de gueules au cygne de sable (diane)

février 1879. naissance de diane, deuxième enfant du couple lufkin, une fille après un garçon. septembre 1890. première rentrée à poudlard, répartition chez les serpentards. septembre 1895. cinquième année, badge de préfète fièrement mis sur l'uniforme. juillet 1898. fin de la scolarité à poudlard, cinq aspic en poche, diane est officiellement bonne à marier. octobre 1899. mariage de diane avec edward meadows, après deux ans de fiançailles. juin 1900. edward meadows est officiellement nommé au poste d'ambassadeur d'australie au royaume-uni, diane suis son mari et fais entreprendre les travaux de réhabilitation du château familial des lufkin, dans l'attente que les lieux soit réhabilités, le couple loge dans une modeste maison, près de londres et mise à disposition par des amis des lufkins. septembre 1901 fin des travaux dans le château des lufkins, emménagement officiel du couple meadows sur place, le château prends le rôle d'ambassade d'australie le temps de trouver un lieu plus adéquat si cela est possible. novembre 1907. naissance d'aaron meadows, premier et seul enfant du couple, l'attente d'un fils réconcilie pour un temps le couple. février 1913. découverte de la relation extra-conjugale d'edward, mise en place par diane d'un plan de reconquête. janvier 1914. fin du plan de reconquête par un échec, l'amante est enceinte. décision est prise de mettre fin à toute menace de manière radicale. vendredi 13 février 1914. mort d'edward meadows foudroyé par une crise cardiaque, diane devient ambassadrice provisoire le temps de désigner le remplaçant de son mari. mars 1914. nomination de richard lufkin au poste d'ambassadeur d'australie, tous les lufkins sont officiellement de retour au royaume-uni. mort de l'amante d'edward dans les essais de l'arène et prise à son service du jumeau de cette femme. juillet 1914. époque actuelle. le statut de serviteur de Keelan deviens celui d'esclave contre une forte somme d'argent.

toile de lin. Aristocrate anglais ayant longtemps habité dans le Kent, au sein d'un château semblable à celui de Leeds si ce n'est qu'il est plus petit et mieux dissimuler au moldu. Les titres et le prestige de la noblesse ont été abandonné au moment où les sorciers durent se séparer des moldus, se replier sur eux-mêmes, la fierté et l'honneur des Lufkins s'est ainsi modifiée, les critères se sont ajustées. A la fierté du sang anglais s'est ajouté celle de la pureté, au mépris pour la populace s'est ajouté un mépris pour les sang-de-bourbe, l'inchangé reste cette haine farouche envers les hérétiques, ces imbéciles qui n'ont pas embrassé la religion anglicane comme il l'aurait dû.

Religieux, dévot même selon les dires de certains, les Lufkin n'ont jamais attirer les soupçons sur leurs activités et longtemps les autres sorciers se sont désintéressé d'eux, ne se préoccupant que peu d'eux sauf pour dire qu'ils étaient des religieux coincés dans leur château. Seuls certains malchanceux ont eu le déplaisir de découvrir que la dévotion religieuse de Lufkin n'a jamais été autre chose qu'une façade polie pour éviter d'éveiller les soupçons. Oh, les Lufkins sont des fervents anglicans, ils sont élevés dans les principes de la foi avec quelques ajustements cependant, la magie n'est ainsi pas l'œuvre du diable, mais un trésor de Dieu à protéger, il ne faut donc jamais utiliser la magie noire. Cependant, la limite entre le légal et l'illégale, le moral et l'immoral est beaucoup plus flou, seule la magie noire est interdit et il est possible d'enfreindre les préceptes de Dieu pour accomplir ce qui doit être accomplis. Beaucoup se sont ainsi tournés vers les Lufkins pour compter sur leur charité en cas de problème sans se douter que les Lufkins pouvaient donner mais n'hésitaient pas non plus à reprendre s'ils estimaient que c'était ce qu'il y avait de mieux à faire pour leurs pays. Serviteurs de l'ombre au sein du Ministère, se sont eux, qui avec soin obtenait des aveux grâce au soin particulier qu'ils apportaient au suspects puis le temps a suivis son cours jusqu'à la naissance à celle qui allait chambouler totalement la destinée familiale.

Ton arrière-grand-mère, Artemisia Lufkin, première femme ministre de la magie britannique élue de 1798 à 1811, une blairelle parmi les serpents qu'ont toujours été les Lufkin. Faisant sortir les siens de l'ombre où ils étaient, cette femme prestigieuse a mis les tiens sur le devant de la scène, les attentes sont devenus lourdes sur les épaules des Lufkin toujours loyaux et prêts à tout pour leur pays mais dans l'ombre. La lumière a déplu à son fils, épris de liberté, voulant pouvoir continuer sa vie comme il l'attendait sans voir les regards braqués sur lui, les murmures qu'il n'était pas le digne fils de sa mère puisqu'il n'a pas réussi à lui succéder au poste prestigieux, l'enfant a tourné le dos au pays. Ton grand-père a fait ses valises, femme et enfants n'ont eu d'autres choix que de le suivre dans le monde, d'abord en France, pays voisin où l'homme pensé pouvoir effacer le spectre de sa mère. L'échec fut cuisant, le département de la coopération magique de Londres avait déjà fait beaucoup parlé de lui, la création revenant à l'ancienne ministre, l'homme refis ses bagages pour les Etats-Unis où il se posa un temps avant que la sévérité des lois ne les pousse à partir vers l'Australie, cette fois. Terre vierge, ce fut le point de chute ultime de cet homme qui sous ses vieux jours commença à regretter son pays d'enfance et l'éloignement forcé qu'il avait imposé à son fils mais aussi à ses petits-enfants dont toi.

Ainsi, tu as grandis bercé dans cette famille étrange, où la religion se mêle à l'art délicat de la torture, où l'esprit anglais s'ouvre au reste du monde sans pour autant gagner en tolérance, où l'envie de fuir se mêle à la nostalgie d'un pays laissé derrière soi par un fier conquérant refusant d'accepter à la fois la lumière et l'ombre que sa mère lui avait imposée. Tu es née au moment où l'Australie se tournait vers l'Occident, où ta famille posait les premiers jalons de sa future grande influence sur ce pays et tu as été élevée comme une princesse anglaise devant servir un autre pays que l'Angleterre où elle a pourtant fait ses classes. Mélange étrange, liant ouverture d'esprit et préjugés, tradition et modernité, tu as su pourtant tirer le meilleur parti de tout cela, après tout, tu es une Lufkin toi-même, l'ambiguïté coule dans tes veines et tu ne pouvais qu'accepter avec dignité le fardeau que tes ancêtres font peser sur tes épaules depuis ta naissance.

