(aelish) but i didn't mind burning

/!\ TW : violence /!\ Janvier 1887. Naissance d'Aelish au manoir familial. Pas de larmes de joie, juste des cris de douleur, puis la peur. Teintes bleutées sur l'estomac de la génitrice, beaucoup de sang. Un géniteur ivre. Décembre 1887. Aelish est promise à son cousin, Amos, afin d'assurer la pureté de leur descendance. Mai 1891. Sans surprise, Aelish se mêle aux conversations secrètes, fourchelang bien mieux maîtrisé que sa langue maternelle. Septembre 1898. La jeune Gaunt intègre Poudlard, où elle rejoint son frère aîné, Cahir, et ses cousins sur les bancs d'émeraude et d'argent. Novembre 1905. Diplôme en poche, poupon dans le tiroir, année de césure. Aelish, 18 ans, porte l'enfant de son cousin et fiancé, Amos Gaunt, à qui elle ne dévoilera jamais le secret. Janvier 1906. Amos est parti à Londres au bras de Yulia, rompant les fiançailles et promesses de mariage avec Aelish. Août 1906. Aelish accouche d'un petit garçon. La consanguinité porte finalement ses fruits et l'enfant naît difforme, tel un monstre dont la famille Gaunt ne saurait assumer l'apparence. Un bâtard dont il faut se débarrasser. Tête plongée dans l'eau glacée par sa propre mère, contrainte par le tyran, pression sur la poitrine et le cou, jusqu'à l'absence de poul. Septembre 1906. Aelish intègre une formation d'Auror qui durera trois ans, afin de se spécialiser dans le métier d'Oubliator. Août 1909. Embauchée au département des accidents et des catastrophes magiques, au Ministère de la Magie. Février 1914. Promue en interne, quitte son département pour exercer au département des mystères sous la gouvernance nouvelle de Grindelwald.

Paroles en fourchelang.

Childhood memories Fratrie absente. Aelish est seule au manoir, vêtue de sa plus jolie robe - c'est-à-dire la seule ayant été épargnée par les mites - car aujourd'hui son père et son oncle doivent discuter. Décider des quelques détails un peu glauques du sort qui lui est réservé. Amos et Shibahn ne sont pas là non plus ; l'enfant n'est entourée que d'adultes. Son père, dont les doigts viennent écraser sa frêle épaule afin de lui forcer un sourire, sent le tabac froid et le pinard bon marché. Aelish ne comprend pas vraiment le sens de leur discussion, elle sait juste qu'ils discutent de son avenir avec son cousin, Amos. Elle saisit quelques phrases sans en comprendre le sens : "t'auras une descendance impeccable", "si elle est trop coincée y'aura toujours les putes", "il en fera ce qu'il voudra", "elle est futée mais ce sera une bonne soumise, y'a pas à s'en faire"... Aelish se contentait d'offrir un sourire crispé, la poigne de son père se faisant de plus en plus forte, laissant des traces violines sur sa peau d'un blanc immaculé. Elle savait pertinemment qu'Amos serait son futur mari, leurs parents leur répétaient sans cesse depuis qu'ils étaient nés. Toutefois, il arrivait au patriarche de marchander quelques assurances à la première branche... qui s'inquiétait de la maigreur de l'enfant, du fait qu'elle ne soit pas assez charnue pour porter la vie, alors qu'elle n'avait que dix ans. "Déshabille-la." D'un coup de baguette, l'enfant se retrouvait nue au milieu du salon, scrutée par son oncle, moquée par les inconnues qui défilaient dans la même tenue qu'elle - bien que leur poitrine soit développée et leur sexe velu - son sourire forcé se tordant dans la douleur et la honte, le menton tremblant et le regard vitreux. Aelish n'était qu'une marchandise sexuelle, dont le père et l'oncle observaient déjà le moindre recoin.

