ministre de la Magie à tous les membres de sa Confédération ici présents. Des interrogatoires où elle devrait être le maître d'oeuvre ? Ainsi c'était pour ça ? Naïvement, Pandora avait pensé qu'on la questionnerait, elle. D'où l'appréhension ressentie à la réception de cette convocation. Elle dévisagea incrédule le sorcier lui faisant face. Ce dernier l’invita simplement d’un geste à emprunter un couloir. Couloir de la mort ? Des cris stridents, des sanglots déchirants lui parvinrent sourds mais terrifiants. Elle salua avec politesse le préposé du ministère et s’aventura donc dans ce corridor à pas de fourmi.

Ainsi les dés étaient jetés.  

Tiré de sa routine pour une raison des plus déplaisantes, il lui avait été cette fois presque douloureux d'abandonner sa cape verte de médicomage. Pour la première fois peut-être, il était prêt à enchaîner plusieurs heures de garde si ça pouvait l'empêcher un tel interrogatoire au ministère, lieu qui ne lui inspirait pas confiance, pas plus que la morgue en fait. Mais est-ce qu'il avait vraiment le choix? Étouffé dans son costume noir, peut-être qu'il saura se faire discret de la sorte ou revendiquer son nom qui pourrait aujourd'hui lui servir, il se retrouve perdu au milieu d'une foule de sorciers, emboîte machinalement le pas. Il refuse de laisser balader son regard trop longtemps autour de lui, il ne faudrait pas laisser à sa mémoire le plaisir d'imprimer ce qui s'annonçait être un mauvais souvenir, il espérait nourrir d'un manque de détails un oubli rapide. Après tout, il n’y avait même pas assisté, à cette fameuse arène, trop occupé à nettoyer les dégâts collatéraux. Sa main se crispe sur la lettre dans sa poche, tout ce vacarme le rend nerveux, il doit retenir ses jambes de fendre la masse en sens inverse. Vient son tour devant l’agent de triage, il lui tend sa baguette avec un léger pincement au cœur. Les cris et les pleurs autour de lui resserrent la prise sur celui-ci, c’est presque pire qu’à l’hôpital sorcier. « Asteri Black, j’ai rendez-vous dans quelques minutes. » Pas besoin de préciser que c’est un sang-pur, c’était un nom déjà beaucoup trop connu de tous et puis il était certain que ses cousins, son oncle et même sa sœur nourrissait encore en ce lieu la devise familiale qu’il essayait lui d’effacer désespérément. On lui rend sa baguette et il continue son chemin d’un pas un peu traînant. Il finit tout de même par relever quelques secondes le regard vers Grindelwald, d’un soupir dégage la tension qui maintient son corps en alerte. Il n’a pas vraiment peur, il aurait juste préféré être un meilleur menteur. Aujourd’hui, aucune envie pour l’étoile d’illuminer le monde, même du plus faible sourire.

L’enfer, du latin infernus - qui est en dessous. En dessous de tout. De ces sorciers qui s’élèvent jusqu’aux sommets, mains tendues vers le ciel. Celles qui visent toujours plus haut, frappent toujours plus fort. Ces bouches infâmes qui crachent sur leurs jouets dès lors qu’ils commencent à se lasser. Puérilité absolue de ceux qui s’imaginent agir de leur plein droit. Ce décret qui donne la nausée à Genesis. Une justice magique, plus corrompue que jamais. Il faut dire que le poisson pourrit toujours par la tête, un pensée pour son supérieur, @Henry Potter. Six pieds sous terre, profondeur de la sépulture de ceux qui auront décidé de parier leur vie au cours de l’entretien. Interrogatoire qui dégénère. Un regard cruel qu’elle adresse à son frère, @Nile Shafiq. À la moindre erreur de sa part, ce sont dans les rives du Styx qu’elle le poussera s’il cherche à se montrer plus malin. Pourvu que @Lyrae Potter le protège un tant soit peu. État de souffrance extrême. Ces nés-moldus sur le point d’être suppliciés, tourmentés. La princesse d’Orient méprise sa cour, un pas après l’autre. Le myocarde, en réalité, déchiré. Séparation du corps et de l’esprit humain. Ces familles que l’on morcèle, une larme au coin de l’oeil, et ses couples que l’on arrache, bras tendus vers leur moitié. Le désespoir dans la dégaine de ses alliés, @Albus Dumbledore, @Nicolas Flamel, @Minerva Mcgonagall, @Newton Scamander, @Artemisia Scamander, @Alphard Scamander, @Freyja Lindqvist, @Atlas Flamel, @Théa Malfoy, @Edelgard Umbridge, @Persephone Wardwell, @Roisin Whelan. L’émeraude de ses yeux qui rencontre la noirceur de celles de @Harfang Longbottom. Une vague de sentiments contradictoires qui soulève sa poitrine, le souvenir de ses lèvres passionnées contre les siennes et la conviction, qu’il n’en est plus à son premier pêché. Douleur expérimentée après la mort. Celle de @Gabrielle Petit, peut-être ? Une aubaine que l’avocate ait été sélectionnée pour scruter l’âme de sa jeune apprentie. Pourtant, ce ne sera pas une partie de plaisir. Elle l’a bien prévenue, Genesis, dans un murmure prohibé l’autre soir. La promesse de s’en tenir au plan et l’espoir qu’elle lui pardonnera ses atrocités - au nom d’une couverture qui ne doit, en aucun cas, tomber. Car, le seul crime que ces innocents ont commis est d’être né sous la mauvaise étoile. Alors, qu’ils se brûlent les ailes, ces aigles infâmes, et que leur chute soit violente.

