Burning grounds (Imrinn)

chronologie
Avril 1886. Naissance Avril 1892. Manifestation des premiers pouvoirs Septembre 1897. Entrée à Poudlard. Répartition chez les Gryffondors. Juin 1904. Aspic dans la poche, avec honneur. Reste sur Londres pour devenir médicomage. Avril 1914. Devient un sous-être. Perd tout. Mai 1914. Rejoint l'Ordre, après avoir capté leurs ondes par pur hasard.

I. On a beau se dire que chaque naissance est particulière, celle d'Imrinn tient plus du rituel déjà mémorisé. Avant lui, il y a déjà un fils. Après lui, il n'y en aura pas d'autres. Fils cadet de la famille ó Dubhghaill, il leur permet de goûter à nouveau aux joies de la petite enfance - et ses nuits trop courtes - alors que l'aîné commence à gambader partout. On craint un peu les futures querelles internes : un autre fils, c'est une autre possibilité de répartition, de division pour les terres et richesses familiales. Mais qu'importe, le temps est à la fête et à l'amour, aux réjouissances.

II. On avait beau prié tous les saints et croire aux miracles, voir des objets voler autour de son fils parce que celui-ci piquait une colère enfantine, cela ne vous laissait pas indifférente. Rien ne l'avait préparé à devoir accuser la chaire de sa chaire de sorcellerie. Heureusement, le temps des bûcher était révolu. Il lui fallu juste du temps, un certain temps, pour ne plus se sentir folle ou croire en une possession. On trouverait bien une explication, un jour, à tous ces phénomènes anormaux autour d'Imrinn. En attendant, la mère continuerait à prier avec ferveur, à se confesser et lui inculquer toutes les valeurs catholiques propres à leur culture, à leurs terres. Le petit écoutait avec attention mais c'était dans le folklore de l'histoire du coucher, murmurée par son père, qu'il se complaisait le mieux : ils avaient bien plus en commun, non ? On évitait d'ébruiter ces petits désagréments. Au yeux de la société mondaine, ils étaient une famille parfaite, avec un garçon en pleine forme, plein d'imagination.

III. Un jour, un homme s'était présenté au domicile familiale, alors que personne l'attendait. On lui ouvrit par politesse, par charité. On l'invita pour l'écouter, dans la chaleur étouffante du salon, dans le capiton enivrant des canapés. On avait hésité, à le renvoyer, quand il avait commencé à débiter ses âneries. Comment avait-il su ? Pourquoi se moquait-il d'eux de la sorte ? Jusqu'où la bienséance les poussait-elle à accepter ces absurdités ? Imrinn avait accouru en entendant le ton de la voix paternelle s'élever, trop curieux pour son propre bien, comme tous les enfants. La gouvernante avait bien tenté de le retenir mais il était trop vigoureux et buté pour être stopper dans sa course folle. Dans le salon, les adultes étaient tendus et se dévisageaient. L'Homme en profita pour décacheter le parchemin et en commencer la lecture. Tout ceci était bien trop au point pour être un canular. Alors, on finit par se décider à lui faire confiance : Imrinn fréquenterait Poudlard à partir de Septembre. Le fils chéri, si loin de la Maison, si loin de sa famille qu'il n'avait jamais quitté. Lui exultait de joie. Ça avait l'air si fantastique, si magique.

IV. Premier voyage à Londres. La ville ne lui plaît guère, trop sombre, trop terne. Pourquoi le départ ne se faisait-il pas depuis l'Irlande ? Qu'il puisse revoir une dernière fois les douces pentes de leur domaine. Mais Londres renfermait le précieux sésame qu'on lui avait fait miroiter, quelques temps plus tôt : un train l'emmenant vers une école de magie. Sur le quai l'attendait une locomotive rutilante et quelques têtes connues, côtoyées dans les rencontres mondaines de l'autre côté de la mer, de l'autre côté du monde à ses yeux. Cela le rassura plus qu'il n'oserait jamais l'avouer. Il avait peur, soudainement. Peur de tout quitter. Peur de l'inconnu. Mais le petit torse se bomba dans un courage feint quand il sentit les premières larmes perlées et fonça vers les wagons, vers le long voyage qui l’emmènerait dans sa deuxième maison.  

V. Poudlard. Ô Poudlard, comment ne pas t'aimer ? Les rencontres du premier aller vers le château s'étaient transformées en amitié durable, solide. La maison qu'avait hurlé le Choixpeau dès qu'il avait effleuré sa tête - Gryffondor ! - était réellement devenue son deuxième foyer, dans lequel il revenait avec plaisir, avec anticipation chaque année. Il s'y était développé, épanoui. Il s'y était forgé. Chaque sort réussit le faisait rayonné de joie. Chaque bagarre renforçait ses convictions. Chaque insulte, humiliation à cause de son sang l'amena vers un idéal de justice, un but dans sa vie. Trop prompt à la colère, trop prompt à l'impulsivité ou au jugement hâtif, il s'était attiré bien des ennuis, ponctuant de courtes périodes de calme. Imrinn, c'était tour à tour un élève studieux et un élève indiscipliné, un agneau sage et un loup dans la bergerie, une douce brise d'été et une tempête maritime.
Les étés lui paraissaient presque trop long, désormais, malgré les retrouvailles chaleureuses, malgré les sourires en coin avec les autres sorciers de la haute bourgeoisie irlandaise dans leurs réjouissances.

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