crayon & pinceau. Petite sœur d’un aîné ayant déjà exploré l’environnement hostile de l’Australie autour de la maison, tu suis ses pas, courant après lui pour faire comme les plus grands dès que tes parents ont le dos tourné. Souvent agacé, toujours en râlant, ton frère fini pourtant par t’attendre, te prendre sur ses épaules aussi quand tu te mets à te plaindre et t’aider à explorer ton environnement. Autour de vous, c’est le désert, vous êtes, à part quelques moments exceptionnels, que les deux enfants du coin alors forcément vous devenez très proche, un binôme face aux adultes qui vous entoure, une véritable équipe contre le reste du monde. Le soir, quand tu as peur des bruits dehors, tu files dans la chambre de ton frère, te blottis contre son torse et le lendemain, votre précepteur te gronde, te rappelant qu’une jeune fille aussi noble que toi ne devrait pas se réfugier ainsi dans le lit d’un homme, même s’il s’agit de son frère. Ton grand-père viens souvent te tirer de ce mauvais pas, marmonnant de la future grande lady que tu es reste qu’une enfant, une demoiselle en détresse et qu’il vaut mieux qu’elle aille chercher refuge auprès de son frère que d’un autre garçon moins digne d’elle. Tu en profites généralement pour baisser les yeux, laisser tes mains trembler devant toi et commencer à renifler doucement afin de pouvoir échapper à la punition, ton grand-père refusant que le précepteur te punisse pour si peu. C’est bien les seules punitions auxquelles tu échappes avec tes petites bêtises d’enfant que ton frère prend à son compte pour te protéger, toi, la frêle fillette, sa petite sœur adorée car durant les cours, si tu fais une erreur, si tu te trompes ou n’écoutes pas, la sanction tombe.

Le précepteur est un homme sévère, il n’aime guère l’idée de devoir t’enseigner ce qu’il doit enseigner à ton frère mais ton père a été claire, tu es une Lufkin au même titre que ton aîné et il est hors de question de faire de toi, une idiote à cause de ta condition. Alors, tu apprends à lire et à écrire bien sûr mais aussi les textes sacrés de la Bible, l’Histoire de la Magie, l’art de se défendre face à un homme ainsi que l’étiquette, la bonne conduite. Il s’agit de faire de toi non seulement une future bonne épouse pour son mari mais aussi une femme intelligente digne de ce que fut Artemisia Lufkin, ton arrière-grand-mère. Tes journées de semaine sont ainsi toujours occupées dans cette pièce dédiée à ton enseignement où aux côtés de ton frère, tu apprends puis récites docilement malgré les regards échangés et les gestes esquissés. Les mouvements de doigts, de la plume pour écrire, de tête deviennent un langage codé que tes yeux décodent rapidement avant de répondre à ton frère sans que le précepteur ne puisse capter ses échanges secrets. Tu crains que la séparation à venir, quand ton frère partira pour Poudlard sans toi, ne rende la compréhension plus difficile entre vous mais il n’en sera rien.

Reste le week-end, le dimanche est toujours consacré à la famille, au repos et à Dieu dans une tradition familiale que tu acceptes. Ton salut est dans les textes sacrés bien sûr mais il est toujours nécessaire d’écouter des gens plus sages ayant pour mission d’expliquer ces textes aux autres, surtout alors que tu n’es qu’une enfant qui n’entends pas grand-chose à ces choses-là. Reste le samedi, où ton grand-père te prend avec ton frère pour vous éduquer aux choses secrètes des Lufkin, loin des oreilles du précepteur, tu apprends déjà les secrets ombreux de ta famille. Des choses à faire bondir ton précepteur au plafond mais dont tu ne t’ouvres qu’auprès de ton frère, tu as beau n’être qu’une enfant, tu as déjà quelques idées bien arrêtées sur certaines choses. Ton frère loin d’estimer que ce n’est pas là, le rôle d’une future femme que de se pencher sur la manière dont la magie peut être utiliser comme une arme, te soutiens dans cette voie et t’y pousse. Alors, il t’arrive allongée sur son lit de discuter des effets qu’un sortilège détourné pourrait faire car si pour le moment tu reste une demoiselle en détresse viendra le jour où tu devras être une femme du monde capable de se défendre seule. C’est un travail de longue haleine bien sûr mais ton frère fait tout pour t’aider dans cette voie, même s’il l’a juré par le pouvoir des petits doigts croisés, qu’il te protégera jusqu’à la fin de ses jours.

rose - mountbatten. Vêtue d’une belle robe, tu avances doucement dans le salon remplis de monde avec un sourire timide en faisant attention à ne pas faire de faux-pas. C’est la première fois où tu es autorisée à rester avec les adultes lors de telle rencontre, la première fois où tu ne dois pas rester dans ta chambre où d’autres enfants peuvent venir jouer avec toi. Ton précepteur t’as fait un rappel le matin même sur les règles de bienséance, l’étiquette et surtout comment te comporter correctement en insistant lourdement sur les erreurs à ne pas faire. Tu as sept ans, ton frère est assis dans un coin de la pièce sur un fauteuil avec l’air de s’ennuyer alors doucement tu le rejoins pour t’asseoir à côté de lui, geste interrogatif de la main. Le roulement de ses yeux t’apprend que l’après-midi va être beaucoup moins amusante que tu le pensais, tu as toujours imaginé ces réunions entre adultes comme des moments encore plus amusant que ce que tu vivais dans ta chambre. La réalité cruelle fini pourtant par s’imposer, ces moments entre adultes sont ennuyeux, ils ne font que parler de choses compliqués auquel tu n’entends rien et tu dois veiller à ne pas faire de bruit, en pas te faire trop remarquer auprès d’eux sous peine d’être grondée.

Si tu as été pendant quelques minutes, le centre de l’attention, dû répondre à des questions notamment sur ce que tu avais ressenti lors de l’incident du kangourou, très vite les adultes s’étaient désintéressés de toi. Pourtant, tu as tenté de rendre le récit intéressant, cacher le fait que tu avais été morte de peur quand le kangourou s’était dirigé vers toi et encore plus quand les feuilles s’étaient mises à tourner autour de toi pour faire écran. Assise à côté de ton frère, tu commences à trouver le temps long et quand enfin tu peux retrouver ta liberté, tu lâches un soupir de frustration exigeant de savoir si c’est toujours ainsi. Une grimace déforme ta bouche quand tu comprends que maintenant, quand il y aura des invités, tu ne pourras plus jouer et devra être là, assise à écouter des gens parler de choses que tu ne comprends pas. Tu ne veux pas grandir finalement, tu veux rester une enfant dans sa chambre à jouer comme tu le faisais avant car grandir c’est franchement nul !

vert - impérial. L’Angleterre, le retour à la mère patrie faute d’avoir une école en Océanie et refusant d’envisager une autre école que celle du pays de vos racines, tu fais ta rentrée dans cet établissement, suivant les pas de ton frère. Le changement brusque de climat, t’as un peu perturbée au début mais tu sais que tu vas t’y faire, ton grand-frère te l’a promis alors en attendant tu te retiens de renifler trop souvent. Les achats des fournitures ont été assez rapide, ta mère ayant entrepris d’acheter tout ce qui ne nécessitait pas ta présence pendant que tu faisais faire ton uniforme chez Tissard et Brodette. Ensuite, il y a eu le choix de ta baguette, tes parents craignaient que celui puisse prendre un peu de temps comme cela avait été le cas pour ton père mais ce fut le passage le plus rapide dans une boutique que tu n’aies jamais faite. Tu avais à peine franchi les lieux qu’une baguette illuminé la pièce pour te choisir et si ta baguette avais été rapide à faire son choix, le tiens fut plus long en ce qui concerne ton hibou grand-duc. Tu mis près d’une heure avant de finalement te décider pour un tout jeune hibou qui pourrait te suivre pendant de longue année.

