who want a half life?

mars 1893. naissance dans un hôpital moldu, pas de géniteur déclaré. juin 1893. premiers signes visibles de magie accidentelle. septembre 1904. entrée à Poudlard, fascinée par cet univers un pressentiment l'a guide à ne pas se mêler aux autres, mais elle ne peut résister à cette merveilleuse bibliothèque. novembre 1906. accusée par d'autres élèves de tricher ils l'isolent et demande des  réponses. Elle se contentera de leur énumérer à chacun des paroles qu'elle a pu entendre dans l'année ou celles passées. On-t-ils compris ? peut-être pas. Avoir une mémoire  eidétique bonheur ou malédiction ? octobre 1912. un semblant de vie équilibrée, entourée de livres, à dispenser des conseils. De l'argent moldu de côté.. Ayant toujours un mauvais pressentiment elle manipule le peu de famille qu'elle a, pour la faire déménager aux Etats-Unis, au passage supprime leur souvenirs. juillet 1914. finalement son pressentiment si ancien se confirme, don de voyance ? ah non elle a déjà assez de problème comme ça et si ç'avait été le cas elle se serait enfuie. Depuis la fin de ses études elle refoule sa magie, sentant celle-ci crépiter comme un poison. Lorsqu'elle fut arrêtée, sans baguette et avec une magie empoisonnée elle passa pour une née moldue. Incapable de fournir des informations sur son géniteur elle facilita la tâche aux bourreaux. Aujourd'hui au service d'Elvis Gaunt, sa magie s'accumule, elle crépite de temps à autre, elle veut sortir comme si elle était une personne à part entière. Dans une réalité alternative et avancée de quelques années sa condition aurait pu être identifié grâce aux travaux de Newt Scamander. Une obscurus en latin, signifiant ombre. Sènéque a écrit "vitam per obscurum transmittere", passer sa vie dans l'obscurité.

I. ses souvenirs s'effritent, s'évaporent. Programmée dès le départ pour avoir une entrée négative de ses souvenirs les derniers événements n'ont pas aidé. Mettant dans une boîte les quelques visages de cette autre vie elle essaye de la garder enfoui, quelque part entre les regrets de ses 8 à 12 ans et une histoire de chatons trop mignons. II.avant tout ça, avant la marque, avant l'esclavage elle vivait dans une relative normalité, de moldue. Cela ferait-il d'elle une anormalité dans le monde magique ? Oui. Dans cette vie là elle travaillait dans une librairie où elle était capable de conseiller n'importe quelle personne. Elle avait comme le don de trouver la lecture adéquate pour chaque personne. III. une telle conseillère littéraire ne peut détenir qu'une mémoire de qualité. Elle a une mémoire  eidétique ce qui a toujours fait son malheur. Mais grâce à l’auto-persuasion elle parvient à canaliser ses souvenirs, à les enfouir. Est-ce pour se protéger ou pour éviter de se confronter à sa propre vie ? pourquoi choisir quand on peut avoir les deux.  IV. deux c'est aussi la manière dont sa baguette à terminée. Les baguettes lui ont toujours paru comme un moyen de canaliser une énergie magique, un moyen de limiter le développement d'une autre magie. Ne voulant ni de l'une, ni de l'autre elle a brisé sa baguette en deux. Pour un effet dramatique elle aurait pu les jeter dans la mer, au lieu de ça elle a enterré les deux bouts de bois dans une forêt. V. c'est étrange comme les sorciers se pensant purs agissent comme des moldus. Reproduisant des atrocités, se ventant d'être différent, les voilà qu'ils reproduisent la même chose. Cette observation elle l'a garde pour elle, pour le moment en tout cas. VI. elle aurait tant aimé être une moldue, ne pas sentir cette brûlure quand la magie afflue, comme un poison.  VII. pour une personne qui déteste la magie elle en connait beaucoup. Les livres de la bibliothèque de Poudlard étaient un réconfort. Elle en a peut être autant lu aussi dans l'espoir de trouver un moyen de se débarrasser de "ses pouvoirs" VIII. il faut admettre qu'elle a un petit faible pour les expressions sorcières qui reprennent celles moldues comme : par la barbe de merlin, nom d'une citrouille, mettre la charrue avant les hippogriffe ou encore s'entendre comme chaudrons en foire. IX. elle grappille des informations au quotidien et apprendre qu'une guerre commençait dans le monde moldue l'a profondément choquée. Comme si au fond elle s'attendait à ce qu'il y en ait une dans le monde magique et pas chez les moldus. Peut être l'espoir que ces derniers aient retenus les erreurs de leur passé. Au final l'un ne rattrape pas l'autre. X. sous le choc et sans buts réels elle se laisse couler ou plutôt tourbillonner comme si par moment (trop souvent à son goût) un instinct de survit la repêchait dans les ténèbres. Ces ténèbres magiques dont elle pensent s'échapper à la version moldue. Vu le dégoût de son "maître" pour les moldus elle veut en faire une force. S'échapper ou en finir en moldue. Aura-t-il penser à enchanter les draps pour ne pas qu'elle se pende ? aura-t-il pensé à ensorceler les couteaux pour qu'ils ne servent qu'à cuisiner ? Ah oui sans oublier la petite cachette qu'elle s'est aménagée sous une latte de planché.