Hogwarts alumni Invisible. C'est à peine si quelques élèves se rappellent d'Aelish. Elle avait beau être une Gaunt, avoir des frères remarquables et remarqués, rien ne semblait l'atteindre. Poudlard était son repère, son cocon d'apaisement, un paradis bien loin de l'odeur âcre de l'alcool et des relents pourris de chair surconsommée. Pas de tension palpable, si ce n'est celle d'être parfois observée de travers, avant d'être à nouveau enlacée par les abîmes de l'oubli. Ses journées se limitaient à un réveil facile, un mutisme certain, et des heures d'étude de la magie. L'éducation était son exutoire, le manège qui lui permettrait d'attraper le pompon menant tout droit à la sortie - celle menant aux études, à l'emploi, à l'apex opposé à la potiche de maison. Toutefois, Aelish était loin d'avoir une image de sainte. Une aura venimeuse la poursuivait, et bien qu'elle ait été une élève discrète durant ces longues années, elle n'en était pas moins une Gaunt, pour qui la famille représentait l'épicentre de sa vie pour le moins tumultueuse. Aussi, si on l'apercevait parfois dans les tribunes de Quidditch, applaudir doucement l'équipe d'émeraude et d'argent, un sourire satisfait au bord des lèvres, ce n'était que pour soutenir son aîné. Et si le blanc éblouissant de sa peau se reflétait parfois dans les miroirs des latrines pour jeunes hommes... ce n'était que pour rendre la monnaie de leur galion à ceux qui s'en prenaient à son cadet, de façon discrète et sans bavure. Personne n'a jamais su qui était l'auteur des Limacius Eructo qui frappaient les joueurs des équipes adverses à Serpentard, si ce n'est qu'ils étaient soufflés comme un murmure par une douce voix féminine.

First time, first. La première fois d'Aelish ne s'est pas déroulée exactement comme elle l'aurait souhaité, ou même imaginé. En effet, qui pourrait bien imaginer qu'un simple repas de famille puisse tourner aussi mal ? A part chez les Gaunt, cela n'arrive à personne. Assise en bout de table, avec les autres enfants de la famille, Aelish écoutait les mâles alpha brailler, se congratuler, et humilier les femmes de la famille. Ils étaient soûls comme des cochons, ces horreurs qui protègent les maisons des moldus en se roulant dans la bourbe. Et ce jour-là, Aelish saisissait pertinemment le sens des propos qui s'échappaient de leurs bouches ingrates. Ils riaient, riaient... jusqu'à ce que le regard de son père ne se pose sa mère. "Pourquoi tu fais la gueule toi ? Je t'excite plus ? Ca te fait chier de savoir que j'vais te baiser ce soir ?" Les cousins s'échangèrent tous un regard silencieux. C'était une scène malheureusement habituelle chez les Gaunt : une fin de soirée arrosée, des hommes à l'estomac repu sombrant dans le vulgaire et le violent. La main d'Aelish se crispait sur la baguette de Cahir - car les femmes n'avaient pas le droit de les porter à table - alors que son paternel se montrait de plus en plus menaçant. Et lorsque la main de ce dernier vint s'agripper à une bouteille de verre, destinée à s'écraser contre le crâne de sa femme, Aelish se redressa d'un bond. "EXPELLIARMUS !" Éclats de verre, dont l'un s'enfonça droit dans l'arcade de l'homme. Le regard furieux de son père se posa sur elle. "La plante verte de la famille a finalement retrouvé l'usage de la parole ?" Bouche bée, la jeune fille laissa tomber la baguette de son aîné au sol, trop apeurée pour chercher du réconfort dans ses pupilles. "Tu veux servir à quelque chose ? Très bien, je ne vois qu'une façon pour une femme de défendre l'honneur d'une famille, si tant est que tu en sois une, viens par-là. Toi aussi, Amos." Debout, le patriarche vint agripper les cheveux d'Aelish, la traînant de force à l'étage malgré ses protestations. Arrivé devant la chambre de son neveux, il la jeta à l'intérieur, la poussant sur le lit du garçon qu'il pris par le col. "Je t'assure que si ma fille n'est pas consommée à l'aube, je te casse ta jolie petite gueule." Et c'était tout. Aelish et Amos, qui se voyaient encore comme des cousins sans ambiguïté, étaient condamnés à s'offrir l'un à l'autre, sous la menace d'un homme bien plus fort qu'eux.