Séparée de ton frère à Pré-au-Lard, tu tentes de contrôler le tremblement de tes mains alors que tu attends pour passer sous le choixpeau. En pénétrant dans la grande salle, tes yeux ont été immédiatement attiré par les tables des Serpentard et des Poufsouffle, les deux maisons où tu peux finir sans déshonorer ton nom. Ton frère t’as fait un signe de la main discret depuis la table des Serpentard pour te soutenir dans l’épreuve qui s’annonce, il sait ta peur de finir à Serdaigle ou pire à Gryffondor ce qui serait vraiment une catastrophe. Tu relèves la tête quand ton nom est prononcé, accroche le bas de ta robe pour la soulever légèrement afin d’éviter de trébucher dessus mais aussi cacher le tremblement plus puissant de tes mains. Tu franchis les quelques pas qui te sépare du tabouret puis t’y assois pour quelques secondes car le choixpeau effleure à peine tes cheveux que ta maison retentie. Un sourire aux lèvres, tu te relèves et te diriger vers ton frère qui t’as gardé une place à ses côtés, tu places ta main dans la sienne afin de calmer les battements de ton cœur pour assister à la répartition de tes camarades.

Les années ont passés, tu as appris à connaître le château par cœur et tu portes fièrement depuis Septembre le badge de préfète-en-cheffe. Ton frère a quitté les murs de Poudlard après avoir passé ses ASPIC pendant que tu passais tes BUSE et as entrepris de finir tes études sans lui pour veiller sur toi. Sa dernière action fut de te guider dans tes choix d’ASPIC afin de faire des choix éclaires pour plus tard, tu continues ainsi encore à suivre les cours d’Histoire de la Magie, de Défense contre les forces du Mal, de Potions, de Sortilèges et d’Alchimie, l’occasion s’étant présentée. Fière Serpentard et surtout par devoir de préfète, tu te montres intransigeante envers ceux qui ne respectent pas les règles surtout quand il s’agit de né-moldu ou d’irlandais, reconnaissable à leur accent horrible. Tu as réussi à te faire une place dans ta promotion notamment auprès de tes camarades mais loin de vouloir régner sur les autres, tu préfères rester dans l’ombre, ouvrir les oreilles pour t’assurer d’obtenir des informations compromettantes. Après tout, les secrets bien gardés, notamment si tu as la preuve de ceux-ci peuvent être de bons moyens d’obtenir des services ou des faveurs plus tard. Il ne faut jamais laisser passer une occasion et tu comptes bien ne jamais laisser filer ta chance alors tu as choisi non pas de rester dans l’ombre mais d’être un exemple auquel on ne peut rien reprocher pour tous les Serpentard de Poudlard. Et tu as plutôt bien réussi dans ta mission selon toi, après tout, n’est-ce pas ce souci du détail, ce besoin d’être un exemple parfait et intouchable qui t’as permis de porter ce magnifique badge sur ta poitrine après deux années à être préfète de ta maison ? Tu n’y vois pas d’autres explications que ton mérite.

jaune - fleur de souffre. Dès l’obtention de tes BUSE, ta mère s’est mise en tête de te présenter tous les bons partis d’Australie durant l’été, te mettre en valeur et surtout tenter de séduire un de ses partis. Tu sais qu’elle aurait aimé de cette manière couper l’herbe sous le choix que ton père pourrait faire mais ce fut un échec puisque ton père a fini par éliminer tous les prétendants pour n’en garder qu’un. Tes résultats d’ASPIC à peine connu, tu as été présenté à l’heureux élu dans l’attente que quelques petites négociations encore importantes soit réglée. L’ouverture de monde australien sur l’Occident à fait de ta famille, une des familles les plus courtisée de l’Australie parmi les progressistes et ton père a fait un tri drastique dans les fiancés. Ceux n’ayant pas réussi à lui fournir un arbre généalogique sans moldu, ont été sèchement écarté pour ne garder que les fils au sang-pur, héritiers de la famille de préférence afin de t’assurer un avenir digne de son nom. Si ton frère a été plus libre de son choix, ton père ayant fini par lui donner une liste en lui demandant d’épouser une de ses filles de bonnes familles, ayant une dot conséquente et pouvant accentuer le prestige des Lufkin, toi, tu n’as pas eu cette possibilité et tu as dû accepter le choix de ton père.

L’homme n’est pas des plus séduisant mais il est possédé un certain charme, tu le reconnais aisément et il n’a pas de vilain défaut qui te répugne. Ce physique assez quelconque te convient bien, cela évitera que des femmes se retournent trop souvent, souhaitent ce que tu as et tu préfères avoir un mari ainsi qu’un homme séduisant ayant un cercle de prétendantes énamouré autour de lui. Le problème qui se pose est le manque de finesse et d’intelligence d’Edward Meadows, il te paraît assez rustre en plus d’être d’une intransigeance effrayante. Il ne pardonne rien, aucun échec de la part des autres sans être lui-même infaillible bien au contraire il a tendance à se laisser facilement emporter dès qu’il est question de mettre en doute sa vision du monde manichéenne. Tu prends pourtant sur toi pour faire plaisir à ton père et surtout ne pas mettre en péril ta réputation de jeune fille parfaite pour un époux issus d’une des familles les plus influente d’Australie. Tu dépasses ta répugnance pour l’âme de ton futur mari afin de le séduire mais surtout de l’ouvrir à un monde plus nuancé, ta patience et ta ruse finisse par avoir raison de l’entêtement de l’homme. Au moment de vos fiançailles, alors que vos deux familles sont réunies, Edward lève même son verre à toi, la femme qui a réussi à l’apaiser et qui par ses bons soins une fois mariés ne fera que son bonheur en le menant vers le destin grandiose promis depuis sa naissance. Sourire aux lèvres, tu as accepté le compliment, levé ton verre en remerciement sachant qu’un long chemin t’attendais pour faire de ton mari celui qu’il fallait à l’Australie, l’homme idéal pour servir les intérêts de son pays en territoire étranger. Ce fut long, tu mis pourtant tout ta raison à l’ouvrage puis ton cœur quand tu commences à tomber amoureuse de l’homme qu’était ton mari et le résultat fut à la hauteur de tes espérances. Edward fut même privilégié à ton frère pour le rôle de l’ambassadeur d’Australie en Angleterre, son intransigeance en a fait un serviteur jugé plus loyal qu’un Lufkin trop fourbe selon le gouvernement sorcier. La fierté dans les yeux de ton mari, la manière dont il a eu de t’annoncer la nouvelle ont fini par lui donner un accès total à ton cœur.

