(rhys) ne laisse pas le diable danser

1887 – Naissance du fils de Madeleine Malfoy et Atticus Prince sur la célèbre île irlandaise qui accueille les filles d’Helga. Madeleine s’y rend seule près d’un mois avant l’accouchement, feignant un voyage familial, et se retire des lieux aussitôt le rejeton expulsé. On paye une petite fortune pour faire taire ce séjour, et on raconte à la noblesse curieuse que bien tristement, le bébé est mort-né. Après six jours, on appelle le marmot Rhys. Rhys tout court. 1890 – Rhys est envoyé à l’orphelinat sorcier ; les temps sont durs sur la petite île qui n’a plus assez de place pour tous les pensionnaires. 1894 – A l’orphelinat, Rhys attire d’attention du couple Northcott, pour ses différentes remises à l’ordre et accusations de vol et autres petites délinquances ; on ne lui reproche cependant jamais de violence. Adopté par la famille Northcott, un semblant d’espoir de devenir quelqu’un naît en Rhys. Couple ayant des difficultés à enfanter, d’apparence parfaitement banal, Rhys se retrouve en réalité au milieu d’un manège qui tourne dans un seul intérêt : enrichir la mafia sorcière, et par la même occasion, enfler leurs propres poches. 1895 – A huit ans, Rhys commence l’apprentissage des arts martiaux, mais ne se découvre pas vraiment une passion pour les sports de combat. Baignant dans un univers qu’il découvre petit à petit, on lui enseigne la discipline et le code d’honneur de la mafia, le rôle qu’on lui envisage ainsi que ce qu’il a à y gagner. Rapidement, Rhys comprend la valeur de l’argent, et surtout de l’argent malhonnête. Kleptomane depuis sa plus tendre enfance, avec les années, il parfait ses techniques de discrétion au plus grand plaisir de ses parents. Au fond, Rhys estime avoir eu une enfance heureuse, considérant d’où il est parti. Rigoureuse et stricte, certes, mais pas insurmontable. A vrai dire, il pourrait presque dire qu’il s’est bien amusé. 1898 – Entrée de Rhys à Poudlard, battement de cœur lorsqu’il ouvre la porte de la salle commune des Serpentards pour la première fois. 1898/1905 – Ses années Poudlard sont rythmés par rumeurs au sujet de son adoption, dragouilles au détour d’un couloir, diverses tentatives peu concluantes au club de duel et dans l’équipe de Quidditch, plusieurs écrasantes victoires aux échecs (à la surprise du plus grand nombre), quelques vols et cambriolages de plus ou moins grande envergure avec la mafia, des séances nocturnes de souplesse, des examens presque volés et une question qui aura survécu à toutes ces années : qui suis-je ? 1906 – Un an après l’obtention de son diplôme, Rhys travaille pour les Lockhart. Etant le fils de grands alliés de Neptune, Rhys a un statut privilégié qui lui permet d’éviter violences, scènes de torture et autres sombres activités de l’organisation qu’il préfère ignorer. Prenant le vol presque pour une plaisanterie, il devient un des criminels les plus recherchés, le visage jamais dévoilé, et encore aujourd’hui, on cherche à mettre un nom sur ses exploits oubliés. Se spécialisant dans les œuvres d’art, il dévalise musées et galeries privées sans aucun scrupule, renflouant les caisses de la mafia. 1907 – Les Yaxley sont une famille de collectionneurs, de négociateurs un peu trop ambitieux, de riches un peu trop voluptueux. Baignant dans des sales affaires depuis bien trop longtemps, leur mise au tapis est confiée à Rhys qui, pour la première fois, manque un cambriolage. A cause d’elle. Aigle oublié, parfois croisé à Poudlard, l’aura ensorcelante s’est visiblement accentuée avec les années et Rhys ne peut résister à l’hypnotisante beauté de Virgina Yaxley. Elle ne semble pas surprise par la visite du jeune homme. Presque comme si elle l’attendait. Rhys ne se remettra jamais de ce regard lunaire, de ce visage porcelaine qu’immédiatement, il aura voulu embrasser. 1908 – Rhys réussit à garder sa couverture auprès de Ginny et s’engouffre dans un mensonge qui le ronge ; mercenaire de pacotille, il promet d’arrêter ses activités illégales pour les beaux yeux de la tireuse de cartes. Près d’un an plus tard, Rhys est éperdument amoureux de cette femme dont il s’apprête à briser le cœur. Août 1908 – La question de ses identités le ronge. Il demande l’aide de Neptune Lockhart afin de faire marcher ses contacts et d’infiltrer l’institut des filles d’Helga. Et il découvre, là, griffonné sur un papier jauni dans des archives enterrées, un nom. Madeleine Malfoy. Maman. Septembre 1908 – Rhys touche enfin du bout des doigts l’espoir d’être accepté, un jour, par sa famille, sa vraie famille. Allant à la rencontre de Madeleine Malfoy, il découvre également Christian Malfoy, qu’il pense dans un premier temps être son père. La tête remplie de questions, et d’espoirs. La désillusion est profonde, douloureuse. Humilié, les origines bafouées, on le renvoie et le menace de le rayer de ce monde à tout jamais s’il ne quitte pas le pays, ne disparaît pas de leurs vies. Cette sœur, d’un blond parfait, qu’il supplie du regard avant d’abandonner. Second rejet. Malfoy aura ce jour-là ouvert une plaie qui ne cicatrisera certainement jamais. Octobre 1908 – Rhys est envoyé par la mafia aux Etats-Unis. Se pliant aux exigences de Malfoy pour préserver leur anonymat et la sécurité d’un des leurs. Rhys part le cœur lourd, une lettre posée derrière lui à l’intention de Ginny. « Ne m’attend pas. » Simplement. Un déchirement. Août 1914 – Après six ans passés Outre-Atlantique, Rhys revient enfin au pays, changé, le regard plus malin et le sourire en coin d’un diablotin toujours coincé sur les lèvres. L’espoir n’a plus sa place dans sa vie. Si les Etats-Unis ont un gout de libertés et d’infraction des interdits, l’Angleterre a meilleur gout encore : celui de la vengeance. Septembre 1914 – Employé par la matriarche Greengrass depuis près d’un mois pour protéger leur fille, Caecilia Greengrass, Rhys travaille toujours pour la mafia, dans l’ombre. Sa réputation au sein de l’organisation n’est plus à faire ; mais l’assurance qu’il a acquis au fil des années lui permet de s’imposer en négociations, désormais, et il devient un acteur majeur des trafics d’œuvres d’art et autres objets de valeur. Prêt à tout pour parvenir à ses fins, que ce soit en matière de femmes, de business, ou de vie privée, Rhys n’a plus qu’un objectif en tête : être qui il est, et l’exposer au monde entier. Faire imploser la famille Malfoy en cours de route est également une étape envisagée. Retrouver son père peut faire parti de ses projets à long terme. Et lâcher quelques bombes aux quatre coins de l’Angleterre juste pour voir le visage parfait de Gege se décomposer est une idée alléchante. Rien n’est impossible, même si son arrogance doit avoir un jour raison de lui.