Was it love ? Amos avait toujours été doux et bienveillant à l'égard d'Aelish. Même lors de cette fameuse "première nuit" ensemble. Ils avaient discuté, énormément, avant et après l'acte. Le garçon avait un don pour la rassurer et la faire rire, même dans d'horribles moments comme celui qu'ils avaient partagé quelques années plus tôt. Et bien que le cœur du jeune homme appartienne à une autre, à cette fameuse Yulia qui déambulait dans les couloirs du manoir, cela ne l'empêchait pas de partager d'autres moments charnels avec Aelish. Des moments de complicité qui libéraient la jeune femme du poids qui pesait quotidiennement sur ses épaules. Elle voyait Amos comme son cousin bien sûr, mais aussi comme son meilleur ami, son amant et son promis. L'espace d'un instant, le sexe n'était plus pour elle un devoir ou une marchandise, mais une réelle fusion de deux êtres comptant l'un pour l'autre d'une façon exceptionnelle. Ou c'était simplement ce qu'il lui faisait croire. Inutile de préciser, dans une famille où les mariages arrangés ne servaient qu'à engendrer une lignée pure, que la contraception ne faisait pas partie du vocabulaire des Gaunt. C'est ainsi qu'âgée de dix-huit ans, Aelish se retrouva enceinte de son cousin, sans savoir s'il fallait s'en réjouir ou s'en inquiéter. Car depuis les promesses, depuis la fin de Poudlard, les choses avaient énormément changé. Amos semblait distant, il était souvent absent... et même s'il continuait parfois de partager son lit pour des moments plus intimes, il portait l'odeur d'une autre. Aelish n'était pas bête, le jeune homme l'avait mise au courant bien assez tôt de sa relation avec la jeune prostituée de son père; mais il avait sans doute décidé de ne pas tout lui révéler, car lors de son départ pour Londres, il n'avait laissé aucun mot. La jeune femme n'aurait jamais imaginé que son cousin puisse se détourner ainsi de ses obligations, de sa famille, ou bien même d'elle. Aujourd'hui encore, Aelish éprouve un sentiment étrange à l'égard d'Amos, à qui elle n'aura finalement jamais révélé l'existence de leur fils. Existence sauvagement écourtée.

Work hard Cormac, le cadet, a toujours été vu comme la tête pensante de la famille. Et c'est bien sa motivation qui a poussé Aelish à vouloir aller plus loin. A la fin de ses études à Poudlard, Aelish comptait simplement obéir à son père, en restant l'épouse d'Amos, celle qui élèverait leurs enfants sans broncher. C'était sans compter sur la trahison de ce dernier, dont le départ remis tout en question. Lors de son année de césure, Aelish se battait entre ses émotions, tranchantes comme des lames de rasoir, et sa raison, qui lui ordonnait de se reprendre en main, de rebondir, de ne pas rester la Gaunt dont l'honneur aurait été bafoué par son propre cousin. Ainsi, elle se lança un défi ambitieux, à l'image du serpent qui berça son éducation. Aelish voulait devenir Oubliator; pas Auror, non, car sa rage n'aurait pas pu rester dissimulée très longtemps... la jeune femme voulait utiliser ses pouvoirs au service du plus grand bien : protéger le monde magique, effacer les souvenirs des sang-de-bourbes qui auraient l'audace de mettre leur nez dans des choses qui ne les regardent pas; les envier même, parfois, de pouvoir se débarrasser si aisément du mal qui les ronge de l'intérieur. Certains racontent que la seule présence d'Elvis Gaunt au sein du Ministère de la Magie aurait permis à Aelish d'y être employée, toutefois, sa récente promotion au département des mystères lui aura permis d'obtenir une renommée plus luisante et respectable que celle qu'elle se traînait par ses simples origines. Aujourd'hui, si la plupart des Gaunt traînent toujours leur réputation (souvent bien méritée) derrière eux, quelques femmes de la famille rendent leurs géniteurs étonnamment fiers, au point que cela en devienne suspect. Trop beau pour être sincère. Sa réussite ne servira que d'une monnaie d'échange supplémentaire pour lui trouver un mari, pas trop volage cette fois.

Things about her Émeraude et améthyste pour couleurs préférées. • Son patronus est une roussette albinos. • Ses cheveux sont naturellement ondulés, il lui arrive de les lisser à l'aide de potions cosmétiques lors de réceptions et repas. • Elle ne porte jamais de rouge, couleur qu'elle considère appartenir aux filles de joie. • Aelish s'est offert une robe en mue de serpent qu'elle a fait confectionner chez Madame Guipure, sur le chemin de Traverse ; elle l'a enchantée de sorte à ce qu'elle se moule instinctivement à ses courbes. • Bien qu'elle ait toujours voulu adopter un chat, ceux-ci n'ont jamais accepté de l'approcher, feulant, le dos courbé à sa seule présence. • Possède un serpent albinos nommé Apophis, que Cahir lui a offert quelques années plus tôt. • Quelques cicatrices ornent ses omoplates et ses l'intérieur de ses cuisses, causées par la pression de ses ongles à chaque fois que ses émotions prenaient le pas sur sa raison. Douleur physique sans doute plus supportable que le monstre hurlant dans son crâne.