Arrivée en terre anglaise, tu poses à peine des valises qu’un elfe apparaît devant toi, s’incline bien bas en utilisant ton nom de naissance. Tu vois la crispation du corps d’Edward quand il entend la créature ne pas utiliser le nom que tu as pris en l’épousant et tu l’empêches de frapper la créature voulant savoir qui elle est. Tiny, l’elfe de maison des Lufkin, la petite-fille de celui à qui a été confié la mission de conserver le château Lufkin jusqu’au retour des tiens en Angleterre, le retour officiel. A la suite de ses aïeuls, sa mère étant morte récemment, elle a veillé sur le château du mieux qu’elle pouvait, s’est assuré que personne ne se l’approprie en l’absence de ses maitres et elle vient aujourd’hui, après vérifications des rumeurs, te rendre les clefs de l’ancienne demeure de ta famille. Le château est en bon état mais des travaux sont à prévoir, tu le vois immédiatement mais tu sens qu’il y a un potentiel intéressant pour en faire le lieu de l’ambassade, tu écris à ton frère resté en Australie qui approuve ton plan. Tiny te trouve des architectes pour les rénovations, tu rassures et dorlotes ton mari bien que le fait de te voir utiliser ton héritage de naissance l’agace et crée des tensions entre vous, il sent bien que le château ou l’elfe ne seront jamais vraiment son domaine, qu’il ne sera jamais pleinement maître en ces lieux. De vous deux, tu es la Lufkin, tu es l’héritière de ce château plus que lui, la maitresse de Tiny plus que lui et il en a bien conscience, tes tentatives de le rassurer ne le calme qu’un instant alors qu’il sait que dans ces lieux, sur ces terres tu auras toujours un avantage qu’il ne possède pas. Envoyé à Mahoutokoro par ses parents pour son éducation magique, il reste un grand sorcier mais il dépend de toi, de ton réseau d’anciens camarades de Poudlard et sa fierté d’homme en pâti ce qu’il ne peut supporter. Alors, tu subis ses colères, le met toujours en avant et t’efface du mieux que tu peux pour le laisser briller malgré la souffrance qui fait saigner ton cœur.

violet - lavande. Des années, tu as attendus ce moment pendant des années, la naissance de ton premier enfant, priant Merlin et Morgane que cela soit un fils et non une fille. La douleur et la fatigue éprouvante de l’accouchement passent au second plan quand tu entends une sage-femme annonçait ta réussite, tu as mis au monde un beau garçon. Retombant sur les oreilles, tu lâches un soupir de contentement alors que le cri du bébé, de ton fils résonne dans la pièce, des larmes coulent le long de tes joues. Tu as rempli le rôle qu’on attend d’une épouse, Edward ne pourra plus te reprocher votre mariage stérile et quand tu prends ton fils dans tes bras, tu te promets d’assurer un avenir brillant à ce futur bel homme. Tu te promets de tout faire pour le protéger, pour lui assurer l’avenir brillant qu’il mérite et quand ton mari tend les bras pour le prendre, tu as du mal à te détacher de lui mais les yeux débordant d’amour de son père te poussent à lui confier l’enfant. Cela fait des mois, voire même quelques années, qu’Edward ne t’as plus regardé ainsi, venant dans ta chambre seulement pour remplir son devoir conjugal avant de t’abandonner une fois la chose faite. Alors quand tu l’entends te demander comment vous allez appeler votre fils, tu murmures Aaron, le prénom du meilleur ami d’Edward, celui qu’il a juré de donner à son premier fils quand l’homme est mort après une rencontre avec un troll. Tu connais la promesse de ton mari, tu ne sais pas s’il l’a oublié sur le moment mais tu souhaites lui montrer que tu es toujours là pour lui-même s’il a pu en douter.

Ce fils prodigue vous réconcilie pour un temps, un temps heureux où tu te plais à retrouver cet homme dont tu es tombée amoureuse, un temps joyeux qui semble être une éternité. Souvenirs gravés en toi jusqu’à la mort, souvenirs que tu gardes au creux de ton cœur pour éviter de présenter ton mari comme le traître, l’homme intraitable qu’il a pu être avec toi parfois. Tu veux que ton fils soit fier de son père qu’importe si tu dois lui mentir, tu estimes que c’est ce qu’il y a de mieux pour Aaron, il vaut mieux qu’il admire son père mort qu’il le haïsse en apprenant la vérité. Tu te concentres donc sur cela, ces souvenirs heureux pour cacher la douleur de la suite de votre histoire à votre fils, cet enfant qui sera au final plus un Lufkin qu’un Meadows qu’importe que se soit ce dernier nom qu’il porte.

bleu - horizon. Le dos droit devant la cheminée, tu écoutes ton fils te raconter sa journée en fixant les flammes d’un air absent, tu n’es pas vraiment présente pour lui, trop prise par tes pensées pour faire attention au petit garçon. Ce n’est que quand il vient poser sa main sur toi, murmurant une mère que tu réalises que tu ne l’as pas écouté laissant tes soucis engloutir ton amour pour ce petit bout d’homme. Ebouriffant tendrement les cheveux de l’enfant, tu lui souris, le félicite pour ce qu’il a fait avant de le laisser repartir avec la gouvernante en lui souhaitant une bonne nuit. La porte à peine du bureau, tu fais les cent pas devant l’âtre de la cheminée jusqu’au retour de Tiny, l’elfe de maison s’incline bien bas vers toi avant de te fixer de ses yeux humides. En voyant son expression anxieuse mais aussi peinée, tu comprends que tes craintes sont fondées, ton mari te cache bien quelque chose, ces longues absences n’ont rien à voir avec son travail et cela n’est pas bon. En prévision du choc qui s’annonce, tu te sers un doigt de whisky et l’avale d’une traite, l’alcool devrait t’aider à encaisser l’horreur enfin tu l’espères. D’un geste de la main, tu invites l’elfe à parler, tu respectes la créature après tout ce qu’elle a fait pour les Lufkin, tu as une totale confiance en sa discrétion et surtout sa loyauté envers toi plus qu’envers ton mari. C’est d’ailleurs pour cela que tu t’es tournée vers elle afin de mettre au clair tes doutes, de savoir s’ils étaient fondés ou fruit de ton imagination et la réponse est enfin arrivée après plusieurs mois d’insomnies.