Il aura duré, le temps des rêves. Longtemps. Aussi longtemps que l’aube, baignant les âmes dans un espoir éphémère, mensonger. Il aura duré, le temps des curiosités, l’esprit gourmand, les yeux rieurs et les interrogations brûlantes. Oh, oui, il aura duré, le temps des œillades infantiles, de l’écorchage des genoux sur le goudron, des éclats de rire naïfs. Un certain regret qui pince le cœur en repensant à cette époque innocente, l’orphelinat pour fief des méfaits à peine avoués, toujours pardonnés ; si seulement c’était toujours aussi simple. Si seulement c’était resté aussi simple.

Avant la chute, il y aura eu le déluge. La noyade dans ce réseau souterrain qui aura connu ses premiers cris, premiers pleurs, premières joies, premiers exploits. L’adoption du patronyme scelle son appartenance à la mafia ; bientôt, il devient recrue privilégiée, petites mains baladeuses, ombre silencieuse des grosse têtes.

Crève-cœur. L’amour tué dans l’œuf, l’espoir volé, les rêves bafoués. L’esprit diablotin mais l’âme encore pure, encore naïve, encore trop préservée. Tomber, ne jamais se relever. Aucun remède à la déception, à l’abandon. On lui impose la fuite pour ne pas mettre le feu aux poudres, ne pas allumer cette mèche. Celle de la vengeance, de la rancune. On dit souvent qu’on ne choisit pas sa famille ; et Rhys sait à quel point c’est faux.

Les femmes. Oh, les femmes. Créatures enivrantes, parfum hypnotisant, nombreuses fois, on lui a crié à l’addiction. Ah, les femmes. Bourreau des cœurs ; l’accusation lui arrache un geste offusqué et diablement théâtral. Tournant hormonal d’adolescent oblige ; déjà, les amandes se parent d’une malice séductrice, d’une virilité fantasmée (ah, vraiment, les femmes), d’un désir brûlant qu’il estompe bien trop souvent dans le creux d’un baiser, d’un silence, d’un souffle, puis de milliards d’autres. Cœur (pas vraiment) impénétrable.

Particulièrement jaloux. Possessivité maladive, fierté sacrément mal placée.

Sentiment d’impuissance dévorant. Ne s’est jamais senti à la hauteur, bien malgré lui, malgré cette confiance, malgré cette assurance, malgré ces onéreuses parures et sourires tout aussi inestimables. Petit à petit, l’illusion de retrouver un semblant d’identité. Pendant longtemps, le triste constat de n’avoir été personne.

La négociation pour art de prédilection. S’armant d’une bonne dose de charisme et d’un soupçon d’hypocrisie ; les guerres de marché n’ont pour lui aucun secret. De voleur de brocantes à hommes d’affaires, le rang dans la mafia s’est renforcé d’erreurs et d’essais, le tout mené par une dévotion démesurée, une motivation dévastatrice. Une détresse muselée.

Attiré par l'art de manière générale ; sa spécialité pour le vol d’œuvre d'art ne sort pas de nul part. Tient à se tenir particulièrement cultivé sur la sphère artistique.

De toute évidence, kleptomane. Excitation malsaine trouvée dans l'acte illégal, s'il sert les intérêts de la mafia (et surtout de sa trésorerie) en dérobant toutes sortes de curiosités créatives, le vol est part intégrante de son quotidien. Moments d'égarement ou d'inattentions qui l'entrainent dans des méandres de sa personnalité qu'il aimerait taire ; des démons incontrôlables qui font de lui une personne profondément mauvaise. Et dans ses moments de lucidité entre deux fanfaronnades, il en est persuadé.

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