désordre. (leora)

1893. naissance de leora, troisième enfant de la fratrie dumbledore. suivant de près la naissance d'emrys, d'un an son aîné, le lien entre les deux enfants est instantané, implacable, indiscutable.
1894. persecution d'ariana, sa cousine, par des moldus.
1896. seconde attaque envers ariana. perceval son oncle, est envoyé à azkaban.
1901. décès de sa tante kendra. leora commence à développer une rancoeur accrue envers les moldus. rapprochement entre les deux branches de la famille.
1904. début de sa scolarité à poudlard. leora est envoyée chez les serpentard, ce qui provoque une vague d'incompréhension dans sa famille. elle commence également à se rapprocher fortement d'albus, sensible à ses idées de domination du monde moldu.
1908. décès de sa cousine ariana. la haine de leora envers les moldus s'affirme de plus en plus, bien que souvent réprimandée par pia.
1909. optention des buses. elle parvient a avoir un o dans toutes les matières choisies, à l'exception d'un effort exceptionnel en divination.
1911. optention des aspics, avec un optimal dans toutes les matières choisies, ayant décidé d'abandonner la divination. diplômée de poudlard, leora commence à apprendre l'art de la legilimencie grâce à albus.
1912. en secret, elle prête allégence à la confrérie de grindelwald nouvellement formée, désireuse de rétablir l'ordre sorcier, et d'enfant venger sa famille désormais brisée.
1914. gellert grindelwald obtient enfin le pouvoir. leora décide de postuler au ministère en tant qu'apprentie briseuse de sorts, suivant inlassablement les pas d'albus. elle tente de persuader ce dernier de les rejoindre, à grand renfort de lettres et autres mots savamment placés.

illustre. incommensurable. implacable. le poids du nom. lourd sur ses épaules depuis sa naissance. mais aussi bénédiction. simplicité. chemin semblant tout tracé depuis toujours, depuis les premiers cris, depuis que l’air a empli ses poumons. la famille unie. la famille forte. une force. elle comme dernier maillon d’une chaîne commençant tout juste à se fragmenter, à s’abîmer. des lettres d’or portées avec fierté. avec grâce. pour les honorer. pour les rendre fiers. pour ne pas juste être « la petite dernière ». pour ne pas être le maillon faible. et des épreuves. des taches. sur ce nom. sur cette destinée. la jeunesse encore trop présente pour tout comprendre, la caboche pleines de rêves et d’envie, trop loin de la réalité, trop loin de la vérité.

leora
la princesse
la petite dernière
la protéger, la couver
faire attention
t o u j o u r s
tout le temps
pour ne pas qu’elle aussi elle disparaisse
pour ne pas qu’elle aussi elle s’évapore
comme elle
comme eux
comme tous les autres perdus
abandonnés
délaissés

parce qu’on lui a toujours dit. qu’elle lui ressemblait. comme de gouttes d’eau. à s’y méprendre. et qu’elle a toujours été comme ça. et que ça a forgé sa vie. la sienne. sa route. sa destination. d’abord par une forme de jalousie. à force de comparaison. à force de toujours entendre son nom raisonner dans ses oreilles, à la manière d’une traînée de poudre, d’une ombre implacable. et la jalousie qui dévore. la jalousie qui accable. qui abîme. qui ronge. toujours derrière. toujours au loin. tantôt trop petite. tantôt trop faible. jamais assez. toujours un manque à gagner, un manque à combler. durant l’enfance. durant ces années marquées au fer rouge dans son coeur, dans son âme. not enough. et cette impression d’être la dernière roue d’un carrosse déjà branlant malgré tous ses efforts. malgré tous ses mentors. à vouloir grandir trop vite, on s’y brûle les ailes. à vouloir atteindre la perfection, on finit par s’y perdre.




depuis toujours. depuis toute petite. jamais comme eux. jamais comme les autres. d’abord serpentard. les regards interrogateurs. les mots, les phrases chuchotés, soufflées. à voix basse. à demi mot. et tout encaisser. et clore sa bouche. garder le venin. le laisser au fond du ventre. au fond du coeur. pour plus tard le déverser. pour plus tard leur expliquer. que ce n’est pas sa faute si elle ne répond pas aux attentes. que ce n’est pas sa faute si elle n’est pas totalement comme elle. comme eux. que ce n’est pas sa faute si elle diffère un peu. et ça blesse. et ça marque.

et puis lui
albus
le grand
le fort
l’exemple
comme un but
comme une promesse
et elle
l’ombre
l’ombre qui le suit
l’ombre qui l’étouffe

maladivement attachée. tristement admiratrice. de sa force. de lui. de ce qu’elle ne sera surement jamais. de la densité qu’elle n’aura probablement pas. malgré tout. malgré tout ça. et pourtant. un lien. rivière d’un savoir accru. source intarissable auquel elle s’abreuve depuis toujours. dans l’espoir de. phare au milieu de l’ombre. lumière auquel elle ne cesse de s’accrocher. plutôt que de trouver son propre chemin. plutôt que de devenir quelqu'un d'autre. toujours seconde. toujours dernière.


juste le noir
le vide
le trou dans le corps
la rancoeur qui gronde
qui frappe
tambour
à rompre ses oreilles
à briser les battements de son coeur
le pire des mots
la petite mort

et c’est comme un souffle. un souffle qui s’éteint. les repères qui s’effacent. les repères qui s’effritent. le sort qui s’acharne. sur elle. sur eux. et tout qui se consume. d’un coup. vite. trop vite. pour se calmer. pour faire la part des choses. incapable de ça. juste la place pour une aversion nouvelle. ou plutôt affirmée. juste pour des mots violents. des mots réprimandés. par pia. par emrys. par abel. par tous.
et enfin plonger son coeur. boire les paroles. les mots qui résonnent avec la douleur. avec la rancoeur. et la haine. la haine qui empli sa tête. sa bouche. ses rêves. l’injustice en horreur. la faiblesse en mépris. et toutes les réponses qui se forment. et le feu qui l’envahit. comprendre. enfin. le but. le but qui se dessine et qui semble à porté, plus jamais hors d’atteinte. grâce à lui. la tempête qui gronde. la fureur qui aboie.