Ta main se crispes sur le verre quand Tiny te confirme tes pires craintes, Edward a une maîtresse et il est totalement fou amoureux d’elle. La pilule est dure a avaler, l’elfe le voit, te proposer de te servir un nouveau doigt de whisky et tu lui tends le verre en déglutissant avant de demander la suite. Tes ordres étaient clairs, Tiny devait trouver ce qui se passait et obtenir le maximum d’informations avant de te faire un rapport le plus complet possible. La demande avait été faite une semaine plus tôt et l’elfe t’avais prévenu le matin même qu’elle pourrait te faire son rapport le soir même, ta journée en avait été épouvantable mais il était temps de savoir. Tu avales le liquide ambré avant de resserrer tes doigts sur le verre froid quand la première insulte tombe. Une née-moldu. Ton crétin de mari a choisi de te tromper avec une souillure, une raclure qui n’aurait jamais dû être sorcière. Qu’est-ce qui a bien pu lui passer par la tête ? Quel imbécile et dire qu’il a fallu que tu te maries avec un idiot dans son genre, incapable de tenir son rang, que tu en tombes amoureuses même. C’est une irlandaise. Le choc te fait vaciller, tu t’éloignes de la cheminée, t’effondres sur un fauteuil, la main crispée sur le verre. Il a bien sûr veillé à doubler l’insulte envers toi, choisir une impure n’était pas seulement suffisant, il fallait qu’elle vienne de ce peuple immonde, ces Leprechaun incapable de ramasser suffisament de pommes de terre pour survivre. Tu es délaissé, toi, la fière anglaise qui vaut bien mieux que ces arriérés, ces barbares, ces bouseux pour une irlandaise. Ce n’est pas possible, Edward est forcément sous l’influence d’un philtre d’amour ou d’un puissant sortilège, il ne peut en être autrement. Catholique, bien sûr. Le verre vole, explose dans la cheminée alors que tu laisses ta rage exploser dans un cri. Cette garce en plus de parler une langue incompréhensible et abjecte, d’avoir un sang de bourbe est une papiste. Tu trembles de rage face à la triple insulte que ton mari t’impose avec cet adultère. Ne pouvait-il pas comme les autres hommes choisir de te tromper avec plusieurs prostituées ou une gamine digne de la dame que tu es ? Non, il fallait qu’il prenne une unique maîtresse prise dans le caniveau de l’humanité.

Tiny patiente dans l’ombre que tu te calmes puis s’approche doucement avant de te demander ce que toi, sa maîtresse compte faire face à cette horreur. Les sourcils froncés, tu réfléchis, pose de nouvelles questions pour mieux comprendre la situation et fini par élaborer un plan. Il faut éloigner Edward de la morue, tu demandes à Tiny d’y veiller, de s’assurer que ton mari revienne plus souvent à la maison sans se faire prendre car l’elfe doit continuer d’espionner. Tu profiteras de ces retours plus réguliers pour tenter de reconquérir l’homme, l’éloigner de sa harpie afin de sauver ton mariage, tu ne peux que réussir. Tu as déjà réussi une fois, tu peux recommencer et pourtant tu vas apprendre le goût amer de la défaite, Tiny t’apportant à peine un an plus tard la preuve de l’échec. Après l’effondrement, la rage te prend, tu dois penser à ton fils, à son héritage, cet héritage qui ne doit pas être détourné vers un enfant bâtard. Tu rends la lettre à Tiny, lui demande de s’assurer qu’elle arrive à destination sans qu’Edward ne soupçonne quelque chose et de prendre rendez-vous avec une avocate. Tu as besoin d’un plan, un plan infaillible pour qu’Edward ne puisse jamais reconnaître le bébé et faire disparaître la menace que ce bâtard fait peser sur l’avenir de ton fils. Tu sais déjà vers qui te tourner pour éviter de laisser Aaron orphelin de père avec une mère en prison, tu dois peaufiner les détails mais tu ne comptes pas échouer à nouveau, bientôt tu portera le noir qui sied à une veuve.  

gris - anthracite.L’arène, un lieu où les Lufkin se sont faits rare depuis sa création, les dévots ne pouvaient se permettre d’être vu dans de tel lieu et encore moins être à l’origine de l’envoi d’une créature dans son antre. Et pourtant, tu es là, à te faufiler dans les sous-sol puant la mort de ce lieu morbide pour t’entretenir avec une personne que tu as envoyée ici, cette stupide catin d’Irlande. Pendant un court moment, tu avais envisagé de la laisser accoucher, de faire adopter le bâtard immonde qu’elle mettrait au monde sous le sceau du fidelitas afin de protéger l’héritage de ton fils en évitant de tuer un innocent pas encore né. Tu n’as pas eu le temps de prendre la décision qu’elle s’est imposée à toi, la née-moldue ne t’as pas laissé le temps de prendre des dispositions à son égard cherchant sûrement par l’effet de surprise à remporter la victoire sur toi. Tu ne sais guère si cette impulsivité de débarquer chez toi, dans un endroit où la surveillance avait été accrus après la mort de ton mari le temps d’une enquête viens du caractère sanguin de la Gryffondor ou d’un véritable calcul sur le fait que c’était sûrement le meilleur moyen de te pousser dans tes retranchements. Toujours est-il que si elle pensait pouvoir l’emporter en te prenant au dépourvus, elle a eu tort car une fois la surprise passée, tu as su habilement utiliser les cartes que tu avais sous la main pour en réchapper et l’envoyer ici, dans l’arène. Ton seul regret est que les menaces qu’elle a proférées contre toi et contre ton fils l’ont conduite ici, tu aurais préféré les garder enfermée au château, dans une grange ou une remise pour t’assurer qu’elle meurt d’une lente agonie. Enfin, à défaut de te venger sur elle, tu peux toujours imposer cette lente agonie à son frère, ce dernier a tenté de calmer sa sœur devant le chef de la sécurité de l’ambassade, tu as donc joué là-dessus puisque tu ne pouvais pas retenir l’autre garce, tu as fait en sorte de garder auprès de toi, son précieux jumeau. De ce que tu en sais, le lien gémellaire est un lien plus fort que le lien entre frères ou sœurs et quand tu vois la force du lien qui existe entre ton frère et toi, tu ne peux t’empêcher de penser que ce Keelan est un bon remplaçant pour sa sœur. La rage de la trahison ajoutée à une triple insulte bout toujours dans ton sang, le fait que la menace soit écartée, tu t’es assuré que cette coureuse de rempart meurt ne suffit pas à te calmer. Tu as certes gagné la guerre en éliminant toute trace de danger pour toi et ton fils mais tu as perdu la bataille de l’ego, ta fierté a été mise à mal et cela tu ne peux pas le supporter.