Il y a un objet, peut être le seul objet magique qui fut réellement utile, désiré par Josepha. Une pensine. Elle avait opté pour une version moderne, comme une profonde assiette en métal flottant comme par magie. Ah la magie, cette maudite magie, pour une fois elle lui servit. Servir pour s’alléger de son poids, tenter d’oublier le flux incessant de pouvoir dans son corps. Avant d’être capturée, elle l’avait caché derrière une armoire remplit de livre. La magie crépitait déjà en elle pour pouvoir ouvrir le mécanisme sans utiliser une baguette. Quelques jours avant sa capture elle s’était penchée au-dessus. Elle regardait d’un air curieux les filaments virevolter dans ce qui semblait de l’eau cristalline à la fois dure et souple. Se penchant presque avec curiosité, comme si elle n’en connaissait pas le contenu. Finalement c’était presque le cas, se débarrasser de ses bouts de vie l’avait aidé à diminuer les souvenirs. Pourtant d’une mémoire parfaite. La pensine avait été une délivrance pour en atténuer les contours, pour tenter de s’échapper.

Là, filant parmi d’autre, un souvenir de Poudlard semblait pousser les autres. Un visiteur aurait plongé dans ce qui, pour beaucoup, était l’endroit préféré lors de l’adolescence, le lieu si magique, si particulier et qu’ils n’osaient imaginer : Poudlard. L’école de sorcier anglaise, ses contours de pierres, ses inspirations médiévales mais débordante de magie. La scène aurait été bien moins palpitante qu’un tour dans la forêt interdite. Une salle de cour, qui aurait pu paraître des plus banales s’il n’y avait pas eu de l’animation dans les quelques cadres qui rendait la pièce moins lugubre, ou encore ces livres qui flottaient dans l’air. Ce qui paraissait tout aussi banal était le rapport entre ce qui semblait être une enseignante confrontant une élève. Stoïque pour la seconde, un peu moins guindée pour la première. Cette dernière s’exprima avec un ton d’une gentillesse qui aurait été envié par n’importe quel élève. « Je t’ai demandé de venir parce que plusieurs de tes camarades insinuent que tu triches à tes examens. » cela fit esquisser un sourire à Josepha. « Posez-moi vos questions. » un aplomb qui semblait étonner l’enseignante. « Comment ça ? » « posez-moi les questions de la dernière interrogation ou bien le dernier cours que vous avez dispenser. » L’enseignante s’exécuta et avec un regard ébahi entendit l'élève réciter au mot près les réponses.

………………………………… Un souvenir qui datait de ses années à Poudlard, l’enseignante presque sous le choc de l’entendre lui avoua son admiration. Elle lui chanta presque ses louanges et à quel point ses capacités pourraient lui servir, pourraient faire d’elle une fantastique botaniste ou encore une fantastique aurore. Néanmoins Josepha déclina d’une manière un peu sèche et exprima le souhait de quitter toute cette magie pour aller vivre telle une moldue entourée de livre. L’enseignante revint à la charge, l’enjoigna à prendre plus d’options, à en parler avec ces autres professeurs. Quelques années plus tard cette dernière continuait ce discours, au travers de lettres cette fois. Et le refus était automatique. Les lettres, voilà aussi un des aspects qu’elle déteste dans la magie, pas besoin d’adresse, juste d’un nom. Maudit système.
Plus de pensine, alors les souvenirs se cognent dans son esprit. Parmi eux, son acte de résistance ? ne pas faire oublier. Dans ce puit sans fond et humide, chaque arrivant avait le droit à une question : la personne voulait-t-elle se souvenir de qui elle était ? si oui quand cette dernière perdait les réalités, semblait se noyer dans ses cauchemars Josepha lui rappelait qui elle était, les souvenirs qu’elle avait évoqué avec elle. Sa mémoire eidétique, sa seconde malédiction, lui donna l’espoir que malgré tout, malgré le fait qu’elle aurait préféré rester moldue, que peut être elle avait aidé quelques personnes. Quelques résistant.e.s. à ceux qui l’entouraient dans l’obscurité elle récitait de la poésie, racontait des histoires à ceux qui le souhaitent. Finalement, ironiquement, c’est cette mémoire parfaite qui l’a gardé en vie. Tellement ironique. Car c’est cette même mémoire qui lui rappelle l’identité de chaque personne qui est arrivée dans ce puit, quand elles sont parties, si elles étaient encore vivantes ou s’il ne restait d’elle qu’une coquille de chaire. C’est la poésie, la littérature qui l’ont sauvé mais qu’ils ont aussi fait sombrer. C’est devenu une voix intérieure, perpétuelle qui même quand elle cherche à entendre le bruit des vagues lui récite une poésie. Elle a survécu, sur le fil de quelques vers, équilibre dangereux, ne pas se faire prendre, ne pas donner aux bourreaux l’opportunité d’exploiter sa mémoire. Mais les bourreaux semblaient bien plus occupés à torturer, vendre, marchander et trafiquer qu’à chercher à comprendre pourquoi des prisonniers récitaient des vers, pourquoi ces personnes maintenues dans le noir et la crasse se souvenait de qui elles étaient. Aucunes ne révéla le pouvoir « de la fille fantomatique », certains peut être moururent en chantonnant les vers préférés de Josepha :

William Ernest Henley. Aucun dieu n’est venu, aucune âme ne s’est repentie. Tapissée dans le noir elle nourrit des réflexions sur la vie, sur la lumière, les ténèbres, la folie humaine. Sa folie à elle ? survivre. Se parlant à elle-même, perdue dans cette quête de vie, où tout ce qui se profilait était noirceur et douleur, elle a tenue. Muée par un instinct de survie ? « de la pure folie » s’est-elle murmurée tant de fois. Peut être l’espoir fou de retrouver des livres, leur compagnie si silencieuse et agréable. Sentir sous la pulpe de ses doigts les grains du papier, effleurer une couverture, chasser quelques poussières envahissantes d’un vieux livre. Balader ses yeux gourmands sur les détails d’une couverture. Se replonger entre ténèbres et lumières, entre encre et papier.