« - Qu’attendez-vous, Miss Petit ? Accent sans miel, langue qui claque et prunelles sans vie. N’avez-vous toujours pas compris que j’ai le retard en aversion ? Sommation silencieuse à rentrer dans la pièce. Idiote ! Injure qu’elle aboie. La porte qui se referme brutalement derrière elles. »

Il n’a pas d’autre choix que de se trouver là. Cet interrogatoire est une mascarade, cette famille dans laquelle il se trouve en est une toute aussi grande. Il choisi d’ignorer cette épaule un peu douloureuse, ce transplanage forcé dans ces conditions qui ne seront jamais des plus simples pour lui. Il choisi de les ignorer comme il choisi de ne rien laisser paraitre face aux paroles du Black qui est pareil que tous ces autres qui interrogent, tous ces autres qui font que cette société sorcière est telle qu’elle est. Fuir. Ce n’est pas l’envie qui lui manque. Peut-être qu’il aurait dû quand il en avait encore l’occasion mais l’occasion n’est plus alors qu’il se trouve entre ces murs sans échappatoire possible. Il a l’impression que la colère qui est présente depuis des mois est plus forte aujourd’hui. Il tente de la calmer. Les salutations des uns des autres sont comme une pause où on le laisse tranquille, comme un sursis.

Cette colère ne lui est d’aucune utilité ici. Elle est tantôt sourde, tantôt violente, ne surgissant qu’aux attaques du Black et ce malgré les conséquences. Il est sûrement suicidaire depuis quelques temps, depuis qu’ils ont décrété qu’ils seraient les serviteurs d’autres qui n’ont aucune idée de ce que c’est une société juste. Il tente de retrouver son calme : cela ne lui servira pas de s’énerver contre un interrogatoire qui n’en est pas un. Il sait pertinemment qu’il fautera quoiqu’il dise parce qu’il en est ainsi fait : il n‘y aura jamais de mots justes pour quelqu’un comme lui qui fait ce qu’il peut pour se maintenir en vie.  Chacun se sépare, chacun va à son rôle, et lui il a cette impression de se diriger vers l’échafaud plus il s’avance de façon tranquille vers ce bureau qu’on lui indique pour y décliner son identité, ces seules informations qui ont de l’importance pour la majorité de ceux qu’il croisera dans les minutes à venir.

Le vrombissement des conversations montant depuis l’Atrium frappe Emhyr comme un uppercut à l’estomac, le malaise au bord des lèvres. Ses prunelles fouillent l’assistance avant de s’y engouffrer. Il y cherche les boucles brunes de Persephone sans vraiment les trouver, espère qu’elle se soit tirée avant que les sentences ne tombent. Entre ses doigts, la convocation est froissée, à force de l’avoir pliée et dépliée pour la relire. Vadim Kostelic, en lettres carmin, puisqu’il n’y avait, officiellement, plus que lui pour porter la lignée. La mascarade lui pèse plus que jamais alors qu’il dépose la baguette sur le bureau de l’accueil, dardant ses froides prunelles sur l’employé, sans grande conviction. ” Vadim Kostelic. Sang-mêlé. Voici ma baguette. ” Il échange avec le bureaucrate un regard torve, se demande si, lui aussi, a été interrogé avant de se retrouver à gérer les enregistrements pour une poignée de nantis du Ministère. ” Est-ce que v-... ” La question lui brûle passablement les lèvres mais il la laisse retomber pour récupérer sa convocation dans un haussement d’épaules et filer vers les couloirs tortueux, à attendre que l’on daigne bien appeler son nom. Ou celui du frère défunt, en l’occurrence.
Il y a plus de pleurs et de cris qu’il ne l’aurait imaginé, enfermer de faibles proies avec leurs prédateurs occasionne visiblement ce type de situation. L’échine d’Emhyr frémit d’un tremblement d’aversion. Si là est l’avenir du monde sorcier, entre les mains d’une poignée de privilégiés qui se pensent passablement supérieurs pour des raisons aussi absurdes qu’abjectes, il vaudrait mieux tout faire sauter. Mentalement, alors que l’employé du Ministère vient le cueillir, l’ancien Serpentard note le nombre de sorties, la hauteur sous plafond et la largeur de la salle. ” … Grand. ” Siffle-t-il, avant de trottiner derrière son guide.