L’infâmie que ton mari t’as fait subir est connu de tous, les rumeurs se répandent déjà et tu détestes l’idée de passer pour une faible femme naïve qui n’a jamais soupçonné l’adultère de son mari. L’argent aidant, tu t’es assurée que rien d’officiel ne sorte à ce propos mais tu ne peux pas empêcher la rumeur de courir et dois subir les regards compatissants, les murmures sur ton passage et cela t’est désagréable. Le fait que tu passes pour une idiote à un certain avantage puisque tu assures le rôle d’ambassadrice le temps qu’un autre ambassadeur soit nommé, avec un sourire, une moue attristée, tu éconduis la plupart des demandes qui te sont faites. Tu n’es qu’une faible femme, tu n’es pas sûre que tu puisses prendre cette décision, tu vas donc contacter le gouvernement d’Australie pour t’assurer que cela soit possible à moins bien sûr qu’il soit possible d’attendre la nomination du nouvel ambassadeur. Argument idiot, tu sais pertinemment que la proposition est défavorable à l’Australie, que l’homme en face de toi tente de te duper mais tu sauves ainsi son ego tout en malmenant ta réputation déjà mise à mal. Si les rumeurs t’agacent, elles ont tout de même un avantage, c’est ainsi que tu as appris que cette imbécile de Siobhan exige de te voir, une demande qui n’est pas arrivée jusqu’à toi, après tout pourquoi quelqu’un se donnerait la peine d’accéder aux exigences d’une racaille criminelle ? Elle te donne l’occasion de retourner les rumeurs en ta faveur, de jouer ce rôle de grande dame fervente anglicane qui voit dans le salut de ses proches une mission importante, d’éloigner les soupçons aussi qui peuvent peser sur toi et ta participation dans le meurtre de ton mari. Tu t’es donc rendue au ministère pour demander si les rumeurs sont exactes et s’il serait possible d’aider cette pauvre âme égarée à au moins trouver le salut avant sa mort annoncée. Tu ne souhaites qu’aider ton prochaine, le guider dans le droit chemin durant ses derniers instants, soulager sa conscience avant qu’elle ne meure à cause de ses errements. Incarnation du beau rôle, femme compatissante qui pardonne comme les Lufkin l’ont toujours et tende la main afin d’aider les autres sans jamais rien leur demander en retour. Dans l’ombre, l’argent change de mains afin que tu puisses obtenir la rencontre avec les moins d’oreilles possibles aux alentours, pour t’assurer que loin de trouver la paix, elle parte avec le poids des malheurs de son frère dont elle est responsable sur la conscience.

Arrivée devant la cage, tu remercies l’elfe de maison qui t’as accompagné jusqu’ici afin de faire face à celle qui se lève et te toise avant de marmonner des mots dans ce dialecte infâme venu d’Irlande, ce gaëlique auquel tu ne comprends rien. Privée de sa baguette, tu sais qu’elle ne peut rien contre toi et tu t’approches avant de t’arrêter à quelques pas de la cage, assez proche pour qu’elle seule t’entendes mais trop loin pour qu’elle puisse t’atteindre sans user de magie dont elle est privée. « Le ministère m’a informé du sort qui vous attends et j’en suis sincèrement navré, j’aurais espéré qu’un autre sort vous soit réserver. Des rumeurs ne me sont pas parvenues et elles m’ont été confirmée, vous vouliez me voir alors je suis là, si je peux vous aider à soulager votre conscience, je le ferais avec plaisir. » Le ton est rempli de sollicitude, débordant d’une inquiétude palpable, tu mens à peine dans tes mots et c’est là ta spécialité dire la vérité sans rentrer dans les détails, mentir en étant honnête, un jeu où tu excelles. L’explosion ne se fait pas attendre, l’irlandaise est à bout, tu le vois bien, terrorisé par ce qui l’attends, la terreur explore dans ses yeux, l’idée d’avoir condamné son enfant, l’absence de nouvelle sur son frère qui est coincé auprès de toi ajoute à sa culpabilité. Tu l’écoutes, un sourcil moqueur levé quand elle parle de revenir te hanter, t’empêcher de trouver le sommeil et t’amener ainsi vers ta mort, si elle pense que tu crains les fantômes. Oh non, au contraire, elle te rendrait ainsi un grand service, elle pourrait assister à la lente agonie de son frère, rendre ta vengeance plus réelle que si elle décidait d’avancer vers l’au-delà. « Je comprends votre rage mais comme j’ai essayé de vous le dire, j’ignorais tout de vous avant que vous ne pénétriez chez moi. Je dois vous avouer que j’ai encore du mal à croire que mon mari ait pu me tromper avec… Ce n’est pas votre faute bien sûr mais vous êtes une née-moldue, irlandaise et catholique, l’antithèse de ce qu’est ma famille et je ne peux pas croire que Edward, mon cher Edward ai pu tomber amoureuse d’une femme qui soit à ce point l’opposé de moi. Quant à votre menace, je vous conjure de ne pas faire une telle chose, les fantômes finissent souvent par regretter leur choix et vous n’avez pas besoin de rester en arrière pour veiller sur votre frère ainsi. Je vous promets de bien m’occuper de lui, aussi bien que je l’ai fait avec mon mari. Je serais vraiment peiné que vous reveniez simplement pour voir à quel point je sais prendre grand soin des hommes de mon entourage… Je pense qu’il vaudrait mieux pour vous que vous avanciez, vous pourriez retrouver Edward aussi, cela devrait vous faire plaisir, non ? Si ce que vous dites est vrai, j’ai toujours beaucoup de mal à y croire pardonnez-moi, mais vous seriez sûrement plus heureuse avec lui dans l’au-delà qu’ici sur terre, non ? » Un sourire vicieux aux lèvres, tu fixes la femme d’un regard polaire alors qu’elle recule dans la cage à mesure que tu avances vers elle. Tu vois dans ses yeux qu’elle entrevoit les menaces qui pèsent sur son cher jumeau, celui qu’elle a condamné par son idiotie mais tu veux t’assurer qu’elle comprenne parfaitement le message alors tu te rapproches encore, baguette en main pour te défendre au cas où. Tes murmures quasiment inaudibles lui font comprendre que si elle ose venir te hanter, tu t’assureras que chaque seconde de sommeil en moins seront une heure de supplice pour son frère. La destruction s’opère, l’irlandaise craque, blêmis avant de s’effondrer en larmes dans la cage, si autrefois elle aurait pu te faire face, les quelques jours dans l’arène ne lui ont laissé que l’ombre d’un courage que tu viens d’effacer pour toujours. Ton œuvre finis, tu tournes les talons pour retourner à l’air libre, laissant ta cadette enfermée dans sa cage à te maudire en gaëlique ou à prier pour le salut de son âme, tu as accompli ta mission du mieux que tu le pouvais.

rouge - sang. Assise dans le salon, une tasse de thé dans la main, tu écoutes un candidat au poste de précepteur pour ton fils qui va sur sept ans. Si jusqu’à présent, la gouvernante pouvait suffire à s’occuper de l’éducation du précieux héritier, il est temps d’engager un précepteur et puisque ton mari est mort, il ne reste que toi pour veiller à ce que le futur précepteur soit l’un des meilleurs. A tes côtés se tient ta belle-sœur, l’ancien précepteur de ses enfants ayant eu l’indécence de refuse de venir au Royaume-Unis, tu as gentiment accepté qu’elle étudie avec toi les candidatures de ses hommes afin de pouvoir pallier ce manque dont souffre tes neveux et nièces. Peu satisfaite des connaissances de l’homme en face de toi comparé à ta belle-sœur, tu déposes ta tasse de thé pour plonger dans les autres candidatures pour laisser le temps à l’autre femme d’obtenir les réponses qu’elle souhaite. Tu as déjà une idée précise de ce que tu attends du précepteur de ton fils et une candidature a particulièrement retenu ton attention dans le lot, tu espères que l’entretien du lendemain sera aussi concluant que laisse suggérer la lettre de recommandation. Le bruit de la porte t’arrache à la relecture de la lettre et tu hausses un sourcil en voyant ton frère entrer dans la pièce en jetant sa cape sur le pauvre elfe de maison qui disparaît bien vite. Patiente, tu attends que la femme de Richard termine la présentation très élogieuse du fameux précepteur avant qu’elle ne soit congédié avec l’homme dont l’entretien est écourté à son plus grand agacement visiblement.

Prenant une gorgée de thé, tu réponds à la question silencieuse de ton frère par un haussement d’épaule et un geste de la main. Une manière de l’informer que tu trouves le fameux précepteur doué mais pas assez pour prétendre à enseigner à ton fils, qu’il serait toutefois ton second choix dans l’attente de voir les autres et surtout celui qui te semble le plus prometteur. Tu n’as cependant pas le temps de demander à l’ambassadeur d’Australie ce qu’il veut qu’un autre homme rentre dans la pièce et te coupe l’herbe sous le pied après avoir fait une révérence. « Monsieur l’Ambassadeur. Madame Meadows. Vous m’avez fait demandé ? » « En effet ! Le Ministère vient de me confirmer la mort de Sivan ou Chovan, enfin votre sœur, je me suis dis que vous aimeriez le savoir. » « C’est Siobhan monsieur et je… » D’un geste de baguette, tu colles la langue du né-moldu impertinent à son palais afin de le faire taire alors qu’il ose reprendre ton frère sur le prénom de l’autre garce. « Voilà qui est mieux ! Pour remercier l’ambassadeur peut-être pourrais-tu ployer le genou en signe de soumission, après tout, il a eu la gentillesse de t’informer du devenir de ta criminelle de sœur ou faut-il encore que j’utilise la magie pour que tu restes à la place de horglup qui est la tienne ? » Ton mordant, tu fixes d’un regard noir l’infâme Irlandais qui soutiens ton regard avant d’obéir avec lenteur sous la menace de ta baguette. Agacée, tu demandes avec un sourire froid à ton frère s’il a des détails sur la mort de l’autre garce et si une cérémonie est prévue pour son enterrement. Tu sais déjà que le Ministère se contente de mettre les corps dans une fosse commune et d’un geste discret en reposant ta baguette sur la petite table à tes côtés, tu pousses ton frère à inventer des détails s’il n’en a vraiment aucun. Dès les premiers mots, tu vois avec satisfaction Keelan baisser les yeux et à la fin du récit de légères tâches humides, traces de larmes marque le parquet. « Ce fut donc assez horrible. Diane, quand penses-tu pouvoir m’informer de ton choix de précepteur ? Je ne voudrais pas priver Aaron de ton second choix si le premier venait à être décevant mais dans le cas contraire, je pense que je l’embaucherais. » « Il doit venir en entretien demain en début d’après-midi, tu auras donc ta réponse demain soir, mon frère. » « Bien. J’ai encore beaucoup de travail et je ne dinerais pas avec toi et mon épouse, ce soir. Je vais la prévenir avant de repartir et demander à Tiny de me porter mon repas à mon bureau. Je viendrais prendre le thé avec vous demain, nous pourrons ainsi mettre fin au recrutement des précepteurs. Ma chère sœur. » Tu réponds à la salutation de ton frère avec un sourire avant d’observer Keelan toujours prostrés et totalement ignorer par Richard.

Tu finis ta tasse de thé en savourant le spectacle de l’homme sous tes yeux avant de lever le maléfice pour le laisser commettre une nouvelle erreur quand tu lui donneras le coup fatal. Un sourire aux lèvres, tu évoques ta dernière rencontre avec l’autre imbécile trop impulsive et la réaction ne se fait pas attendre. L’irlandais se lève d’un bond sans attendre ton autorisation, laisse un mot gaëlique franchir ses lèvres avant que sa langue ne se retrouve coller à son palais de nouveau. Sourire vicieux, tu l’empêches de se prosterner, l’immobilisant debout, suspendu par une corde magique descendant du plafond pour entraver ses poignets, ses pieds touchant à peine le sol. Un autre mouvement de baguette fait disparaître sa chemise et tu observes le torse nu sous tes yeux avant de laisser ta main errer dessus. « Je compte respecter ma promesse, Keelan. Je vais très bien m’occuper de toi mais il va falloir que tu apprennes vraiment tes leçons. Peut-être qu’un dessin pourrait t’y aider plus facilement que des paroles… » Ta baguette vient remplacer tes doigts sur la peau du né-moldu alors que tu lui tournes autour. D’un geste lent, calculé au millimètre, tu murmures diffindo pour marquer la peau du garçon et tu entends son râle étouffé par le bloclang. Loin de t’arrêter à la première coupure, tu continues un moment jusqu’à tirer une nouvelle larme à celui qui prends la place de sa défunte sœur car c’est d’elle que tu cherches à te venger en imposant une telle agonie à son frère. Avec ta langue, tu viens doucement capturer la larme avant qu’elle ne tombe sur le sol puis t’éloignes pour observer ton œuvre. Le dessin représente un magnifique cygne, blason des Lufkin que tu as tracé en grand sur le torse du garçon, cicatrices éphémères. Tu appelles Tiny pour exiger qu’elle soigne le né-moldu en veillant à utiliser autant d’essence de dictame que nécessaire pour qu’il retrouve le torse vierge qu’il avait avant d’entrer dans le salon. L’elfe de maison devra en outre s’assurer que l’idiot nettoie correctement les tâches que son sang impur à fait sur le parquet du salon et avant l’entretien avec le futur précepteur de ton fils. Tu quittes les lieux, à peine apaisé par cette séance de torture, l’odieuse gourgandine a eu une fin trop rapide, trop clémente pour une telle coureuse de rempart et se venger sur son frère n’atténue que peu la rage qui t’habites face à la trahison, l’insulte que tu as subie.

marron - chaudron. Tu observes ton fils réciter son alphabet auprès de son précepteur, cachée derrière un mur enchanté qui te permets de voir l’enfant sans qu’il te voie. Tu peux ainsi surveiller les progrès de l’enfant sans gêner son apprentissage par une présence trop visible. Le voir grandir, prononcer aussi distinctement les lettres dans le bon ordre avant d’épeler son prénom puis son nom, tous ses petits pas qu’il fait vers l’homme qu’il sera fait gonfler fièrement ton cœur de mère. Tu as pris la bonne décision, cela ne fait aucun doute pour toi, même si tu souffres encore d’avoir tuer l’homme que tu aimais, tu sais en voyant ton fils que tu as pris la bonne décision. Ton cœur l’aime encore ce traître, le désespoir faire à la trahison, la rage face à la triple insulte n’ont pas fait taire l’amour que tu as fini par ressentir pour l’homme. Ta raison cependant comme toujours reste plus forte que ton cœur, tu dois sauver les apparences, maintenir une réputation de perfection alors que tu es faillible et que tu ne rêves plus que de tourner le dos aux mondanités pour t’enfermer dans le moulin du château. Ainsi, tu pourrais veiller sur ton fils que tu aurais confié au bon soin de ton frère et tu prendrais avec toi, ce cher Keelan, t’assurant de mener contre ta vengeance contre celle que tu haïs encore malgré sa mort. Reste que ce choix n’est pas possible, tu veux t’assurer que ton erreur, ton échec ne nuise pas à ton fils et tu ne peux laisser cette responsabilité à ton frère qui est bien trop pris par son travail. De plus, tu t’es donnée comme mission de l’aider, ton Richard, celui qui t’as toujours soutenue, te comprends d’un seul regard et mieux que quiconque connait tes failles. Il sait que derrière le masque se cache encore la petite fille en détresse d’autrefois et que ton machiavélisme d’aujourd’hui cache la blessure d’amour propre à ton ego que tu as subis.

Une main sur ton épaule vient perturber tes pensées comme un éclat de lumière détruisant la balance du fragile équilibre entre tes émotions si puissantes que tu caches du mieux possible. Sourcils froncés, tu te retournes pensant trouver le regard compatissant de ton frère prêt à t’ouvrir à nouveau ses bras pour te consoler et te soulager du poids que tu portes, celui d’une femme trahie, souillée par l’imbécilité de son défunt mari. Mais c’est le vide que tu rencontres alors que tu tournes le dos à ton fils, le vide au-dessus d’un homme agenouillé qui te sers à déverser ce trop plein d’émotions qui surgis en toi, une victime expiatoire pour ne pas avoir réussi à remplir correctement le rôle qui t’as été donné à la naissance. Passant ta main dans les cheveux sombres du garçon, tu le forces à rejeter la tête en arrière, soutenir ton regard polaire, sa seule présence ayant le don de réveiller cette rage folle nait de l’échec de ton mariage. La question fuse alors que tu glisses ta baguette sous son cou, le faux mur empêcher le bruit de filtrer du couloir secret jusqu’à la pièce où se trouve ton fils, la discrétion n’est ainsi pas de mise. Tu fermes les yeux face à la réponse étranglé à laquelle tu ne comprends rien, retire ta baguette, relâche la pression sur la tête afin de comprendre pourquoi lui plus que Tiny est venu te chercher. Après tout, c’est l’elfe de maison qui viens t’informer en cas de visite prévu ou imprévu qui requiert ta présence et tu ne peux pas empêcher ta main de s’abattre sur la joue de l’imbécile quand tu comprends enfin sa réponse.

D’un claquement de doigt, tu lui ordonnes de te suivre jusqu’à ton bureau que tu verrouilles d’un geste de ta baguette tout comme le passage secret dont tu émerges après que l’Irlandais en soit sorti. Tu n’as même pas le temps de donner un ordre que le garçon te sers déjà un verre qu’il pose sur ton bureau avant de se placer à l’endroit où tu pose ton chevalet lorsque tu veux pendre le jardin et le lac entourant le château. Te saisissant du verre, tu hausses un sourcil sans daigner te poser dans le siège observant plutôt le manège de l’imbécile face à toi qui commence lentement à retirer sa chemise. Tu manques de recracher le whisky quand il daigne te fournir plus d’explications sur ce qu’il fait et pourquoi il a osé te déranger. Reposant le verre, tu fais apparaître des cordes magiques pour immobiliser le né-moldu contre la fenêtre avant de réduire la distance entre vous jusqu’à n’être plus qu’à quelques millimètres l’un de l’autre. Ton corps frôle le sien, les sourcils froncés, tu sondes le regard qui te fais face, tu es un peu plus grande que lui, quelques centimètres mais qui sont très utiles pour le toiser et surtout comprendre la raison de son petit jeu. Ce n’est pas ta baguette que tu fais glisser sur sa peau mais tes mains, tu refuses de lui donner ce qu’il veut immédiatement, tu veux savoir pourquoi il souhaite souffrir le jour de son anniversaire. Je ne vous haïs point, Lady Lufkin. Les mots finissent par sortir, rapidement, aveu sincère qu’il te donne comme un cadeau d’anniversaire, tradition stupide d’offrir plutôt que de recevoir. Tu recules d’un pas, fronces les sourcils surpris non seulement par l’aveu mais aussi par le choix pour te nommer, tu ne peux pas cacher ton trouble et te retiens de demander à quoi il joue. Tu vois dans ses yeux, son honnêteté, il ne cherche pas à te duper d’une manière ou d’une autre, à croire que tu l’as définitivement brisé au point qu’il recherche la souffrance plutôt qu’une échappatoire à son agonie. Pourtant la manière dont il détourne le regard quand tu te rapproches, dont il se mords la lèvre et ferme les yeux quand ta baguette glisse sur sa peau traçant de nouvelles lignes rouges que le dictame effacera sous peu, laisse penser qu’il n’est pas brisé au pont de trouver du plaisir à la douleur, au point de la désirer. Ta rage née de son impertinence, du trouble dans lequel il t’a jeté laisse peu à peu place à de la perplexité face à l’énigme qu’est devenu ton serviteur et ta baguette laisse la place au liquide effaçant le dessin tracé sur le torse. Soulevant la tête du garçon, tu le forces à t’observer, sonde ses yeux où l’incompréhension se mêle au soulagement que la séance soit courte sans en comprendre la raison ni pourquoi tu as daigné le soigner au lieu de laisser Tiny s’en charger. Tu veux comprendre, l’interroges encore mais obtient la même réponse à ton plus grand agacement, tu t’éloignes et vide ton verre tout en fixant sa silhouette toujours prisonnière. Une idée folle te vient et tu es de nouveau proche de lui au point que vos souffles se mélangent, tu captures ses lèvres et l’embrasse pensant pouvoir obtenir ainsi des réponses. La réponse à ton baiser se fait s’en attendre et quand tu t’éloignes, t’arraches à ce moment d’égarement où tu en oublies ce que tu veux, ces fichus mots ressurgissent. Agacée, tu détaches le garçon, le congédie froidement et t’effondres dans ton fauteuil où ton frère te trouvera en rentrant. Tu ne sais pas d’où viens ce changement brutal chez l’Irlandais mais tu comptes bien comprendre d’où cette nouvelle lubie lui viens car ton frère, malgré qu’il soit un homme comme Keelan, ne comprends pas non plus ce brusquement revirement chez le sang-de-bourbe.